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Chapitre 36 Dur ! Dur !

Chapitre 36 Dur ! Dur !

Published Feb 27, 2022 Updated Feb 27, 2022 Culture
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Chapitre 36 Dur ! Dur !

— Tu es sérieux Didier ?
Didier hoche la tête pour affirmer sa proposition.
— C'est tout un programme avec lui.
Didier lui tend le courrier de Pierre. Valérie le saisit et déplie les feuilles. Elles bougent sous l'effet du vent, elle les tient fortement. Pierre décrivait exactement ce qui s'était passé, rien n'était faux. Au dos de la lettre, une petite note écrite :
J'espère que tu accepteras ma requête pour Matthieu, c'est le seul bien à lui transmettre. Dommage que je sois parti trop tôt pour le connaître davantage. La vie ne m'aura pas laissé ce bénéfice. Je déplore que notre mariage n'ait pas duré assez longtemps, mais tu aimais un autre et je n'ai pas pu te retenir. Si je l'avais fait, tu te serais révoltée avec ton petit caractère...
Seulement, elle ne s'en souvenait presque plus. Avec Didier, elle s'était assagie. Il avait dompté cette tigresse apeurée et survoltée. Valérie esquisse un sourire amusé. Elle se remémore la fille qu'elle était. C'était elle avec sa personnalité. Elle avait osé le séduire, Pierre ne l'avait pas repoussée ni ne disait pas non, malgré la différence d'âge. La seule ombre sur le tableau, elle ne savait plus s'il était légitime que Matthieu gardait sa maison. Devait-il obéir à la volonté de son père ? Comment réagira-t-il à l'annonce de la vérité de sa mère sur sa naissance ? Puis, elle passe à la deuxième feuille. Pierre lui explique et lui demande d'accepter et de respecter son origine sans jugement. Des images lui viennent : les agapes avec la famille complète, c'étaient les seuls moments où elle voyait Pierre. Ce regard, ce sourire, ce charme naturel qu'il avait. Ces années passées, elle aurait voulu être encore cette jeune fille. Ces choix qu'elle avait faits, par dépit, par manque de reconnaissance, la recherche d'une affection. Pierre lui avait apporté tout ça. Les larmes lui viennent et coulent sur son visage. Elle passe sa main pour les essuyer. Pierre lui manquait. Une véritable torture de lire ces mots. Didier, plus calme, la colère est retombée, récupère les lettres et les remet dans son enveloppe. Ennuyé, il l'embrasse sur la joue et sur ses mains. Il était embarrassé.
— Nous lui parlerons ensemble à Matthieu, nous serons plus forts.
—J'ai essayé de te le dire dès le début de notre relation. Je ne désirais pas remuer tout ça, car je peux te l'avouer, je n'aimais pas ma mère. Je ne ressentais pas son amour pour moi, ses yeux n'étincelaient pas pour moi. Je n'avais pas cette intuition qui me dictait : ce n'était pas à cause de toi qu'elle ne t'adorait pas, c'était à cause d'une mésaventure avec Pierre. Elle s'était retrouvée enceinte de lui, car elle l'avait été violée. Elle avait des sentiments pour lui, mais elle n'était pas prête ou elle savait que ce n'était pas bien d'être amoureuse de lui et rien n'aurait été possible entre eux. Il avait bu et il l'avait coincé dans un recoin d'une rue. Elle avait fait une fausse couche. Le pire dans tout ça, je n'ai jamais eu de sous-entendu sur cela. Ma mère a su garder le silence depuis tout ce temps.
— Comme toi, ma chérie.
— J'avais postulé au cabaret pour Pierre. Cet homme me plaisait physiquement et pour son tout.
—Tu admets que tu savais qu'il était le cousin de ta mère.
— Oui, mais je n'avais pas prévu de tomber amoureuse, j'étais en recherche affective, mes parents ne me l'apportaient pas. En somme, je me voilais la face et personne ne connaissait. Tu ne peux pas savoir combien j'ai souffert de protéger mon secret.
— Cela aurait été plus simple de le dire dès le départ.
— C'est tellement facile de dire ça.
Valérie hausse les épaules et se détourne de lui.
— Soyons concret, Didier, que décidons-nous ?
— À propos de nous ?
— J'endosse les erreurs commises dans mon passé.
— Parfait ! Et nous ?
— Pourquoi ne veux-tu plus de moi ?
— Je suis paumé, Valérie.
— Et moi, donc.
— Je soutiendrai dans ta démarche avec Matthieu.
— Je vais rester sur le carreau si je comprends bien.
Didier lui tire sur le bras pour qu'elle se retourne. Valérie a ses entrailles qui lui tordent, elle éclate en sanglots. Elle sent qu'elle va perdre Didier. Elle regrette davantage. Il n'a pas un mot qui la ragaillardit. Cela n'allait pas dans ce sens. Elle s'accroche à ses bras, elle plante ses yeux dans les siens, ses doigts le serrent avec force. Ses jambes flageolent.
—Dois-je consentir à avoir à nouveau confiance en toi ? As-tu autre chose à me dire ?
Valérie ne peut pas lui en vouloir, mais c'était à elle qu'elle ne se pardonne pas.
—Non, à part que ma mère est devenue conciliante. Je vais repartir sur de nouvelles bases avec eux. Nous aussi, je pense.
—Tu n'es pas consciente de l'importance…
Valérie le lâche et fronce les sourcils.
—Didier, ne t'entête pas avec ça. Je ne suis pas idiote à ce point-là.
Didier la casse sur un ton hautain et acrimonieux.
— Je suis maître de mes pensées et de mes décisions à ce que je sache.
Désarçonnée, Valérie s'excuse. Il avait tous les droits et elle, aucun, réduit au néant devant lui. Elle se rebaisse devant lui, l'idée d'une séparation la rend encore plus émotive.
—Puisque nous sommes là Didier, peut-être pourrions-nous marcher ?
Sa voix tremble, elle panique, elle ne supportera pas son opposition.
Un besoin d'être avec lui.
La crainte d'un abandon, elle avait vécu avec sa famille.
Il aimait par-dessus tout.
Elle le supplie du regard, ses pleurs saccadés et une douleur au ventre noue son estomac.
Didier obtempère. Valérie découvre un autre homme. Quelque chose s'est brisé entre eux. Ils se baladent sans se donner la main, avec une certaine distance. Attristée, Valérie prend cette attitude pour un élément révélateur. Ses cheveux volent au vent et touchent son visage. Elle paraissait si belle en étant fragile. Elle se mouche dans son mouchoir en papier. Elle est obnubilée dans ses pensées, elle est ailleurs. Le film de sa vie se défile avec tristesse. Les dialogues des uns et des autres, elle flottait au point de ne plus écouter, observer, prêter attention aux passants. Elles les croisaient, ils se saluaient d'un signe de tête. Didier la devance et se retourne de temps à autre. Valérie paraît toujours aussi affligée. Elle évite son regard. Elle se montre fâchée et contrariée.
Je l'ai suffisamment tancé. Elle n'interféra plus à présent. Elle n'a pas les rennes pour maintenir notre couple. C'est elle qui a tout foiré dans sa vie. Tout ne peut pas reprendre juste en claquant des doigts, elle rêve.
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