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Lyvres
Sous le compost

Sous le compost

Publié le 16 févr. 2020 Mis à jour le 16 févr. 2020 Culture
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Sous le compost

Sous le compost, Nicolas Maleski, Harper Collins, 2020 (Fleuve, 2017)

Franck Van Penitas vit à la campagne, est homme au foyer, s'occupe donc de ses trois filles, de toute l'intendance domestique et de son potager, véritable joyau du genre dont il espère faire la principale source alimentaire de la famille.

Gisèle, sa femme est vétérinaire et souvent absente. Lorsqu'une lettre anonyme apprend à Frank que Gisèle couche avec l'un de ses associés, c'est la douche glacée, mais sa réaction ne tarde pas : séduire la femme de l'amant de la sienne.

Ce roman a tout pour plaire, loin d'être un alignement de coucheries extra conjugales. Si elles son présentes, elles ne sont finalement pas le sujet principal, elles ne sont qu'un moyen pour Franck de se poser les (bonnes) questions sur sa vie, son couple, son envie d'écrire, sa famille... Je l'aime bien Franck et me suis pas mal reconnu en lui, adultère excepté. Un poil agora-claustrophobe, peu enclin à tenir des conversations ou des relations qui ne mènent à rien, pas à l'aise dans un groupe, non-amateur des pince-fesses et autres fêtes de village ou d'école, un peu chiant sans doute et sûr qu'il n'est nulle part en meilleur compagnie qu'avec lui-même sans pour autant être imbu de soi-même, ce sont juste des moments de tranquillité recherchés. Voilà, c'est tout moi ; j'y ajoute le fait que je travaille à domicile -mais je ne suis pas fan du potager ou du jardinage. Mais j'arrête là ma parenthèse pour revenir à ce roman assez inclassable. Souvent drôle, par le détachement de Franck et par l'écriture volontiers ironique, sarcastique et elle-même décalée de Nicolas Maleski qui, avec ce premier roman, frappe fort. Sa saillie sur les écrivains en vue est savoureuse. J'avoue ne pas lire ce genre de prose, mais il me semble bien avoir deviné un type connu dont le visage s'est aussitôt collé sur celle de Marc, l'ami écrivain de Franck : "Ça marchait pour lui aujourd'hui, il faisait paraître un roman tous les deux ou trois ans, il passait à la radio pour prononcer ses chroniques dans une émission de divertissement. Ses bouquins parlaient de drogue, de boîtes de nuit, de sexe, de marques de luxe, de petits branleurs prétentieux et friqués, fêtards et oisifs, immatures et narcissiques. D'aucuns localisaient son génie dans la condamnation de cette société qu'il décrivait. Pourtant il ne s'agissait nullement de jugement. Marc vivait dans ce milieu, il s'y plaisait, et dans ses bouquins il se contentait de mettre en scène son environnement." (p. 173). Tragi-comique par les situations qui peuvent faire sourire mais dont on sent bien, lorsque Franck lutine sa maîtresse qu'elles peuvent à tout moment sombrer dans le drame ou le sordide. Grave lorsque la disparition d'une jeune fille dix ans plus tôt, fille d'un des amis de Franck est évoquée ainsi que la vie du couple qui ne sait pas ce qu'est devenue son enfant.

Nicolas Maleski peut être direct, mais joue aussi avec des petites touches plus subtiles, de celles que l'on découvre entre les lignes. J'ai beaucoup aimé vivre un instant dans ce village avec Franck, sa famille et ses voisins, j'aime bien la présentation qu'en a faite l'auteur, la manière dont il parle de tous ces gens, des gens simples, sans jamais les juger.

Toutes mes chroniques sur mon blog : http://www.lyvres.fr/

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