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Les contes de Canterbury (1972) Pier Paolo Pasolini

Les contes de Canterbury (1972) Pier Paolo Pasolini

Publié le 20 févr. 2021 Mis à jour le 20 févr. 2021 Culture
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Les contes de Canterbury (1972) Pier Paolo Pasolini

 Paillardise et scatologie au pays du puritanisme aigu

Au début des années 1970, Pier Paolo Pasolini décide d‘adapter dans sa Trilogie de la vie une série de contes fondateurs de plusieurs pays : l‘Italie avec Le Décaméron, l‘Angleterre avec Les contes de Canterbury et l‘Orient avec Les mille et une nuits. Pour ce deuxième, il s’inspire donc de l’œuvre de Geoffrey Chaucer, écrit au XIVe siècle et qui est considéré comme l’une des premières grandes œuvres de la littérature anglaise. C’est une série de 24 contes prononcés en vers par une poignée de pèlerins en route vers Canterbury pour y visiter le sanctuaire de Thomas Beckett, archevêque de Canterbury qui fut canonisé en 1173. Mais tout ceci est bien loin du sujet qui nous occupe aujourd’hui.

Au moyen-âge se trouvent en Angleterre une foule de pèlerins en route vers la cathédrale de Canterbury. Pour distraire l’assemblée, l’aubergiste propose que chacun raconte une histoire, qu‘il consignera. L’écrivain Geoffrey Chaucer assiste à ces récits et nous les narre. La première est l’histoire de Janvier, un vieil homme qui décide de prendre épouse. Il choisit Mai, une jeune femme soumise qu’il se réjouit de déshonorer deux fois lors de leur nuit de noce. Mais la demoiselle est amoureuse du beau Damien, à qui elle donne rendez-vous pour faire l’amour dans le jardin de son époux Janvier. Subitement, celui-ci perd la vue et ne veut plus quitter sa frivole épouse.

Avec Les contes de Canterbury, nous avons clairement à faire à une œuvre légère et un tout petit peu pipi-caca. Pier Paolo Pasolini s’en donne à cœur joie pour choquer le bourgeois, nous montrant des culs qui pètent, des femmes nues, des hommes qui font l’amour entre eux… C’est la débauche généralisée : tout le monde ne pense qu’au sexe et à la bonne chair, tout ça dans une bonne ambiance, totalement décomplexée. Il faut voir la scène où un jeune homme pisse du haut d’un escalier sur des bourgeois attablés qui s’offusquent d’abord puis en rigolent.

Le récit se situe donc à une époque où la morale et la pudibonderie n’ont pas encore fait tout leur office et où les esprits sont beaucoup moins engoncés. Après, d‘un point de vue formel, Les contes de Canterbury n‘est pas la meilleure réalisation de Pier Paolo Pasolini, autant le dire tout de suite. Le récit est brouillon, la mise en scène moins rigoureuse que d’habitude. Le réalisateur s’est fait plaisir et entend divertir le spectateur tout autant. Il garde tout de même cet esprit frondeur qui lui fait dépasser les limites des convenances traditionnelles (la scène finale de l’Enfer avec ce diable fripon est à ce titre assez osée).

Et Pier Paolo Pasolini de ne pas manquer de souligner quelques rapports de classe dans l'ensemble de son œuvre. Les bourgeois sont ainsi ici ridiculisés et l’on sent une certaine volonté de dénoncer certaines injustices et de revenir sur ces thématiques fétiches : il ne manque pas, par exemple, de montrer la décapitation d’un homme du simple fait de son homosexualité. Les contes de Canterbury est donc le divertissement un peu provocateur d’un trublion iconoclaste qui se fiche bien du qu’en dira-t-on. Et c’est assez jouissif.

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