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La comtesse aux pieds nus (1954) Joseph L. Mankiewicz

La comtesse aux pieds nus (1954) Joseph L. Mankiewicz

Publié le 16 déc. 2020 Mis à jour le 16 déc. 2020 Culture
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La comtesse aux pieds nus (1954) Joseph L. Mankiewicz

Les rêves déçus d'une éternelle idéaliste

La production de La comtesse aux pieds nus est en elle-même intéressante. La fin des années 1940 et le début des années 1950 sont des périodes fastes pour Joseph L. Mankiewicz, qui obtient des récompenses aux Oscars pour Chaînes conjugales et Eve. Il profite de ces succès pour créer en 1953 sa propre maison de production, dont La comtesse aux pieds nus sera le premier film. S'il ne l'admettra jamais, les ressemblances entre son scénario et la biographie de Rita Hayworth - ainsi que celle d'Ava Gardner - sont tout de même assez troublantes, et le fait est que la première refusa le rôle, y voyant trop d'échos dans sa vie personnelle. Une course à l’interprète féminine principale s'engage alors, et les plus grands noms d'alors sont évoqués, d'Elizabeth Taylor à Joan Collins en passant par Paulette Goddard. Mais le réalisateur réussit à imposer Ava Gardner, au nez et à la barbe de son studio.

Il pleut pour l'enterrement de Maria Vargas, célèbre actrice malgré seulement trois films tournés, et le réalisateur Harry Dawes se rappelle comment il l'a connue. Il était allé en Europe avec le financier Kirk Edwards et l'agent de presse Oscar Muldoon pour trouver la nouvelle star de leur prochain film. Échoués dans un cabaret de Madrid, ils découvrent une danseuse irradiante et désirent qu'elle vienne à leur table pour discuter d'un futur engagement. Mais la belle ne se déplace pas vers les clients, et après un échec de Muldoon, Edwards demande à Harry d'aller la convaincre dans sa loge. Maria finit par venir, et le publiciste ainsi que le producteur se montrent désagréables au possible. Maria s'enfuit et Edwards exige d'Harry qu'il se rende à son domicile pour la rattraper et a lui ramener tandis qu'il quitte l'Espagne pour Rome.

Comme à son habitude, Joseph L. Mankiewicz élabore avec La comtesse aux pieds nus un scénario dont la construction est finement ciselée. Plusieurs flash-backs s'enchaînent, parfois imbriqués les uns dans les autres, alternativement racontés par l'un ou l'autre des protagonistes du récit. Certaines scènes sont ainsi narrés de plusieurs point de vues différents, qui éclairent l'intrigue d'autres éléments, permettant au spectateur de comprendre un peu mieux la situation. C'est tout le paradoxe de ce film dont l'intrigue n'a rien de spectaculaire mais qui est pourtant passionnant de bout en bout, en ce sens que la matière principale en est l'âme humaine. Nous n'arriverons ainsi jamais à percer complètement le mystérieux caractère de Maria Vargas, et pourtant quel personnage envoûtant que cette femme complexe, qui malgré le désir des hommes n'arrive pas à trouver l'amour.

C'est pourquoi aucune actrice n'aurait pu si bien incarner cette Comtesse aux pieds nus qu'Ava Gardner. Magistrale de bout en bout, elle se montre ici sensuelle et élégante, provocante et impénétrable. Elle est ici à l'apogée de sa carrière et le duo qu'elle forme avec Humphrey Bogart est inoubliable. Bien qu'il disparaisse durant toute une partie du film, il crève l'écran comme à son habitude. La photographie y est également sublime, on la doit à Jack Cardiff, qui n'est pas un novice puisqu'il fut notamment le chef opérateur attitré de Michael Powell et Emeric Pressburger. Jusqu'à la fin, le scénario nous réserve des surprises, et l'on notera la modernité de Joseph L. Mankiewicz, qui aurait initialement souhaité faire du comte Torlato-Favrini un homosexuel, élément qui demeure au final sous-jacent. Une subtilité de plus pour un monument du septième art.

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