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Boyhood (Richard Linklater, 2014)

Boyhood (Richard Linklater, 2014)

Publié le 14 mars 2021 Mis à jour le 14 mars 2021 Culture
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Boyhood (Richard Linklater, 2014)

"Toutes les choses coulent" disait Héraclite, premier philosophe du temps qui passe et d'un monde en mouvement perpétuel. Face à cette réalité humaine, le cinéma a pu choisir soit de se placer hors du temps, soit d'épouser le temps. Dans ce deuxième cas de figure, la plupart des réalisateurs ont eu recours à des artifices plus ou moins convaincants pour marquer le temps qui passe: des changements d'acteurs, du maquillage (comme dans La Famille d'Ettore Scola) ou bien aujourd'hui des effets spéciaux (comme dans L'histoire extraordinaire de Benjamin Button de David Fincher). D'autres ont préféré dans un souci de réalisme garder les mêmes acteurs et les laisser grandir ou vieillir. Richard Linklater se situe dans cette deuxième catégorie et il poussé le concept plus loin que les autres. Pendant 12 ans, il a filmé à intervalles réguliers un petit garçon, Mason (Ellar Coltrane) se transformer en adolescent puis en jeune homme. Il en va de même pour les autres personnages qui soit grandissent soit vieillissent. Autour de cet aspect documentaire, il a brodé une fiction en forme de chronique familiale intimiste qui touche juste.

Il est complètement faux d'affirmer qu'il ne se passe rien durant 2h46. Il ne se passe rien de spectaculaire. Et pourtant c'est passionnant de bout en bout car le réalisateur a compris que le moteur du devenir réside dans les oppositions complémentaires qui structurent l'univers. Une pluralité dont le potentiel conflictuel est le moteur du changement et ne peut être résolu que dans l'équilibre harmonieux (souvent provisoire) ce que Héraclite a démontré en occident mais la philosophie du ying et du yang ne dit pas autre chose.

Les parents de Mason illustrent à la perfection cette dualité faite de déchirures, de recomposition et de flux. La mère (Patricia ARQUETTE) est tiraillée entre une attirance pour la bohème rock and roll et le désir d'une vie rangée. Elle rejette cependant rapidement le père adulescent de Mason et Samantha pour se jeter dans les bras d'hommes en apparence plus mûrs et posés, sauf que leurs comportements tyranniques et leurs addictions finissent par la faire fuir. De même, il lui tarde de voir ses enfants quitter le nid pour "vivre enfin" mais lorsque Mason s'en va elle ressent un grand vide existentiel (le syndrôme du nid vide). Le père (Ethan Hawke) se comporte comme un éternel ado irresponsable, instable, absent, plus copain que père pour ses enfants. Lorsqu'il décide in fine de "siffler la fin de la récré" c'est pour épouser une traditionaliste de la "Bible belt" et de la "Riffle association" du Texas profond. Lui-même se définit comme désormais "ennuyeux et psychorigide". Mason lui-même reproduit le modèle de ses parents. Arborant un look excentrique bohème puissance 10, il sert de révélateur à la tyrannie de ses beaux-pères à l'esprit étriqué. Le premier lui "offre" une belle castration symbolique en l'obligeant à faire couper ses cheveux longs et le second s'en prend à ses ongles peints. Par la suite, il sort avec une fille avec laquelle il rejoue l'histoire de ses parents sauf qu'il n'y aura pas d'enfants issu de cette union. La fille est attirée par son look arty et ses dons artistiques mais elle finit par le rejeter pour un hockeyeur beaucoup plus "carré"

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