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Constructions et rites mystérieux d'Afrique

Constructions et rites mystérieux d'Afrique

Publié le 28 juil. 2020 Mis à jour le 28 juil. 2020 Voyage
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Constructions et rites mystérieux d'Afrique

 

"En Afrique la vision de l’univers était une vision religieuse et globale et les actes de création y étaient rarement accomplis sans raison, sans préparation rituelle adéquate. Il n’y a pas le sacré d’un côté et le profane de l’autre, tout était lié…" : Amadou Hampaté Ba.

Certains lieux semblent avoir une âme. Mais peut-être est elle formée par la réunion de celles de tous les êtres qui y ont vécu et qui y sont morts? L'article qui va suivre décrit une contrée riche en histoire. Elle n'est pas touristique et les seules personnes qu'on y rencontre rarement sont des chasseurs, des paysans, des sorciers, des bergers. J'y ai passé des jours, scrutant la parois des falaises, le sol, les murs des grottes et des abris sous roches à la recherche de symboles, d'outils, de fragments d'objets qui me permettraient de comprendre et d'élaborer une histoire plausible. Je ne suis absolument pas du métier mais le plaisir que je retire à me promener dans ces lieux est comparable à celui ressenti en compagnie d'une personne aimée. Et pourtant, les conditions y sont parfois hostiles. A la saison sèche, pas d'eau, des températures pouvant atteindre le 42°C. Au contraire à la saison des pluies, les tornades sont fréquentes.

D'étranges paysages

 

Un lieu mystique.

Aux cours de mes nombreuses visites dans cette région, je fus impressionné par l'étrangeté des paysages. Puis j'ai  remarqué, par certains détails, que ce lieu était empreint d'un certain mysticisme. Dans un premier temps,  j'ai remarqué des vestiges d'une activité métallurgique intense. Ce fut d'abord des bas fourneaux permettant la transformation du minerais de fer. 

Vestiges de bas fourneaux avec la bouche d'extraction de la loupe de fer.

J'ai cru un moment que le minerais transformé l'était à partir de la latérite (Oxyde ferrique), mais après de nombreuses explorations, j'ai découvert du minerais de fer ainsi que les mines d'où ils étaient extraits. De même on trouve, dans le secteur, des ateliers dans lesquels les loupes de fer, fruits des bas fourneaux, étaient transformées. Il y a aussi des tas de déchets de fer fondus qui sont, je suppose, des rebus. Il doit aussi y avoir des outils mais pour les découvrir, il est nécessaire de creuser le sol.

Trou d'accès à un puit de mine. Il est partiellement bouché.

Minerais de fer. Il doit être de grande teneur en fer.

L’art du forgeron et du métallurgiste étant lié au mystère du feu, en Afrique, le sacré et la technique s’entremêlent. La production de la métallurgie ancienne du fer part de la recherche du minerai jusqu’à l’obtention du produit fini. À chaque étape interviennent des rites et des interdits ponctués de gestes souvent codifiés.

D'après les informations que j'ai pu récupérer sur internet, il semblerait que les forgerons les plus illustres soient enterrés à proximité des lieux de production.

Je me suis alors mis à chercher des traces de sépultures ou de lieux de cultes dans la plaine, mais à part quelques endroits délimités par des pierres, je n'ai rien trouvé de significatif. Par contre à proximité des bas fourneaux, on trouve des morceaux de poteries qui, selon ma conception pouvait servir soit pour recevoir de la nourriture, soit pour un process quelconque de transformation.

                                                                               Morceaux de poteries

J'ai ensuite exploré les différents canyons et falaises et j'ai pu y découvrir les indices que je recherchais.

A partir de là, j'ai compris que les mines d'extractions se trouvaient sur une colline, la transformation du fer était réalisée dans la plaine et les cérémonies mystiques se faisaient au niveau des falaises qui entourent la plaine.

Dans les falaises et les canyons, on peut y voir:

Des reliefs tourmentés.

Des scuptures naturelles surprenantes.

Des cathédrales de roches.

Des figures de pierre qui semblent vous observer.

Des animaux peu communs.

Des végétaux aux formes particulières.

Lorsque je trouvais le premier cadavre de veau, je n'y prêtais pas tellement attention puis quelques jours plus tard, j'en trouvais 2 autres. Je compris alors que ce n'étais pas naturel mais que ces 3 animaux avaient été sacrifiés dans un périmètre restreint, alors que sur plusieurs centaines d'hectares alentour, je n'ai rien trouvé. A partir de là, j'ai commencé à m'intéresser aux différents indices que je pourrais découvrir dans le secteur.

Premier veau : Trouvé en bas de la colline. J'ai alors pensé qu'il avait été victime d'un accident ou d'une morsure de serpent. A noter qu'il est entier et ne semble pas avoir été dévoré par des prédateurs. Les deux autres veaux ont été trouvés à quelques mètres. D'autre part, je n'ai jamais vu de serpent venimeux dans le secteur.

A quelques centaines de mètres dans un canyon, je remarquais des reliefs intéressants.

La figure de pierre ci-dessus mesure environ 6 à 8 mètres de haut. Elle est située à un endroit assez peu accessible. Les yeux ont été fabriqués en bouchant des fissures avec de la terre et le nez en déposant 2 pierres de formes particulière. On est de toute évidence devant la représentation d' une divinité à faciès de singe qui est surement sensée effrayer les éventuels visiteurs profanes. De plus, à quelques mètres en dessous, se situe ce qui aurait pu être une tombe.

De curieux couloirs

Au centre de la photo, on distingue un renfoncement. Sur la paroi, on peut y voir 2 petites constructions en terre.

Les petites constructions

Les petites constructions sont remplies de crottes de lapin et de petits carnassiers et on y repère aussi des ossements de petits rongeurs que je suppose être ceux de rats palmistes. Ces petites niches devaient servir à l'époque de protections pour des objets sacrés ou reliques.

Du côté droit de cet abri, il y a une fissure qui s'enfonce assez profondément dans la roche. Son sol est recouvert d'excréments de lapin et de chauve souris, ce qui en rend la progression en rampant assez désagréable. Ce que j'ai pu constater sur les quelques mètres parcourus à l'intérieur c'est qu'il n'y a que des chauve souris de type Rhinopome.

C'est par là qu'on rentre : Claustrophobes et délicats s'abstenir.

Difficile d'aller plus loin surtout que les chauve souris ont la facheuse habitude d'attirer les serpents.

Il y a de nombreuses cavités naturelles dans les parois de grès sableux de cette colline. Certaines sont obstruées par des pierres. Autour, on trouve des fragments de poteries et des dents d'animaux. J'ai alors supposé que ces couloirs obstrués devaient être des tombes. D'autres avaient été débouchés et aussi loin que je puisses y voir à l'intérieur, il n'y avait plus rien. Ces observations m'ont amené à penser que ce couloir naturel avait pu servir pour des rites funéraires. Et que les petites constructions à côté devait être en relation avec eux. Malheureusement, deux ont été cassées, surement pour récupérer leur contenu.

En face de l'abri sous roche où se trouve le couloir, on trouve un second abri sous roche partiellement câché par la végétation. Au pied de cet abri, il y a une pierre percée d'un trou assez profond avec une petite rigole. Sur le sol de l'abri lui même, on distingue de nombreuses traces d'animaux et de déjections. Je n'ai pas trouvé de morceaux de poterie, mais ça ne veut pas dire qu'elles n'existent pas.

Une nécropole ?

A quelques centaines de mètres, on peut accéder par une porte naturelle à un périmètre possédant de nombreuses niches obstruées par des pierres.

La porte par laquelle on accède aux sépultures

Paysage

Certains couloirs sont débouchés.

D'autres sont obstrués par des pierres.

Celui-ci est particulièrement surprenant car il n'est pas dans un couloir naturel mais il semble que le sarcophage ait été construit à main d'homme dans l'abri sous roche. Il est assez grand pour recevoir un corps humain allongé. Il a ensuite été cassé et l'on a récupéré ce qu'il y avait à l'intérieur. Il est fabriqué de pierres et de boue séchée permettant la cohésion de l'ensemble. Il n' y a pas de ciment récent.

Sur le sol de l'abri, il y a des morceaux de poterie et une dent de bovin. Il faut avoir à l'esprit que les dents sont les vestiges qui restent le plus longtemps après que les os aient disparu. De plus, il faut noter que de gros ruminants comme des vaches ne peuvent accéder à cet endroit situé à flanc de falaises. Seules les chèvres y ont accès. On y a donc apporté ces restes.

Des peintures sur la roche.

En scrutant les parois autour des abris sous roches, j'ai aussi découvert ce qui pourrait être des peintures rupestres. Il m'est impossible d'avoir une idée de leur âge. A l'image de morceaux de poteries, certaines semblent assez récentes, d'autres plus anciennes.

Ce signe était recouvert de poussière.

J'ai recherché en vain sur internet une signification dans les signes de l'Ethnie présente dans cette région. Il semble assez récent.

Je n'ai pas trouvé de signe d'occupation ancienne. Par contre, des morceaux de vêtements, de tapis, de piles électriques ou de bidons plastiques existent, indiquant une occupation intermittente récente et même actuelle.

Entrée de la grotte où se situe le dessin

Autres dessins

A quelques centaines de mètres, on peut voir un autre signe.

Il pourrait s'agir de la représentation d'un oiseau. En effet, il y a de nombreux martinets et rapaces tournant autour de ces falaises. Ce dessin pourrait représenter un rapace piquant sur sa proie. Le signe n'a pas été peint mais on a gratté la teinte rougeatre autour de façon à faire apparaître le signe.

Abri sous roche où se situe le signe. 

A proximité de l'abri, on trouve de nombreux morceaux de poteries avec des motifs. Cela prouve que cet endroit possède certaines propriétés.

A quelques dizaines de mètres, on peut voir un autre signe mais il est difficile de savoir s'il est l'oeuvre de la main de l'homme.

Un autel mystérieux.

Autre côté de la colline

De l'autre côté de la colline, on découvre comme une sorte d'autel abrité par une roche plate inclinée.

Il est constitué de 2 niches superposées et de ce qui semblerait être 2 statues anthropomorphes ou zoomorphes sur le côté gauche.

La construction est constituée de pierres pour sa structure et d'une sorte de boue séchée très compacte servant de ciment.

Détails des niches.

Elles sont vides. Il est possible qu'elles soient censées représenter les cavités que l'on trouve en grandes quantités dans la falaise.

Détails des 2 formes de chaque côté des niches.

Elles sont marbrées de lignes formants parfois des dessins. Mais il semblerait que ce soit plutôt dû à la construction.

Sur le sol, il y a un trou partiellement bouché qui pourrait ressemblait à un puit d'extraction mais qui peut aussi être un terrier éventré (?).  A proximité, il y avait une épine de Porc-épic. Il n'y a pas de fragment de poterie ou autre objet apparent. Par contre, certains vestiges ont pu être enterrés par la terre qui recouvre le sol.

A quelques mètres et toujours sous un rocher, on trouve une autre cavité qui semblent d'origine humaine.

Elle est constituée du même type de boue séchée que la précédente

Signes, Fétiches, Sacrifices contemporains.

On trouve aussi de nombreux autres signes contemporains indiquant que cet endroit est connu jusqu'à présent pour abriter Djinns, Esprits et Mânes des Ancêtres.

Signe qui pourrait être laissé par des Dozos (Chasseurs traditionnels).

Un coq plumé vivant : Maléfice jeté à quelqu'un.

Les sacrifices y sont encore fréquents de nos jours. Il m'arrive de trouver des coqs morts avec des plumes. Par contre celui-ci est vivant et sans plume. Mais ils sont à quelques kilomètres d'où je fais mes recherches car visiblement ce coin effraye certains visiteurs.

L’intérêt de ce site est qu'il est très peu fréquenté et pratiquement exempt de pollution et de dégradation des vestiges existants. Cet endroit est loin d'avoir livré tous ses secrets et à chaque fois que je le visite je découvre quelque chose de nouveau. 

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Crédits photographiques Jean-Marc Sire

Jean-Marc Sire
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