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Sailor et Lula (Wild at Heart, David Lynch, 1990)

Sailor et Lula (Wild at Heart, David Lynch, 1990)

Publié le 9 déc. 2020 Mis à jour le 9 déc. 2020 Culture
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Sailor et Lula (Wild at Heart, David Lynch, 1990)

Il y a deux types de films de David LYNCH que j'aime particulièrement: ses films "classiques" à l'apparence réaliste et qui pourtant ont pour thème central l'étrangeté et donc n'ont rien de facile (le génial "Elephant Man" (1980 bien sûr mais aussi "The Straight Story" (1999) qui me fait penser à un conte de fée dans lequel une jeune fille devait supporter de faire un voyage de plusieurs mois sur le dos d'une tortue). Et ses relectures sous acide du "Le Magicien d'Oz" (1939) que sont "Blue Velvet" (1986) (l'héroïne ne s'appelait pas Dorothy par hasard) et de façon bien plus explicite encore "Sailor et Lula". Le film conserve la trame du conte initiatique avec des touches kitsch assumées (l'apparition des sorcières en surimpression, les chaussures rouges de Lula etc.) mais il l'azimute avec une odeur de souffre, une bande-son rock and roll et des visions trash de sexe et de mort. Le film est en effet une expérience sensorielle totale à la Rimbaud ("le dérèglement de tous les sens"). Les couleurs primaires (et criardes) envahissent l'écran quand les pulsions s'expriment crûment, les ondes pulsées électrisent les corps dans des scènes de danse hystériques proches de la transe, l'odeur du vomi qui imprègne la chambre d'hôtel s'incruste dans l'esprit du spectateur parce que celui-ci est filmé à l'échelle de la matière en décomposition comme dans "Blue Velvet" et Lynch parvient même à faire toucher du doigt la matérialité d'un trou mortel dans la tête. C'est organique, répugnant parfois mais fatalement fascinant. Car cette dimension viscérale donne aussi sa substance au couple d'amoureux fous et traqués engagé dans une incertaine fuite en avant vers ce qu'ils croient être la liberté. Un chemin parsemé de personnages barrés, véritables monstres de foire tout en haut desquels trône Bobby Peru (Willem DAFOE). Sailor (Nicolas CAGE, brillant dans un rôle qui n'est pas sans rappeler celui qu'il interprétait quelque années plus tôt chez les frères Coen) est un personnage de tendre voyou mi-Elvis, mi-Brando qui définit son individualité par sa veste en peau de serpent (allusion au personnage principal du film éponyme de Sidney LUMET qui fuit la la Nouvelle-Orléans, passage obligé du film de David LYNCH). Lula (Laura DERN qui jouait déjà dans "Blue Velvet) (1986) est une très jeune femme débordante de sensualité qui cherche à échapper à son traumatisme familial sans se douter (au départ) que Sailor fait partie du problème. La scène de road movie nocturne "in blue" dans laquelle il lui raconte pourquoi les gangsters-amants de Marietta, la mère de Lula (Diane LADD) sont à leurs trousses est celle que je préfère. Parce qu'elle est baignée par la mélancolie qui perce dans la voix du sublime titre de Chris Isaak, "Wicked game" que le film a révélé et qui se trouve sur le même album que "Blue hotel". Les phrases de ces chansons auraient pu avoir été écrites pour le film.

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