

Falcon-Dog 3 - Chapitre 10 bis
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Falcon-Dog 3 - Chapitre 10 bis
Après avoir éteint le micro, le cocker se lève et remarque Billy et Lisa à l’entrée
du bureau.
– Heureux d’avoir préparé cette mission avec vous, jeunes gens. Je vous confie
désormais la responsabilité de cette ultime mission en mon absence.
– Votre absence ? s’interroge Lisa, étonnée.
– Je vous rejoindrai sur le champ de bataille dès que possible, mais en attendant
j’ai un autre impératif…
Au fin fond de la Vallée volcanique se dresse un gigantesque bâtiment de béton
armé, tâche grise au beau milieu de terres ocres. Cet édifice lugubre est la seule et
unique prison d’Ethélys. Elle est passée sous le contrôle de la Révoltruffe depuis la
chute des félins. Truffée de caméras et de portes en acier, elle renferme les forces
armées félines depuis plus de deux ans. En plus des félicoptères, on y trouve la
plupart des karaté-cats, les chanonniers, les lieutenants et autres chats ayant servi
sous le règne de Suprêmiaou… ainsi que le célèbre Colonel Firat.
Aussi imposante que les volcans qui l’entourent, la prison ressemble comme
deux gouttes d’eau à la Forteresse suprême ; quatre murs géants surmontés de
barbelés et de mitraillettes-à-croquettes. Les deux bâtiments ont un autre point
commun que leur architecture : l’isolement. Si la Forteresse suprême se trouvait sur
une île, la prison est dans un désert où il n’y a pas âme qui vive à moins de deux
kilomètres.
Il semble y avoir beaucoup d’agitation ces derniers temps, dans les villages félins
les plus proches…On peut observer de grands rassemblements de chats dans les
bourgs. Ici, pas le moindre chien pour avertir la Révoltruffe du complot qui se
prépare depuis un mois déjà. Les derniers karaté-cats qui n’ont pas été retrouvés par
les Canins se sont tous réunis, dans un seul et même objectif : la libération des
prisonniers.
Depuis que les effectifs de soldalmatiens sont en baisse, quelques lieutenants
sont parvenus à faire passer des messages secrets pour planifier cette évasion tant
désirée. Le Général Cocker ne peut pas les apercevoir, depuis son aéro-niche lancée
à pleine vitesse. Ses pensées sont ailleurs, de toute manière…
– Je n’avais rien remarqué à propos de cette taupe… songe-t-il. Plus j’y pense et
plus je me dis que j’aurais dû m’en douter, pourtant ! Cabos l’a envoyé pour
connaitre les intentions de Férus. Après avoir eu toutes les informations nécessaires,
l’Amiral est parti avec son sniper-à-croquettes en direction du Titan. Mais il fallait
pour cela découvrir le récit du Titan au sein de notre groupe, et il n’y qu’un seul
résistant qui aie pu nous trahir… (Cocker soupire longuement.) C’est Jack.
De toute façon, cela ne fait plus rien. Jack a été engagé comme espion par
l’Amiral, afin de surveiller Cocker… mais c’est une affaire qui sera réglée plus tard.
Ce n’est pas la priorité, pour le moment. Le Général s’est déplacé jusqu’à la prison
d’Ethélys pour d’autres raisons.
La cellule la plus sécurisée de la prison est celle d’un tigre redoutable : Firat.
Chacune de ses pattes est solidement accrochée aux murs par des chaines et des
menottes. Ces dernières sont conçues par le forgeron Médor, un vieil ami de
l’Orfèvre. D’après ses mots, il faudrait avoir la force de dix ours pour briser ces
équipements en acier renforcé. Le Colonel Firat n’a aucune chance de s’échapper,
seul…
– Une visite ! lui crie un soldalmatien d’un air nonchalant.
Le poil du tigre se hérisse. Un grincement de porte se fait entendre. Son rire
caverneux résonne dans la cellule lorsqu’il voit entrer le Général Cocker
accompagné de deux soldalmatiens. C’est avec sarcasme qu’il lui lance, d’une grosse
voix :
– Trop peureux pour m’approcher seul, Général ? Toutes ces chaines ne suffisent
donc pas… !
Le Général le rejoint silencieusement et lui fait face, stoïque. Firat le dévore avec
un regard de fauve, de ses yeux verts émeraude. Il laisse apparaitre ses crocs de
prédateur.
– Que me vaut l’honneur de cette visite ?
– Ne fais pas le malin, riposte froidement Cocker. Tu n’es pas en position de
jouer avec moi, je ne suis pas ici pour perdre mon temps. Je viens t’annoncer que
notre monde risque de disparaitre, si nous ne faisons rien.
– Qu’entends-tu par « nous » ?
– Férus s’est réincarné. Les chiens comme les chats sont menacés par les
panthères qu’il dirige. Tu seras le premier à succomber à l’éruption du Titan si Férus
n’est pas stoppé à temps. Mes alliés sont déjà en route pour affronter les panthères
mais nous ne serons pas assez nombreux. L’armée féline devra nous rejoindre au
combat !
Le Colonel Firat secoue son large visage et dit :
– Ma parole, tu es complètement fou ou quoi ?! Je ne sais pas ce que tu me veux
Cocker, mais je ne vais certainement pas …
– Je veux que tu diriges l’armée des félins pour nous aider ! éclate le cocker. Ma
patience a des limites donc décide-toi maintenant : soit tu acceptes ma proposition,
soit tu croupis dans cette prison jusqu’à l’arrivée de la lave.
– C’est bon, ne sois pas ridicule. Je n’ai pas vraiment le choix. Les karaté-cats
chargés de nous libérer n’auront pas le temps de venir, alors… (Le Général Cocker
écarquille les yeux.) Eh oui, ne crois pas que je comptais moisir dans ce trou à
rat sans tenter de m’évader ! Les karaté-cats doivent être déjà partis, on les prendra
en chemin et l’armée sera au grand complet. Préparez les félicoptères, délivrez les
lieutenants en premier et prévenez-les que je prends les commandes. Un peu d’action
ne peut pas me déplaire, après tout ce temps… !

