Panodyssey - Variety (1983) Bette Gordon

Variety (1983) Bette Gordon

Publié le 20 août 2022 Mis à jour le 20 août 2022 Culture

8 min

Chronique d’une émancipation

Sans vouloir le résumer à cette seule étiquette, on peut considérer que Variety est un exemple typique du mouvement « No wave », qui a pris son ampleur dans la musique, en écho à la « New wave », et qui a germé au cinéma. Ses protagonistes, et ses héritiers, sont des réalisatrices et des réalisateurs principalement new-yorkais, indépendants ou underground, tels Amos Poe, Jim Jarmusch ou Tom DiCillo. Celui-ci est d’ailleurs le chef-opérateur du film, où il collabore avec Nan Goldin, qui y joue elle-même un rôle secondaire, tandis que John Lurie, qui sera acteur dans plusieurs films de Jarmusch, est ici le compositeur du long-métrage. Et Bette Gordon tout comme Jim Jarmusch vont se retrouver dans la sélection de la Quinzaine des réalisateurs du même Festival de Cannes, la première pour Variety, le second pour Stranger than paradise, qui gagnera la Caméra d’or. L’œuvre de Gordon, où un cinéma pornographique tient un rôle prépondérant, est tourné alors que les débats féministes sur la pornographie font rage.

Le début

Dans les vestiaires d’une piscine, Nan et Christie discutent de leurs perspectives. La première est serveuse depuis trois ans dans un bar et ne parvient pas à vivre de son art, la photographie. La seconde cherche du travail et accumule les expériences désastreuses, incluant des propositions indécentes de la part des recruteurs. Après avoir fait le tour de l’ensemble des possibilités qui s’offrent à elle, et voyant à quel point son amie est désespérée, Nan lui propose un travail, mais elle n’est pas sûre que Christie va accepter. Il s’agit d’être caissière dans un ciném