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Samedi 14

Samedi 14

Publié le 12 déc. 2021 Mis à jour le 11 janv. 2022 Culture
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Samedi 14

Ce roman a été édité dans le cadre d’une collection basée sur le thème du Vendredi 13. Comme son auteur, Jean-Bernard Pouy, a comme qui dirait un tout petit esprit de contradiction chevillé au corps, il a donc intitulé son histoire Samedi 14, histoire de bien donner le ton de son récit. Parce que l’esprit de contradiction, ou en tout cas la ferme volonté de ne pas se laisser imposer quoi que ce soit, c’est justement l’un des traits principaux du personnage central de son roman. Dont je vais de ce pas vous toucher deux mots.

 

Ce personnage donc, c’est Maurice Lenoir, un cinquantenaire paisible qui vit retiré dans une petite maison de la Creuse. Retraité avant l’âge, il vivote du RSA et des légumes qu’il fait pousser dans son jardin. Ses plaisirs sont simples : la nature, le calme, la lecture de l’œuvre de Raymond Queneau et de temps en temps l’apéro chez les petits vieux qui lui tiennent lieu de voisins. Sauf que Maurice ne s’appelle pas vraiment Maurice. Son vrai nom c’est Maxime Gerland, et dans sa jeunesse il a été un activiste de l’ultra-gauche, anarchiste convaincu, chef de file du collectif « Van Gogh », un groupe d’activistes qui avaient pour habitude de couper une oreille des puissants et autres dirigeants qu’ils capturaient avant de les relâcher. À l’époque, il était rien moins que fiché comme terroriste et recherché par toutes les polices de France et de Navarre. Mais il a tourné la page et s’est fondu dans le décor, la flicaille ne lui a jamais mis la main dessus et depuis il coule des jours tranquilles, retiré à la campagne, à peine dérangé par un lumbago chronique enquiquinant. Le seul hic, c’est que ses voisins, les Kowa avec qui il va partager un verre de guignolet régulièrement, sont les parents d’un certain Stanislas Favard, politicien ambitieux et droitier qui vient d’être nommé … ministre de l’intérieur*. Évidemment si Maurice avait su il n’aurait pas été pris au dépourvu, mais ce sinistre politicard avait pris le nom de jeune fille de sa mère pour faire plus français. À la nomination de Favard, voilà-t-y pas qu’un bataillon de CRS débarque dans le quartier pour assurer la protection rapprochée des voisins. Faut dire que le ministre n’est pas le plus apprécié, on cherche donc à protéger ses proches. Et ces cons de flics viennent lui chercher des poux dans la tête pour quelques plants de cannabis que Maurice cultive sur son lopin de terre. Parce que bon, les légumes c’est bien et c’est nourrissant, mais quand même quand on a été un anar gauchiste on garde quelques vieilles habitudes pour se détendre de façon naturelle et bio…

Sauf que là trop c’est trop, Maurice redevient Maxime, et malgré l’âge et le manque d’exercice, décide qu’il ne va pas se laisser emmerder plus longtemps, Et puis si dans la foulée il peut s’occuper du cas du ministre, c’est joindre l’utile à l’agréable. C’est donc parti pour une cavale à travers la France mais aussi l’Italie, ponctuée de rebondissements et de nostalgie pendant que les Renseignements Généraux, qui se sont enfin rendus compte de la véritable identité du voisin des Kowa, se lancent à sa recherche. Le patron de la DCRI qui connaît l’oiseau prévient sa hiérarchie que compte tenu de son âge « il ne va pas se relancer dans des actions violentes ou subversives mais va simplement tenter de nous emmerder un maximum ». Et il est loin d’imaginer à quel point Maxime a conservé son pouvoir de nuisance !!

 

Bon, déjà là, normalement, tous ceux qui aiment les histoires de vieux bandits sur le retour sont conquis. Les gauchistes et pro-anar et revendicatifs dans l’âme aussi. Les amoureux de polars bien écrits, itou. Quand en plus de cela je vous aurai dit que c’est écrit avec une truculence et un amour des mots, de l’argot et des expressions imagées qui font mouche, ça va attirer encore toute une tranche de lecteurs. Amoureux d’humour noir et de cynisme bien à la française, bienvenue, c’est ici que ça se passe ! Allez hop, des lecteurs en plus. Bon ça commence à faire du monde, et c’est tant mieux, parce que je vous le dis comme je le pense : Samedi 14 c’est vachement bien, c’est drôle, c’est impertinent, c’est racé, c’est rythmé, c’est original, c’est inattendu, c’est généreux, c’est malin.

 

Bref : lisez-le !!

 

* toute ressemblance avec un certain Nicolas S, est à mon humble avis absolument et parfaitement voulue.

 

 

Cet article a été initialement publié sur mon blog : www.moleskine-et-moi.com

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