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Graine de violence (Blackboard jungle, Richard Brooks, 1955)

Graine de violence (Blackboard jungle, Richard Brooks, 1955)

Publié le 29 juin 2021 Mis à jour le 29 juin 2021 Culture
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Graine de violence (Blackboard jungle, Richard Brooks, 1955)

Démodé "Blackboard jungle" comme j'ai pu le lire ici et là? C'est le meilleur film que j'ai vu, le plus juste et le plus intelligent sur le monde de l'enseignement. Avant-gardiste à son époque, engagé, et ce dès le générique avec la diffusion de "Rock around the clock" de Bill Haley (genre alors à ses débuts et dont ce fut le premier "hit"), il est devenu d'une brûlante actualité au fur et à mesure que les problèmes évoqués dans le film à propos de l'éducation de la jeunesse défavorisée et multiethnique des "quartiers" new-yorkais ont gagné d'autres pays, le notre faisant partie des plus concernés aujourd'hui. Le déni du droit à l'éducation pour tous, le racisme sous toutes ses formes (tant de la société majoritaire vis à vis des jeunes issues des minorités que des jeunes entre eux), la violence endémique et les problème de délinquance ("juvénile" disait-on en 1955 car il y avait encore besoin de le préciser), le mépris vis à vis de l'enseignement professionnel mais aussi vis à vis des profs sous-payés (là non plus, rien de nouveau sous le soleil) les innovations pédagogiques qui depuis ont fait leur preuves (comme les enregistrements oraux pour les cours de langue, la projection de films ou les activités parascolaires) permettant de toucher un public rétif à l'enseignement traditionnel (dans le jargon de l'éducation nationale, ça s'appelle des "apprenants récalcitrants" ^^), les attitudes variées des professeurs vis à vis de leur classe (de garçons, l'école étant alors non-mixte) allant du despote se croyant à l'armée au laxiste dépassé ou cherchant à manipuler les élèves en jouant sur leurs sentiments, les qualificatifs pour la désigner ("fosse aux lions", "cage aux fauves", "jungle" et "dressage" faisant écho à celui de "sauvageons" pour désigner les jeunes issus des cités en France) tout, absolument tout tape dans le mille. A tout cela s'ajoute la qualité de l'interprétation avec un Glenn Ford habité par son rôle de professeur débutant mais pugnace qui cherche des solutions et refuse d'abandonner et un Sidney Poitier charismatique en potentiel "grand frère" alors au seuil d'une brillante carrière à une époque où être afro-américain était encore synonyme de ségrégation dans certains Etats (et dans le milieu du cinéma). De ce point de vue, la fin du film dans lequel le professeur Dadier et lui font un pacte en s'encourageant mutuellement à continuer à tracer chacun leur route pionnière résonne comme une mise en abyme puisque Sidney Poitier fut le premier afro-américain à remporter l'Oscar du meilleur acteur.

Et pour finir, je citerai cet extrait dans lequel le professeur Dadier parle de sa conception du métier en forme de réponse à un film qui lui est bien postérieur "La Vie d'Adèle" de Abdellatif Kechiche (film dans lequel, je le rappelle, l'héroïne d'origine prolétaire devient enseignante ce qui est regardé de manière condescendante par le milieu de bobos artistes qu'elle fréquente: elle ne fait "que" transmettre, elle ne "créé" pas, selon eux.)

" Je veux enseigner parce que je veux créer quelque chose. Je ne suis pas un artiste, un écrivain, un ingénieur mais je veux aider à former de jeunes esprits pour sculpter des vies. Enseigner pour moi c'est créer".

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