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Dans les bleds des grandes plaines américaines

Dans les bleds des grandes plaines américaines

Publié le 2 août 2020 Mis à jour le 2 août 2020 Voyage
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Dans les bleds des grandes plaines américaines

Grange dans les grandes plaines

Extrait de ‘Voyage au bout de la route’ - 10 mois en moto à travers l'Afrique et les Amériques (1985-1986).

... Au cours de mes pérégrinations dans les grandes plaines, je m'arrêtais pour la nuit dans un bled tout en longueur. Alors qu'en France, dans les villages, tous les commerces étaient regroupés dans un rayon de 200 mètres, dans ces bourgades américaines, il y a un commerce tous les 200 mètres. D'où la nécessité d'avoir un véhicule même dans des bleds de 1000 habitants.
Lors de mon voyage aux USA, j'avais rencontré plusieurs catégories de personnages : Le garçon boucher (Louchébem), le surfer, le hippie, le vétéran, l'américain moyen... Cette fois, je fis la connaissance de jeunes "Bien comme il faut". Ils étaient sympas, l’esprit ouvert et le courant passa rapidement.

Ils m'ont tout de suite fait penser aux jeunes adultes que l'on trouve dans les films ou séries américaines . On trouvait aussi souvent ce type de personnages dans les films d'épouvante des années 80. Ca racontait toujours plus ou moins la même histoire : Une bande de jeunes garçons et filles partent en week-end crapuleux dans une maison abandonnée au cœur d'une épaisse forêt. Ils ne sont pas très sérieux et comme ils n'ont pas amené que du Coca, du Sprite et des cigarettes à l’eucalyptus, ils se retrouvent vite à moitié "stones" à faire des cochonneries. Là, commence le film d'horreur. Ca se passe généralement la nuit et on ne voit pas grand chose pendant 1H30. En gros, ils se font tous massacrer les uns et les autres sauf le couple ou la femelle dominante qui arrive à s'en sortir et encore parce que la tronçonneuse du tueur est tombée en panne d'essence. Il faut dire que le tueur est un "Red Neck" du coin en salopette pleine de cambouis, un peu dégénéré et qu'il n'a pas pensé à faire le plein avant de venir bosser...Heureusement.
A la fin du film, la baraque est cramée et il n'y a plus rien de vivant dans un rayon de 500 mètres. Quant à casser quelque chose, il vaut mieux le faire à fond.

Enfin, dans mon cas, rien de tout cela. Ils possèdent des bécanes japonaises ce qui les rend tout de suite respectables aux yeux de la population. Je fais quelques tours avec eux et nous rendons visite à un type qui retape de vieux véhicules. Ca m'intéresse car je fais la même chose en France avec les motos quoique à une échelle moindre. L'avantage aux Etats Unis c'est que pratiquement toutes les pièces sont disponibles à moindre coût. A l'époque ce n'était pas la même chose en France.
Les machines sont belles et bien restaurées, le gars est vraiment bon.

Toujours dans les grandes plaines, j'ai d'autres petites anecdotes qui dénotent bien la mentalité dans ce pays.
Alors que dans tous les pays que j'ai traversés auparavant, je pouvais m'arrêter au bord de la route pour me reposer ou pour manger, aux Etats Unis, à peine arrêté, un flic sorti de nul part venait me contrôler. C'était pénible. Je n'ai eu ce problème que dans les pays de l'est à l'époque sous dictature communiste et encore pas partout.
Un soir, j'arrive dans une petite ville et comme d'habitude, je cherche un endroit pour dormir. J'avise un parc désert avec des tables qui semblent être un espace publique de récréation. Aucune barrière n'en interdit l’accès.
 J'y installe mon bivouac. Enfin, 'bivouac' est un bien grand mot; en fait,  je mets mon sac de couchage sur une table.
A minuit, je suis réveillé en sursaut par une lueur éblouissante. J'ouvre les yeux. Un flic est en train de me braquer sa torche Maglite en pleine figure. 
La Maglite est l'auxiliaire précieux du flic américain. Elle fait lampe torche d'un côté et matraque de l'autre. C'est un appareil très pratique car certains vagabonds, irrités d'avoir été réveillés en sursaut peuvent devenir irascibles. 
Ce n'est pas mon cas et j'écoute docilement le flic m'expliquer que ce lieu est privé et que je ne peux pas y stationner. Il me propose gentiment de venir dormir au poste. 
J'accepte car de toute façon je n'ai pas d'autre endroit. 
Comme quoi, à l’époque, si on se comportait en personne civilisée, les flics ne vous massacraient pas systématiquement à la matraque pour vous finir au 357 Magnum.
Heureusement, il ne pleut pas car ils ne me mettent pas en cabane mais je dors sur le parking du poste entre deux véhicules.
Le lendemain, je dis au revoir à tous mes nouveaux camarades et je continue sur Desmoines.

Je passe Desmoines puis roule vers Chicago car je souhaite visiter cette dernière ville puis aller voir les Chutes du Niagara.
En chemin, je rencontre un motard. Avec le vétéran, c'est le type le plus sympa que j'ai rencontré aux USA. Il roule en Harley-Davidson et rentre chez lui en Ohio. Il est menuisier de métier.
Pour les non-motards, une Harley Davidson, c'est comme une bourge de Neuilly ou de St Cloud. C'est joli à regarder, ça fait un beau bruit mais ça tire pas, c'est toujours en panne et ça coûte une fortune à l'achat et à l'entretien.
La sienne de déroge pas à la règle.
Je fais un bout de chemin avec lui, en fait, je devrais dire des bouts de chemin car il est souvent en panne et à chaque fois nous nous arrêtons.
On discute pas mal ensemble et finalement, je lui pose la question :
- Tu n'as pas l'impression que les gens nous fuient quand on arrive dans un bled ?
- Ce n'est pas une impression, c'est sûr, on leur fout la trouille car on a l'air méchant.
- D'où cela vient il ?
- De tout : La moto, les bagages, l'accoutrement, ect,... 
- La moto ?
- Ben oui, ta moto à l'air méchante. Me dit il d'un ton péremptoire
- Ah ben oui, je n'avais pas remarqué mais maintenant tout bien réfléchi...

De vraies têtes de criminels - Gibiers de potence.

Nous nous séparons avant Chicago.
J'en profitais pour visiter la ville. Comme dans toute ville américaine, il n'y a pas grand chose à y voir.

Chicago.

Elle est surtout connue pour le gangster Al Capone et le massacre de la St Valentin dans lequel 7 mafieux avaient été tués.
Il faut noter que depuis, ils ont fait d'énormes progrès : Colombine, Parkland, Sandy Hook,...
A chaque fois, il y a plus d'une douzaine de morts...et pas des mafieux.
Sont-t'y pas gentils tous ces jeunes américains de la génération Androïd V2.0 élevés aux hamburgers, au Coca et aux psychotropes dans une société toujours plus violente et déshumanisée ?
Al Capone, c'était pour l'argent, maintenant les jeunes, c'est pour le fun.
Je continue seul et visite les chutes du Niagara. Je suis un peu déçu et elles sont loin de valoir de nombreuses chutes que j'ai pu voir au Zaïre et même celles d'Iguaçu au Brésil.

Chutes du Niagara.

http://www.aventures-motocyclistes-dun-broussard.fr/2017/10/the-big-one.html

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Crédits photographiques Jean-Marc Sire

Jean-Marc Sire
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