Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
Marie-Octobre (Julien Duvivier, 1959)

Marie-Octobre (Julien Duvivier, 1959)

Publié le 28 nov. 2021 Mis à jour le 28 nov. 2021 Culture
time 2 min
0
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 107 lectures
0
réaction

Sur Panodyssey, tu peux lire 30 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 29 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Marie-Octobre (Julien Duvivier, 1959)

"Marie-Octobre" repose sur un paradoxe fascinant qui en fait toute sa force: des gens troubles nageant dans des eaux limpides. A la manière d'un jeu de Cluedo, il s'agit d'un huis-clos réunissant onze personnages qui ne sortiront pas de la pièce tant que le "whodunit" ne sera pas résolu. Venus d'horizons très divers et de tempéraments très différents (et faisant penser en cela à un autre huis-clos policier célèbre, celui des "10 petits nègres" de Agatha Christie), tous ces personnages ont en commun d'avoir appartenu quinze ans auparavant à un réseau de Résistance découvert par les allemands ce qui a abouti à la mort de leur chef, Castille. Lorsque la seule femme du groupe les réunit de nouveau à l'occasion d'un dîner, c'est pour leur annoncer qu'elle a appris qu'ils avaient été vendus par l'un des leurs. Dès lors, le vers est dans le fruit, le huis-clos agit à plein avivé par la mise en scène de Julien DUVIVIER qui agit comme un étau et la tension se fait de plus en plus forte jusqu'à la découverte du coupable qui non content d'être un traître s'avère aussi avoir volé l'organisation et assassiné Castille. On découvre au passage les zones d'ombres de chacun des personnages, que ce soit un passé fasciste, des secrets et des mensonges ou encore des erreurs inavouables. Les personnages forment un panel représentatif de la société (industriels, médecins, magistrats, commerçants, ouvriers et même ex-truand reconverti dans le business érotique) interprétés par un panel tout aussi représentatif des acteurs français de cette époque (Danielle DARRIEUX, Paul MEURISSE, Lino VENTURA, Bernard BLIER, Serge REGGIANI, Paul FRANKEUR, Robert DALBAN ou encore Noël ROQUEVERT).

Bien que très différent par son contexte et dans sa forme de "La Belle Équipe" (1936), je trouve que "Marie-Octobre" lui ressemble beaucoup. Soit une petite communauté masculine autrefois réunie autour d'un bel idéal mais qui finit "façon puzzle" par la faute d'une femme. Pas seulement parce que c'est elle qui a découvert qu'ils avaient été trahis et qui lance les hostilités mais parce que les causes de cette trahison remontent jusqu'à elle. Avec un peu de mauvaise foi, on pourrait même la juger coupable de tout tant il est facile de rejeter la responsabilité de ce qui s'avère être un "crime passionnel" sur elle. C'est d'ailleurs elle qui finit par endosser le crime envisagé par le groupe. La noirceur de Julien DUVIVIER est, il faut le dire, teintée d'une misogynie toute biblique. Il fait de la femme celle dont l'altérité détruit l'harmonie de l'entre-soi masculin. C'est la faute à Eve si les hommes ont été chassés du paradis. Autrement dit lui aussi est paradoxal en faisant des films aux idéaux progressistes mais aux ressorts réactionnaires.

lecture 107 lectures
thumb 0 commentaire
0
réaction

Commentaire (0)

Tu peux soutenir les auteurs indépendants qui te tiennent à coeur en leur faisant un don

Prolonger le voyage dans l'univers Culture
Séparation-de-biens
Séparation-de-biens

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie. Un mariage, deux rais...

Bernard Ducosson
1 min
Sa tristesse
Sa tristesse

Une petite perle pleure Sa mélancolie n'a pas de limite Elle marche sans fin sur...

Arthur Mede
1 min
MANQUE MOI
MANQUE MOI

Manque moi  Quand ma jeunesse  Lentement déclos Manque moi  Avec dé...

Asteria Nemesis
1 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur