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Chapitre 27 Didier rend visite aux parents de Valérie.

Chapitre 27 Didier rend visite aux parents de Valérie.

Published Feb 20, 2022 Updated Feb 20, 2022 Culture
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Chapitre 27 Didier rend visite aux parents de Valérie.

Didier a roulé pendant plusieurs heures, il s'arrête, à l'aire de repos sur l'autoroute pour dormir. Après sa sieste, Il reprend la route et sort de là pour se ravitailler et déjeuner avec un croissant acheté à la boulangerie. Puis, il boit un café dans un bar. Ensuite, son excursion continue jusqu'en Bretagne.
Un encart sur un panneau à l'entrée de Vannes avec un plan pour accéder aux côtes du coin.
La plage de Conleau au ton édulcoré offre un paysage de havre de paix. Elle ressemble à une piscine de mer avec de grands pins qui servent d'ombre. Le lever du soleil illumine avec un cachet d'une carte postale. En extase, un coup de foudre immédiat. Comment Valérie a -t-elle quitté cet endroit magnifique ? Seul dans cette ville encore endormie à cette heure matinale, une douceur chaude se réveille peu à peu. Didier se déshabille, une serviette cache le bas pour se changer. Torse nu et en maillot de bain, il marche sur le sable et progresse vers la mer. Il nage et effectue de grandes brassées. La mer le ravigote par la fraîcheur en cette saison. Une fois sorti du bain de mer, Didier doit aller jusqu'au bout de sa quête. La côte du golfe du Morbihan lui plait. Il se promet d'élargir sa visite. Une habitation arase son terrain, les engins reprendront leur travail prochainement.
Aposté contre le mur, Jean est devenu sénescent à cause de ses problèmes de santé : les reins et l'urètre étaient touchés. Près de lui, des ligots s'entassaient. L'hiver n'était pas encore là. Le soleil du mois d'août resplendit en plein zénith. Depuis quelques jours, il se sentait plus en forme. Il fume sa cigarette dehors. Rose lui interdisait à l'intérieur de la maison. La rue est goudronnée récemment et les graviers s'accrochent aux semelles des chaussures. Didier emboîte le pas vers lui. Dans le jardin, une yourte était installée. Une réception se prépare avec les tables ornées de fleurs et des gâteaux d'apéritifs et des cerises jaunes upérisées dans des coupelles. L'odeur d'une paëlla. Ce n'est peut-être pas le bon jour.
Une introduction banale.
— Bonjour, monsieur Poinsard. Vous ne me connaissez pas, je suis l'époux de votre fille Valérie.
Depuis des années, Jean avait un déni sur sa fille. Il n'entendait plus ce prénom qui évoquait un sentiment intense. Depuis que sa femme a décidé de répudier leur propre fille, Jean souffrait de ce choix. Jean éteint son mégot dans un pot de fleurs vide posé sur une brique.
— Bonjour, monsieur ?
— Didier Verdet.
Jean lui serre la main chaleureusement avec le sourire et l’aménité. Il attendait ce moment depuis si longtemps que ses yeux brillaient. Une larme lui coule.
— Entrez donc, vous allez nous raconter ce qu'elle devient.
Sur les murs des icônes des archanges peints à la main remplissaient la décoration. Jean présente Didier à Rose. Au début, hésitant, Didier ne sait pas comment aborder la raison de sa venue. Réticente, rien qu'à entendre le prénom de Valérie, Rose s'oblige à écouter Didier à la demande de Jean. Rose s'assit, tendue et résignée. Didier leur rappelle que Valérie a tenté de faire un pas vers eux, mais que Rose a l'a rejetée. Jean lui propose un pic de verre de vin rouge.
Une femme qui est ric-rac, sans donner une chance ni le droit à l'erreur avec une carapace et aveuglée par sa rage depuis toutes ces années, avec sa voix hautaine et crécelle, Rose annonce la couleur :
— Ma peine n'est pas commuable, cela ne changera pas. Je ne vais pas me ceindre les yeux et omettre cet épisode de ma vie. C'est ancré en moi.
—En un amont, inflexible, vous avez réponse à tout.
Elle a toujours en grippe sa fille, elle ne sera jamais son allié.
— Vous croyez peut-être que ma douleur est artificielle. Qui êtes-vous pour me juger ?
— Vous méprenez.
— Rien qu'à entendre son nom, cela intensifie ma souffrance.
— Votre fille Hélène a plébiscité Valérie dans le but d'une réconciliation à cause de votre mari.
Rose marmonne tout bas d'une manière inaudible.
— C'est monstrueux de votre part d'infliger à votre famille cette rancune.
Rose précise avec fermeté.
— Et allumer mon cousin ? Avant cela, elle était assidue à l'école et du jour au lendemain, c'était la chute. Et pourtant, elle était loin d'être inculte.
Ébahi, Didier a la confirmation et Aude n'inventait rien et s'avérait exacte. La porte couine, une jeune adolescente grande élancée sort de la pièce d'à côté. Elle souffrait de lucite recouvrant sur tout son visage, elle est vêtue d'une cape. Un serre-tête retient ses cheveux. Elle renfle dans un ballon et le noue,
— Mamie, j'ai trouvé cette cape dans le cagibi.
— C'est notre petite-fille Solène qui va fêter ce soir ses quinze ans.
Didier saisit l'occasion pour lui signaler l'existence de ses propres enfants.
— Matthieu en a seize ans et depuis tout ce temps, vous punissez votre fille. Il serait temps de tourner la page. Vous n'êtes pas d'accord avec moi ? C'est une ânerie de votre part de persister dans cette voie. Vous privez d'un bonheur à votre fille et à votre famille.
Rose émet une moue de désapprobation.
— J'ai mieux su braver que dompter ma fille.
Pour échapper à cette conversation qui l'ennuie, Rose argue que des invités s'apprêtent à venir. Les préparations du lunch ne sont pas terminées.
Jean, spectateur, jusqu'ici, s'abstient d'intervenir. À cran, le fiel de sa femme l'insupporte. Il prône au contraire que le jour était propice pour remédier à cette fâcherie qui durait depuis trop longtemps. Il ose contrer sa femme et la contrarier avec des témoins. Rose s'évente le visage avec un morceau de papier.
— Il fait chaud.
Rose boit d'un coup sec son verre de vin. Jean pose ses mains sur ses hanches et fronce les sourcils.
— Rose, je te préviens, si tu refuses, je te quitterais pour vivre une vie d'ascète !
Solène pouffe de rire et passe à côté d'eux pour sortir. Rose rechigne.
— Elle a sali notre famille ! C'était une cocotte ! Depuis combien de temps êtes-vous en ménage avec elle ?
— Depuis treize ans !
Épatée, mais suspicieuse, Rose a un sourire moqueur.
— Peu importe ce que je déciderai, mais sachez que la source de mon courroux est intarissable. Je ne serais jamais un caméléon pour changer pour ma fille. Vous ne connaissez pas tout sur elle.
Rose quitte la pièce quelques instants avec des photos de Valérie. Elle lui jette sur la table avec mépris. Valérie portait une tenue très légère qui cachait juste sa poitrine et le bas sous forme d'une culotte. Au-dessus de sa tête, des plumes, bras nus avec des bottes, une danseuse de cabaret.
— J'ai eu un écho qu'elle avait continué, elle est perçue dans le milieu... elle avait son réseau. C'est ainsi qu'elle a connu Pierre. Il ne la reconnaissait pas avec son maquillage et accoutrement. Elle s'enrichissait d'une manière facile avec une bonne recette. Je crains que votre mariage ne soit qu'aléatoire à présent. Je dégrossis sur le passé de ma fille. Peut-être qu'il vaut mieux pour vous que je n'étale pas tous les éléments croustillants. C'est vraiment désolant pour vous, je vous plains de tout mon cœur.
Didier analyse cette nouvelle information insoupçonnée. La surprise est de taille qu'il n'écoute plus les dires de cette femme. Cela devient même une intoxication qui désire mettre un accent sur les points faibles de Valérie. Elle ne gratifiera pas de compliments. Le chemin des retrouvailles était loin, c'était encore engorgé de choses négatives. Il comprenait mieux comment elle avait pu payer son voyage en Australie. Comment pouvait-il digérer cet antécédent si scabreux ?
— C'est râpé pour qu'elle revienne vers sa fille ! Ma femme a un poste dans une mairie et en plus titularisé.
Rose ricane.
— C'est une totale déraison de faire confiance à votre femme.
— Elle voulait voler de ses propres ailes !
Solène rentre mouillée. Une pluie orageuse à torrent a détrempé le sol et court jusqu'à sa chambre.
— Et vous réclameriez que j'établisse des liens avec elle ?
— Vous n'êtes pas apte à un pas vers elle.
— En effet, elle n'était ni un ange ni un agneau, mais une rebelle. Même sa grossesse n'est peut-être pas accidentelle.
Didier arrive à saturation, c'était pile-poil le moment de partir.
— Je ne suis pas natif d'ici, mais vous habitez dans une belle région.
— Ma femme est complètement insensée. Cela me plairait, un éventuel retour de ma fille.
— Oh !
Rose s'oppose et conteste la décision de son mari.
— Ce sera sans moi.
— Mais enfin, ça suffit avec ton chapelet de reproches ! On ne va pas lapider Valérie avec des galets ! Elle n'est pas avec un forain non plus. Tu es aussi entarté du cerveau pour réagir ainsi ! Utilise ton starter et démarre un bon coup ! Assouplis-toi un peu dans ta tête. Je n'ai peut-être pas sept ans à vivre avec mon cancer !
Penaude, Rose lève son auriculaire et se gratte l'oreille. C'était tout un art pour la confronter à l’évidence.
— On ne vit pas dans un monde de farfadets, c'est la triste réalité. Tu as les boules quand je te dis ça. Ce n'est pas ton idole, mais ce n'est pas en t'abritant dans tes rêves que tu vas rebâtir ta vie sans moi après mon départ. Tu vas peut-être remeubler, mais cela ne permettra pas de te pardonner de tes erreurs de jugement. Je te jure que j'ai de te donner un coup d'arpion ou de serpe dans tes fesses !
Rose penche la tête.
— Vous voulez m'obliger tous les deux à me plier à vos exigences !
Didier rectifie.
— Non, pas du tout, ce n'est pas mon but.
Rose relève la tête avec son air revêche.
— La maladie de votre mari ne serait-elle pas un bon prétexte ?
Rose se rétracte enfin.
— C'est pour mon mari que je le fais.
— Je vous en remercie.
— Je ne suis pas un iceberg !
 
 
 
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