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Les hommes du président (All the President's Men, Alan J. Pakula, 1976)

Les hommes du président (All the President's Men, Alan J. Pakula, 1976)

Publié le 3 mai 2021 Mis à jour le 3 mai 2021 Culture
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Les hommes du président (All the President's Men, Alan J. Pakula, 1976)

Les années 70 ont été celles du doute aux USA entre le traumatisme de la guerre du Vietnam, la crise économique et financière (dévaluation du dollar, chocs pétroliers), la prise d'otages du personnel de l'ambassade à Téhéran à la suite de la révolution iranienne de 1979 et enfin le plus gros scandale politique de leur histoire, celui du Watergate qui entraîna la démission du président Nixon en 1974. Parallèlement à cette histoire tourmentée sur fond de guerre froide persistante et de crise au Moyen-Orient, les années soixante-dix ont constitué l'âge d'or du thriller paranoïaque dont "Les hommes du président" constitue l'un des plus beaux fleurons. Minutieusement documenté, excellemment interprété et réalisé avec une rigueur, un réalisme et une sobriété qui l'honore, le film retrace les moments-clés de l'enquête qui conduisit deux journalistes du Washington Post, Bob Woodward (Robert Redford) et Carl Berstein (Dustin Hoffman) soutenus en dépit des pressions tant bien que mal par leur hiérarchie à remonter la piste de ce qui semblait n'être au départ qu'un fait divers (un cambriolage au siège du parti démocrate) jusqu'aux plus proches collaborateurs du président, éclaboussant au passage la plupart des institutions américaines (le renseignement et la justice) qui s'avérèrent corrompues. La plupart mais pas toutes puisque le film est une célébration du quatrième pouvoir, celui des journalistes d'investigation dont le côté "fouille-merde" régulièrement dénoncé par ceux qui en sont les cibles s'avère ici salvateur. L'importance de la fiabilité des sources, de leur recoupement et de leur protection, thème toujours d'actualité est mis en avant, notamment au travers du mythique "gorge profonde", le mystérieux informateur que Bob Woodward rencontre dans un parking (et dont l'identité n'a été révélée qu'en 2005). On voit en effet que l'une des plus grandes difficultés que les journalistes rencontrent est la conspiration du silence qui touche tous ceux qui gravitent autour de l'affaire, que ce soit par loyauté ou par peur. Ceux-ci sont obligés d'harceler ou de ruser pour obtenir des bribes d'informations qui ne leur facilitent pas le travail. Le tout dans une ambiance de crainte qui ne cesse de grandir au fur et à mesure qu'ils se rapprochent du but puisqu'ils finissent par se sentir surveillés et personnellement menacés. La scène où Carl parle à Bob par écrit en mettant la musique à fond souligne qu'il n'y a à ce moment là aucune différence entre les méthodes de l'administration Nixon et celles de la Stasi de l'autre côté du rideau de fer. La différence, on la mesure dans l'une des scènes les plus célèbres du film, celle où les journalistes tapent leur texte dénonciateur au deuxième plan comme autant de tirs, effacés derrière la cause qu'ils servent, tandis que Nixon prête son serment d'investiture à la télévision au premier plan qui sonne évidemment complètement faux. Car le spectateur connaît le pouvoir d'un tel texte en démocratie, celui de faire éclater la vérité et de mettre fin à la mascarade qui se joue au sommet du pouvoir. La revanche des petites fourmis invisibles écrasées par le symbole du pouvoir qu'est la librairie du Congrès n'en est que plus éclatante.

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