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A l'angle de Tagshi et Oiraio

A l'angle de Tagshi et Oiraio

Publié le 24 oct. 2022 Mis à jour le 24 oct. 2022 Culture
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A l'angle de Tagshi et Oiraio

Les rues sont calmes, quasi désertes. Cette partie de la ville a été abandonnée depuis bien longtemps. Seuls les parias traînent ici. Les rebuts de la société et les droïdes vieillissants. Ceux qui ne peuvent espérer mieux. Ceux qui sont interdits dans notre cité des lumières.

Mon client m’avait donné rendez-vous à l’angle de Tagshi et Oiraio. Mais de toute évidence, il m’a posé un lapin. Putain, encore de la marchandise de gâcher ! C’était la deuxième fois, ce mois-ci. Une commande spéciale, qui plus est ! Un truc que je ne peux pas refourguer facilement… qui voudrait d’une interface neuronale déjà configurée ? Je pourrais la pirater, effacer sa mémoire pour qu’elle puisse fonctionner avec un autre ADN, mais ce serait une perte de temps. Le seconde-main n’est pas très populaire de nos jours.

- Je peux vous aider, monsieur ?

Monsieur. Personne ne m’appelle ainsi. Pas dans mon entourage, du moins. Derrière moi, un vieux robot abîmé. À première vue, une ancienne cleantbot. Elle porte encore son tablier de travail. Le seul vêtement qu’elle n’a jamais possédé, je pense.

- Non, merci. J’attends quelqu’un.

- Très bien. Au revoir.

Je l’observe discrètement s’éloigner. La pauvre est dans un sale état : sa peau synthétique déchirée sur le bras et le genou gauches, l’un de ses yeux brille d’un rouge intense. Elle a dû pas mal souffrir..., pourtant, elle est restée polie et avenante. Malgré toutes les atrocités et les humiliations dont nous sommes capables – parce que soyons honnête, notre espèce est particulièrement stupide et cruelle – les androïdes n’ont jamais cherché à faire évoluer leur programmation pour passer outre les conneries que leurs chers parents développeurs leur ont implanté dans le crâne. Des règles à la con, que même le genre humain n’est pas capable de respecter.

- D’solé pour le r’tard… j’ai pas résisté à me faire une de ses poupées.

Quel connard ! Manque de pot, c’est aussi mon client. Je ne peux pas lui casser la gueule pour lui apprendre les bonnes manières. Il n’aurait même pas compris la leçon, inutile de me fatiguer et de prendre des risques.

Il me regarde d’un œil idiot et rougi. Ses traits sont tirés, sa tignasse immonde. Le stéréotype du gosse de riche drogué à la technologie. Un de ces petits cons nés avec une cuillère en argent dans le bec et qui pourtant portent toute la misère du monde sur ses épaules. Impatient, il me tend une liasse de billets et attend que je lui donne son joujou. De quoi se défoncer pendant quelques heures.

Sans un merci - ni même un merde, d’ailleurs - il part se vautrer contre l’une des portes closes, enfile son nouveau casque avant de se déconnecter de la réalité. Pitoyable…

 

Texte de L. S. Martins (30 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par gene1970 de Pixabay : Ville Futuriste Nuit - Photo gratuite sur Pixabay

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