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Le Secret magnifique (Magnificent Obsession, Douglas Sirk, 1954)

Le Secret magnifique (Magnificent Obsession, Douglas Sirk, 1954)

Publié le 21 sept. 2020 Mis à jour le 21 sept. 2020 Culture
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Le Secret magnifique (Magnificent Obsession, Douglas Sirk, 1954)

Un an avant "Tout ce que le ciel permet" (1955), film matriciel de nombre de réalisateurs dont certaines grandes pointures comme Rainer Werner FASSBINDER et Pedro ALMODÓVARDouglas SIRK réalisait son premier mélodrame hollywoodien flamboyant avec les mêmes acteurs principaux, à savoir Rock HUDSON et Jane WYMAN. Le peu de considération des élites pour le genre de prédilection de Sirk, associé à la médiocrité (mais aussi au féminin puisque le mélo est associé au "roman à l'eau de rose" et le rose, la sentimentalité, la rêverie romantique font partie des clichés récurrents dès qu'il s'agit de goûts féminins) a longtemps valu à ce cinéaste d'être sous-estimé. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, fort heureusement.

"Le Secret magnifique" dont la traduction est infidèle à l'original (qui est "L'Obsession magnifique") est le remake d'un film des années trente réalisé par John M. STAHL dont il reprend des scènes à l'identique. Mais outre le somptueux travail sur la couleur, le film développe considérablement plus les personnages et possède une puissance mystique dont je ne trouve l'équivalent que chez Robert BRESSON. Il peut paraître étonnant de rapprocher le réalisateur français au style épuré voire ascétique et l'allemand au style flamboyant mais ils sont unis par les épreuves que leurs personnages doivent endurer pour être touchés par la grâce, la rédemption étant au coeur du "Secret magnifique" comme elle l'est dans nombre d'oeuvres de Bresson.

Le mysticisme se manifeste dès les premières images par ce qui s'apparente à un baptême et une renaissance (ou une résurrection). La coquille vide qu'est Bob Merrick (Rock HUDSON) qui a toujours évité dans son parcours de se frotter aux épines de la vie (mais qui de ce fait en ignore également les joies) a un accident dont il réchappe grâce au sacrifice d'un autre homme qui s'avère être une sorte de "Christ rédempteur" laïque. Du moment où celui-ci le ranime en lui transférant son souffle de vie (c'est ainsi que j'interprète l'histoire de l'inhalateur qui sauve la vie de Bob Merrick au prix de celle du docteur asthmatique Wayne Philips), Bob devient un homme tourmenté, obsédé par le poids de ce qu'il considère comme sa faute, poids qui s'alourdit encore davantage quand survient l'accident de l'épouse du médecin qui lui a sauvé la vie, accident dont il se sent responsable. L'histoire raconte comment au terme d'un cheminement tortueux Bob Merrick finit par devenir l'homme qui l'a sauvé et qui de ce fait peut sauver à son tour de façon totalement désintéressée. Bien évidemment l'amour joue un rôle central dans le film puisque Bob tombe amoureux de Helen, la veuve de Wayne Philips (Jane WYMAN) dont l'aveuglement, littéral et symbolique est une autre des thématique majeures du film. Si elle ne voit pas l'amour ardent que Bob lui porte et en quoi il peut lui redonner vie à elle aussi c'est qu'elle est aveuglée par les préjugés liés aux frasques du passé de Bob, à sa réputation de playboy, au fait qu'il est involontairement responsable de la mort de son mari et à ses maladresses répétées qui ne plaident pas en sa faveur. En fait il faudra qu'elle en passe par la cécité pour qu'elle commence enfin à voir qui il est ou plutôt qui il est en train de devenir. Et tout ce cheminement, invraisemblable dans la dimension prosaïque mais limpide sur le plan spirituel s'accompagne d'un travail esthétique admirable où l'on passe de l'ombre à la lumière, de l'aridité à la floraison la plus exubérante.

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