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Pourquoi j'ai mangé mon père

Pourquoi j'ai mangé mon père

Publié le 2 juin 2020 Mis à jour le 2 juin 2020 Culture
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Pourquoi j'ai mangé mon père

 

Voici maintenant une année que j’ai décidé de lire davantage. Non pas que je n’en eusse plus le goût auparavant, mais au fil des années ma bibliothèque se remplissait quasi-exclusivement de bandes-dessinées… au point que je ne trouvais plus de temps à accorder à la lecture de romans.

Or, tout le monde le sait, lire des BD à longueur de temps ça ne fait pas très sérieux et rend analphabêbète (ironie inside). J’ai donc trouvé qu’il était temps de ralentir ma cadence de lecture de BD (qui du coup s’amoncellent en attendant d’être lues) pour remettre un peu plus de romans à mon régime littéraire.

 

Premier problème dès lors : par quoi commencer ?

Heureusement pour moi, j’ai dans mon entourage beaucoup de lecteurs assidus qui me conseillent souvent des bouquins. Et parmi eux il y a Delphine qui m’avait prêté deux livres depuis plusieurs mois sans qu’à ma grande honte je n’ai trouvé le temps de m’y plonger (ce qu’elle a en représailles compensé en n’arrivant pas à s’attaquer au coffret de la saison 1 de Deadwood que je lui avais échangé contre ses livres, ne sachant pas ce qu’elle ratait là la pauvresse !). J’ai donc décidé de commencer par là.

 

Pourquoi j’ai mangé mon père est un petit roman assez court qui date de 1960 et que j’ai vraiment lu avec bonheur. L’auteur britannique Roy Lewis nous plonge dans la vie d’une « famille » néanderthalienne (au sens de l’époque : le mâle dominant, ses femelles et leurs petits) et nous fait partager leurs préoccupations quotidiennes axées au départ autour de deux idées principales : manger et ne pas être mangés. De ce point de vue il faut bien dire que le bouquin de Roy Lewis est bourré d’informations sur le sujet et on apprend au fil des pages beaucoup de choses sur ce que devait être les conditions de vie de ces hominidés encore au balbutiement de l’évolution humaine. Mais là où n’importe quel préhistorien aurait pu nous débiter tout son flot de connaissances d’une manière scolaire, l’auteur choisit de le faire par un biais assez inattendu, celui de l’humour et de l’autodérision.

Ses personnages sont en total décalage avec leur temps. Ou plutôt leurs pensées et leurs réflexions le sont, car dans les faits et les agissements ils restent tout à fait raccord avec leur époque. Par exemple, Roy Lewis fait s’exprimer ses protagonistes, et en particulier le mâle dominant prénommé Édouard, érudit et scientifique dans l’âme, dans un langage très châtié, usant d’un vocabulaire soutenu et partant dans de grandes considérations théoriques, philosophiques, scientifiques voire parfois même humanistes selon l’envie. Édouard lui-même d’ailleurs se plaignant et pestant de n’avoir qu’une centaine de mots à sa disposition dans son proto-langage à base de grognements et de cris pour se faire comprendre !!

Ce décalage culturel, bien que potentiellement très casse-gueule, passe en fin de compte admirablement bien et s’avère un pari réussi. Non content d’apprendre des tas de choses au lecteur sur la vie au pléistocène moyen de nos lointains ancêtres, le bouquin est aussi très drôle et parsemé de nombreuses scènes et réflexions hilarantes au second degré. Bien sûr l’auteur se permettra quelques raccourcis dans le temps et condensera sur cette famille préhistorique des faits et découvertes qui auront pris plusieurs millénaires aux pré-hommes en réalité, mais c’est avec un réel plaisir qu’on suit les pérégrinations néanderthaliennes qui passent de l’apprentissage de la maîtrise du feu à la chasse améliorée, la conquête de nouveaux espaces, la découverte de l’amour (et le début des problèmes...), l’invention de nouveaux outils, la cuisson des aliments, les prémisses de l’art pictural et jusqu’au questionnement sur la mort et l’au-delà…

 

Alors si vous aussi vous désirez découvrir qu’en – 450 000 avant JC, la plus belle preuve d’amour était de poursuivre une jeune femelle d’un clan voisin pour l’assommer à grand coup de massue avant de l’enlever à tout jamais et lui faire une dizaine de marmots dont la moitié iront nourrir les hyènes du coin, lisez Pourquoi j’ai mangé mon père, vous ne serez pas déçus !!

 

Cet article a été initialement publiée sur mon blog : www.moleskine-et-moi.com

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