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Les chaussons rouges (1948) Michael Powell et Emeric Pressburger

Les chaussons rouges (1948) Michael Powell et Emeric Pressburger

Published Mar 25, 2021 Updated Mar 25, 2021 Culture
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Les chaussons rouges (1948) Michael Powell et Emeric Pressburger

Aimer ou danser, il faut choisir

Il est écrit dans le petit manuel du pédé illustré qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie Les chaussons rouges. Tu m‘étonnes : du mélodrame, du ballet, de l’amour, de la tragédie et du conte de fée… on peut pas trouver mieux pour une midinette. Et - qui l’eut cru - le film est cité par des cadors comme Martin Scorsese ou Brian De Palma dans leur panthéon cinématographique. Pourtant, quoi de plus différent que Taxi driver ou Scarface et le film de Michael Powell et Emeric Pressburger ? Y aurait-il donc anguille sous roche, Les chaussons rouges serait-il plus qu’un musical larmoyant pour jeune fille en fleur ? On approche, on approche…

Victoria Page assiste avec sa tante, Lady Neston, à la première d’un ballet dirigé par le célèbre Lermontov, avec la non moins célèbre danseuse étoile Irina Boronskaja. À cette même soirée assiste avec ses amis Julian Craster pour pouvoir applaudir l’œuvre originale de son professeur de musique. Quelle ne sera pas sa surprise quand il verra que ledit professeur a tout pompé sur son élève. Quant à Lermontov, invité par La Neston à une petite sauterie, il aura une révélation de choix en la personne de Victoria Page, qui ne rêve que d’une chose : devenir ballerine. À la faveur du désistement de son étoile, il va engager Victoria et Julian pour son prochain opus, qu’il rêve grandiose.

Et c‘est là qu‘on devine le lien entre tous ces cinéastes qui se réclament des Chaussons rouges, au-delà du magnifique traitement en Technicolor dont bénéficie l’œuvre. Car le film nous parle avant tout d’engagement artistique, de ferveur. Si Lermontov se déleste si facilement de la Boronskaja c’est qu’elle a succombé à la passion amoureuse, et ne pourra donc plus accéder à la perfection artistique. C’est ce dévouement qu’il attend de Victoria, avec une rigueur maniaque. Il ne lui pardonnerait pas de faillir au culte de la danse, de l’art, fut-ce pour une histoire d'amour. Un artiste ne peut pas avoir de vie privée s’il veut parvenir au summum, c‘est du moins sa conception du métier. Et Martin Scorsese d’avouer qu’il se reconnait un peu dans ce portrait de dictateur malgré lui.

La pièce maîtresse des Chaussons rouges est un ballet de 17 minutes qui nous est proposé en plein milieu du film. On n'est pas obligé d'être particulièrement friand de danse classique pour être absolument subjugué par cet intermède éblouissant techniquement et riche de symboles. Car là où se mélangent l’histoire dans la fiction et la réalité se trame le cœur même de l’intrigue. Moira Shearer, espoir du ballet britannique récupérée par le cinéma, donne ici toutes ses tripes et nous transporte dans un tourbillon d’émotions.  Quant à Anton Walbrook, il incarne toute la droiture de son personnage avec une intensité proche du cinéma réaliste des années 1930. Les décors sont splendides, les couleurs riches et chatoyantes, on est ici dans la pleine époque d’un certain type de cinéma, alors à son apogée et toujours aussi éternel aujourd'hui.

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