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La monstrueuse parade (Freaks, Tod Browning, 1932)

La monstrueuse parade (Freaks, Tod Browning, 1932)

Publié le 26 févr. 2020 Mis à jour le 26 févr. 2020 Culture
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La monstrueuse parade (Freaks, Tod Browning, 1932)

C'est l'humanité de Freaks qui le rendit jadis insoutenable et qui aujourd'hui encore en fait un film à part. Peu d'œuvres osent ainsi fouiller aussi loin dans les bas-fonds de l'âme humaine et s'approcher aussi près des corps et des esprits les plus difformes et les plus handicapés que la nature puisse produire. L'attraction-répulsion que provoque ces êtres est mise en abyme dans le film. D'abord dans la première scène où des spectateurs-voyeurs se pressent à la foire pour voir l'un de ces monstres et entendre son histoire. Un monstre qui ne nous est montré qu'à la fin et dont l'aspect fantastique interroge. Entre les deux scènes en effet, un flashback nous raconte comment et pourquoi Cléopâtre (Olga Baclanova) a subi cette terrifiante métamorphose extérieure. On découvre en effet que la belle trapéziste est déjà un monstre à l'intérieur d'elle-même tout comme son amant Hercules (Henry Victor). Mais elle ne veut pas reconnaître, elle ne veut pas voir, elle ne veut pas savoir qu'elle est entourée de freaks parce qu'elle est un "freak" elle aussi. La scène du repas de noces où après s'être copieusement moquée d'eux, le visage (déjà) déformé par la méchanceté, elle leur jette à la figure la coupe dans laquelle ils ont tous communiés au cri de "tu es des nôtres" est un terrible miroir qui nous est tendu. Car la manière sensible et pudique dont les êtres difformes et handicapés sont filmés met particulièrement bien en exergue leurs similitudes avec les êtres humains dits normaux. On les voit vaquer à leurs activités quotidiennes, faire leur lit, boire, manger, fumer, allumer une cigarette, étendre du linge, jouer, se fiancer, accoucher. On les voit souffrir, aimer, rire, pleurer, vibrer, haïr aussi avec une terrible scène de vengeance collective à la fin. "En offenser un, c'est les offenser tous." Le film nous fait comprendre qu'en "offenser un c'est NOUS offenser tous" car détruire les différences visibles c'est également détruire ce qui nous constitue en tant qu'humain. Terrible prémonition alors que le film est sorti en 1932 soit seulement 7 ans avant la mise en place du programme eugéniste T4 d'extermination des handicapés physiques et mentaux dans l'Allemagne nazie.

Freaks a eu une influence considérable sur Tim Burton et David Lynch en particulier, Elephant Man s'inscrivant clairement dans la même lignée que le film fondateur de Tod Browning.

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