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Kié la petite peste (Jarinko Chie, Isao Takahata, 1981)

Kié la petite peste (Jarinko Chie, Isao Takahata, 1981)

Publié le 28 mai 2020 Mis à jour le 28 mai 2020 Culture
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Kié la petite peste (Jarinko Chie, Isao Takahata, 1981)

Film pré-Ghibli réalisé par Isao Takahata, "Kié la petite peste" préfigure "Mes voisins les Yamada". En effet il s'agit de l'adaptation dans les deux cas d'un manga à sketches ayant pour thème principal la famille. L'époque de publication des mangas et de réalisation des animés (années 70-80 pour le premier, 90 pour le second) diffère ainsi que le style graphique mais dans les deux cas, ils sont très fidèles à l'œuvre d'origine qui est minimaliste.

"Kié la petite peste" est une chronique familiale haute en couleurs et qui s'apprécie encore plus si l'on fait l'effort de saisir son contexte culturel. L'histoire se déroule en effet à Osaka, surnommée la "Méditerranée du Japon" à cause de son tempérament nettement plus fou-fou qu'à Tokyo. La région se caractérise notamment par un accent gouailleur (qui nécessite de voir le film en VO), des spécificités culinaires (l'okonomiyaki, sorte d'omelette garnie), un vocabulaire fleuri et un humour de mauvais goût* que l'on retrouve dans le film au travers d'une galerie farcesque de personnages masculins (Tetsu le père de Kié, le patron de la salle de jeu auprès duquel il a contracté des dettes, son ancien prof, les yakuzas) ainsi que leurs animaux de compagnie (des chats bipèdes d'une force...surhumaine qu'ils tiennent de leurs testicules, cet attribut viril proéminent se retrouvant à l'identique chez des tanukis de "Pompoko" également réalisé par Takahata. Rien de vulgaire mais plutôt une célébration de la fertilité au travers de la mise en évidence de cet appareil reproducteur). Kié elle-même a un caractère bien trempé et il lui bien ça pour gérer une famille compliquée.

Car derrière la farce, le film raconte l'histoire d'une famille dysfonctionnelle avec une petite fille qui grandit entre un père irresponsable qui semble porter sur lui tous les défauts de la terre (elle refuse d'ailleurs de l'appeler "père", préférant l'appeler par son prénom) et une mère qui a abandonné le foyer familial. Kié est donc obligée de remplacer les adultes défaillants qui lui tiennent lieu de parents en gérant notamment le restaurant de son père ce qui perturbe ses études. Le seul être mature sur lequel elle puisse s'appuyer est son chat, Kotetsu. Mais rien de misérabiliste dans tout cela, au contraire car tous les personnages (sauf la mère de Kié, effacée dans la plus pure tradition japonaise) sont comiques et la solidarité du quartier joue à plein pour rabibocher de gré ou de force Tetsu et son épouse afin que Kié retrouve un minimum de stabilité familiale. C'est donc un mode de vie traditionnel en train de se perdre haut en couleur que fait vivre Takahata tout en jouant avec les formes et les codes (l'extrait live de Godzilla, un duel de chats testostéronés orchestré comme un western de Sergio Leone etc.)

* Un bon aperçu de cet humour dans le film est le moment où le patron de la salle de jeu reconverti en restaurateur offre un okonomiyaki à Kié. Pendant qu'il cuisine, il repense à son chat décédé Antonio qu'il a fait empailler et se met à sangloter de manière outrancière tant et si bien qu'il finit par arroser l'omelette de larmes mais aussi de morve sous les yeux effarés de Kié qui ne sait pas comment refuser le "cadeau" empoisonné. Du moins jusqu'à ce qu'un yakuza ne confisque l'okonomiyaki (sans savoir ce qu'il y a dedans) au grand soulagement de celle-ci et pour son grand malheur à lui!

 

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