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Chapitre 39 Un coup d'Aude.

Chapitre 39 Un coup d'Aude.

Published Mar 1, 2022 Updated Mar 1, 2022 Culture
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Chapitre 39 Un coup d'Aude.

Une métamorphose.

Matthieu a mûri. Il est loin le temps où il se rebiffait et se révoltait contre sa mère. Quel était l'élément déclencheur ? Son voyage en Australie ? Voir sa mère en totale contradiction permanente ou consciente qu'un truc clochait dans sa vie ? La souffrance de celle-ci ?

Matthieu avait recherché sur son ordinateur en naviguant sur Internet avec le nom de famille de Pierre. Le site de généalogie apportait des informations. Il savait déjà pour Pierre et Valérie.

— Tu es admirable Matthieu, tu es la sagesse et la douceur incarnées de ton père.

— C'est le destin.

— Je suis surprise que tu le prennes aussi bien.

— Tu as été suffisamment mal depuis plusieurs mois. Je t'aime maman comme tu es. Tu es la meilleure. Tu es une pépite, tu es si précieuse.

Un regard attendrissant.

La grâce et la beauté de ses mots lui donnent des étoiles dans les yeux.

Elle était comme le Bernard l'Hermite qui cherchait à se planquer sous une coquille.

Autrefois, c'était avec Pierre. Avec Didier, c'était sans ambiguïté, claire au contraire.

Un besoin de protection masculine.

Il la flatte ; il se loge dans les bras de sa mère ; il embrasse sur sa joue. Tous les espoirs sont permis. Son moral était semblable à la marée montante ou basse. Parfois, elle était immergée de chagrin ou de joie. Perturbatrice, pour son entourage, elle ne maîtrisait plus ses émotions. Elle ne luttait plus, elles alternaient et elles déséquilibraient son quotidien. Elles régissaient sa vie. C'était impossible, elle se surprenait par ses idées morbides. Elle a terni son image, la tristesse et la colère sont en elle. Elle aurait tant voulu effacer de sa mémoire l'outrance éhontée de ses mensonges.

Cette envie de mourir, d'être dorloté ou son excès d'allégresse.

C'était traumatisant par cette impermanence et instabilité.

Ils regagnent le domicile, Didier prépare le repas. Il remuait avec sa spatule en bois le tapioca dans le lait.

Stéphanie mange une banane, elle feuillette un livre sur la botanique. Elle observe le schéma d'une fleur avec les noms, elle les lit à voix haute : pédoncule, sépale, corolle, pétale, étamine et pistil. Elle aimait la nature et les photos de paysages bucoliques. Valérie se penche pour lui déposer un bisou sur la tête.

— C'est bien ma chérie.

Matthieu se sert une pomme, il la croque à pleines dents. Elle se beurre une tartine et va sur sa terrasse. Une rainette dans une bassine d'eau criarde et une souris grignote un morceau de pain sur le compost.

 

La luminescence du soir éclaire un dernier rayonnement coloré tardif avant le coucher du soleil.

Le lendemain, une nuit particulièrement écourté par l'agitation de Valérie.

Les jambes sans repos, elle souffrait de ce symptôme de temps à autre. La chaleur et les pensées tournaient en boucle. Entre deux eaux, les pleurs se succèdent. Afin d'éviter de gêner, son mari, elle a passé sa nuit à taper sur son clavier dans la salle de séjour. Elle surfe sur des sites notariaux, sur la question de la contestation d'un testament de la part d'un héritier. Les enfants étaient lésés et Aude n'apprécie pas. Une pluie orageuse arrose le jardin et la pelouse. Elle n'a pas sommeil, elle gamberge et range même les affaires qui traînent sur le canapé. Elle se sert un verre de martini, ce n'était pas dans ses habitudes, mais son côté imaginaire était vaste et gargantuesque, qu'il devenait un supplice. Au lieu de l'utiliser pour de la créativité, il était destructeur et se convertissait en épouvantable frayeur.

Aude ne dépouillera pas son fils. Une compensation financière ne réglera pas le problème.

En coupant ce lien avec ce logement, c'est une déchirure. C'était là où Matthieu a été conçu. Il était important pour elle. Elle retaperait et peinturlurerait pour une seconde jeunesse. Elle était bien située et pratique pour Matthieu pour ses études dans le centre de Lyon.

Didier reprend son travail et Valérie va profiter de ce que Matthieu visionne une compétition de javelots aux Jeux olympiques à la télévision. Mais ses projets tombèrent à l'eau par un coup de téléphone du notaire.

— Allô, madame Poinsard ?

— Oui, c'est moi-même

— Ici Maître Adamar.

— Bonjour, maître,

—Je vous appelle pour prévenir qu'Aude Duchemin conteste le testament de Pierre Duchemin, un jugement sera fait devant le Tribunal de Grande Instance.

—Êtes-vous toujours là ?

—Oui… merci pour l'information. Au revoir, maître.

Valérie raccroche rapidement. Aude n'avait pas émis en l'air sa suggestion qui n'était pas une, mais un chantage à exécution. Son flair ne la trompait jamais. C'est son droit le plus strict de réclamer son dû, sa part de gâteau, car Matthieu n'était que son demi-frère, elle ne le connaissait pas. Elle grommelle, elle piétine à faire les cent pas, elle ne touche pas un mot à Matthieu. Cela le concerne cependant. Aude lui interdisait la maison de Pierre, sa dernière visite n'avait pas été propice à un dialogue mais une agression. Encore chamboulée et affectée, Aude l'impressionnait. Rien qu'à alluder une entrevue entre elles, elle perd son sang-froid. Une image visuelle accentue son angoisse. Elle se revoit dans une scène où Aude la prend par le cou, elle lui serre prête à suffoquer.

—Tu n'aurais rien de ton défunt mari par l'intermédiaire de ton Matthieu. Tout ce qui était à mon père est à moi. Tu n'es rien, un pauvre microbe sur la surface de la Terre.

—Tu m'asphyxies, lâche-moi.

—Étouffe surtout ! Meure, je m'occuperais du cas de ton fils après.

—Tu es jalouse surtout, ce n'est pas lucratif la mort de ton père.

Valérie donne un coup de pied sur le guéridon et il est jeté à terre.

Elle appuie fortement sur la gorge de toutes ses forces, l'air ne passe plus, Valérie blêmit. Ses yeux se révulsent, Valérie s'évanouit.

—Maman ? Quel est le programme aujourd'hui ?

Inattentive, Valérie sort de sa torpeur, Stéphanie la scrute. Valérie est en arrêt, les yeux la fixent.

— Tu es assez grande pour t'occuper toute seule, ma chérie, j'ai…

Stéphanie soupire.

— D'accord.

— Pourquoi ce soupir ?

— Rien.

— Ben si.

— Non, je t'assure.

—Hé ! Je connais bien le petit oiseau !

Stéphanie ne peut pas empêcher de sourire.

— Pourquoi êtes-vous partis ? Toi, puis papa, chacun votre tour.

Valérie cajole sa fille, lui caresse les cheveux et l'embrasse plusieurs fois sur ses joues.

—Ma chérie, cela arrive aux adultes— ce sont les affaires de grandes personnes qui ne te concernent en aucun cas. Nous t'aimons ainsi que ton frère. C'est vrai qu'on t'a mise de côté peut-être un peu.

— Oui, il n'y a que Matthieu qui compte.

—Non, toi aussi. Matthieu n'a pas le même père que toi.

—Oui avec Pierre.

—Au fait, tu as ton dessin animé Scoubidou ce matin.

Stéphanie se lève des genoux de Valérie et allume la télévision.

 
 
 
 
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