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Un ascenseur pour le paradis

Un ascenseur pour le paradis

Publié le 3 juin 2021 Mis à jour le 3 juin 2021 Musique
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Un ascenseur pour le paradis

Le quatrième album de Led Zeppelin est à mes oreilles un monument de l'histoire du rock'n roll. En particulier sa première face où l’on ouvre les hostilités avec deux tapis de bombes musicaux que sont "Black Dog" & "Rock'n roll". Après ce déluge de métal lourd, tout s'apaise avec "The battle of evermore", splendide opus joué à deux voix et une mandoline.

Cette première face se termine avec une des chansons les plus célèbres de l'histoire du rock, à savoir "Stairway to heaven".

Ça commence doucement, un peu comme une berceuse, guitare acoustique et synthé avec une sonorité de flûte. Un peu mièvre, du reste.

Puis suivent quatre couplets chantés. Juste la guitare acoustique de Page, le synthé de Jones et la voix de Plant.

Pour les deux couplets suivants, la mélodie est différente et la batterie de Bonham entre en action. On est dans le registre skettebraillette, comme disent nos amis wallons.

Puis les derniers accords joués à la guitare acoustique laissent la place à la guitare électrique qui inaugure le dernier mouvement où tout se déchaine, à commencer par un des plus célèbres solos du genre, joué sur Telecaster. Il a été choisi parmi quatre versions paraît-il enregistrées dans le noir.

Robert Plant reprend alors le micro pour brailler un dernier couplet qui se termine par ce célèbre aphorisme à deux shillings :

"When all is one and one is all

To be a rock and not to roll"

Suivi par un retour au calme où la damoiselle s'achète un escalier vers le ciel.

 

La structure de cette chanson est assez novatrice par l'évolution progressive du rythme. D'aucuns disent que ce fut la première du genre. Rendons quand même à César ce qui appartient aux Beatles et écoutons par exemple "Carry that weight" pour s'en persuader.

Bon, pour les paroles, on oublie : de la poésie à deux balles improvisée que Plant a du ramener de San Francisco. Mais on s'en tape.

Le succès ne s'est pas fait attendre. Pendant plusieurs décennies, "Stairway to heaven" fut la chanson la plus jouée sur les radios américaines. Il faut le faire, surtout qu'elle dure 8 minutes, ce qui n'est pas un format radiophonique. Évidemment, il faut associer à cette célébrité de belles inepties. La meilleure est la démonstration qui fut faite que, en passant le microsillon à l'envers, on y entend des paroles sataniques (en cherchant, on trouve sur Youtube l'enregistrement à l'envers). Rappelons-nous que, quelques années plus tôt, le bruit courut que dans une des chansons des Beatles (je ne me souviens plus laquelle) passée elle aussi à l'envers, John Lennon pleure la mort de son ami Paul. Preuve en est que Paul Mc Cartney est mort et remplacé par un sosie : sur la pochette d'"Abbey Road", il traverse la rue pieds nus. Vous voyez bien que c'est vrai !!!  

Après tout, peut-être qu'en passant à l'envers un squeud de Garou, on aurait une jolie chanson…

Et en passant à l'envers un discours de Macron, on y trouverait quelques idées de gauche.

 

Dès sa sortie, "Stairway" fut bien sûr un des moments forts des concerts du dirigeable. Pour le besoin de la scène, Jimmy Page la joue avec une Gibson double (EDS-1275), 6 cordes et 12 cordes qu'il alterne. L'image associée est sa posture après avoir joué les derniers accords du morceau : guitare pointée vers le ciel (Heaven).

Allez, on écoute maintenant.

La version studio bien sûr :

https://www.youtube.com/watch?v=CPSkNFODVRE

Sur scène, à l'écoute des quelques versions que je possède (une bonne dizaine je pense), il y a eu une progression : jouée un peu timidement au début (comme par exemple dans "BBC sessions"), elle atteint sa pleine maturité deux ou trois ans plus tard. Ma préférée est celle utilisée dans le film "The song remains the same", en 1973 au Madison Square Garden. J'ai aussi une version de 1971 assez époustouflante, comme tout le concert qu'ils ont donné ce soir-là au Japon. Mais, comme c'est un enregistrement pirate, la qualité n'est pas bonne.

Allez, il est temps de démarrer la machine à frissons et s'imaginer les groupies dans le public se pâmant (pour employer une expression politiquement correcte relative à de l'humectage de sous-vêtements) sur les "BABY BABY" et les "Please give it to me" braillés par Robert Plant.

https://www.youtube.com/watch?v=qgGpFDtm2pk

 

Au cours d'une soirée étudiante (on appelait ça une "boum"), j'invitai une jeune fille brune aux yeux verts dévastateurs à danser un rock avec moi. Quelques minutes plus tard, la série de slows débutait avec "Stairway". Je lui signifiai qu'après qu'on eut aussi bien dansé le rock, elle n'avait pas le droit de me refuser la chanson qui commençait. Elle eut pitié de moi et accepta. Ceci dit, ce soir-là, ni mon charme irrésistible ni mon corps d'athlète ne purent convaincre la belle à venir trouver refuge sous mon aile.

Quelques semaines plus tard, après avoir bu quelques bières avec elle et d'autres copains suite à un de nos matchs de foot du lundi soir, elle m'annonça qu'elle venait d'avoir son permis de conduire. Lorsqu'il fut le moment de la raccompagner à sa résidence universitaire, je lui proposai de prendre le volant, histoire de s'entrainer. Il y avait un bon kilomètre à parcourir…

Une fois sur le parking, on a discuté encore un petit moment. Elle au volant, moi à la place du passager. Puis soudain elle me dit : "Allez, je te ramène chez toi. Indique-moi la route". Elle me raccompagna donc à mon quatrième étage sans ascenseur.

Pour la première fois ce soir-là, nous gravîmes notre escalier vers le septième ciel, "Our shadows taller than our souls".

C'était il y a trente-cinq ans aujourd'hui. Notre plus belle réalisation, pendant toutes ces années, fut nos quatre écrins d’amour que sont Coline, Margot, Félix et Jules.

Vous comprendrez donc que je dédie ces quelques lignes à Carole.

Sérézin, 3 juin 2021

 

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