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Le Sonneur d'Irylia (partie 3)

Le Sonneur d'Irylia (partie 3)

Publié le 24 févr. 2024 Mis à jour le 1 mars 2024 Fantaisie
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Le Sonneur d'Irylia (partie 3)

  « Je vous en prie, aidez-moi. J’ai besoin d’elle… Ramenez-la-moi. Rendez-moi ma mère. Elle est innocente, elle n’a rien à faire dans l’au-delà, sa place est ici avec moi. Je vous supplie, Dieu Serpent, de me venir en aide. Relâchez votre étreinte et laissez Odolina revenir. Prenez la vie de ces hommes responsables de sa mort. Prenez la vie des Iryliens s’il le faut. Oh ! Dieu Serpent, je vous implore, moi, Tobin, nouveau Sonneur, détenteur du marteau, je vous offre ma loyauté en échange de l’âme d’Odolina ! »

***

L’incompréhension et la stupeur avaient envahi le cœur des Iryliens. Certains s’étaient rués vers la porte de la haute tour en suppliant Cysim et Yldegroln de leur venir en aide. Les deux hommes, quant à eux, s’étaient plongés dans les livres afin d’obtenir des réponses, des informations sur ce que le Sonneur venait de provoquer. Au sommet, ce dernier contemplait son œuvre : le marteau brisé à ses pieds, les clameurs venant de la ville et celles du monde d’Oryn, qu’il pensait percevoir. Il se baissa soudain, posa le coffret contenant le cœur d’Odolina à côté de l’outil sacré et d’une boîte en bois sombre sur laquelle était gravé le symbole du Dieu Serpent Azuréen. Suivant les instructions figurant sur le parchemin déposé là par l’homme aux dents bleues, Tobin transféra le cœur de sa mère dans l’autre boîte, ainsi qu’un éclat du marteau. Puis il psalmodia l’incantation écrite sur le parchemin.

***

L’obscurité était à présent tombée sur Irylia. Il était impossible de savoir si le cerf herbacé avait laissé sa place au corbeau nuit, mais l’absence de créatures d’outre-monde laissait à penser qu’il n’en était rien. Le temps passant, les habitants finirent par se calmer. Aucun cataclysme n’était en vue. Le ciel était dégagé, les étoiles scintillaient, le vent légèrement frais mais pas mordant. Les gardes de la ville finirent par disperser la foule et invitèrent les gens à regagner leurs maisons. Étrangement, tout le monde semblait avoir oublié Tobin. Dans la haute tour Azurine, Cysim et Yldegroln poursuivaient leurs recherches. Mais il n’était fait mention nulle part de ce qu’il adviendrait si le Sonneur jouait le chant des Dames à l’envers. Les gardiens des souvenirs ne retranscrivent que les évènements passés. Et la période sombre sous la protection du corbeau nuit ayant été effacée des mémoires, il était impossible de prédire ce qui allait se produire. Yldegroln décida de s’en remettre aux visions des pythies d’Elnaryl. Il quitta la tour, puis chevaucha vers le sud. Cysim, quant à lui, gravit l’escalier menant au sommet. Durant l’ascension des mille marches, son esprit devint de plus en plus troublé, si bien qu’une fois arrivé tout en haut, il eut beaucoup de mal à comprendre ce qu’il avait sous les yeux. Allongés sur le sol, deux corps. Celui de Tobin et celui d’une femme. Le maître des cloches remarqua également le marteau du Sonneur brisé, ainsi que la boîte portant le symbole du Dieu Serpent. Cysim se jeta sur Tobin afin de s’assurer que le cœur de ce dernier battait encore. Il fit de même avec la femme. Tous deux étaient en vie.

***

« Vous devrez jouer le chant des Dames une fois, tel qu’ils vous l’ont appris. Puis vous martèlerez chaque note dans l’ordre inverse. Ainsi, le marteau se brisera et la magie des flammes éternelles sera à vous. Il vous suffira de planter un éclat dans le cœur de votre mère pour la ressusciter. Vous devrez lire cette incantation afin de ranimer son feu intérieur.

— Qu’adviendra-t-il des dieux protecteurs et de la tradition du Sonneur si le marteau est détruit ?

— Oh, rien de dramatique, rassurez-vous. La vie suivra son cours naturellement, et vous aurez de nouveau votre mère à vos côtés. »

Tobin accepta le marché proposé par l’homme aux dents bleues. Retrouver sa mère lui importait bien plus que le sort du monde d’Oryn. Il retourna chez sa tante après avoir demandé une dernière faveur :

« Venez me voir, demain, à la taverne. Vous me demanderez de vous donner le marteau. Les habitués protesteront. Vous leur direz que ne pas jouer le chant pourrait permettre de vivre un cycle de plus sous la protection du cerf. Faites en sorte de semer le doute afin que cette théorie se propage. Ils finiront par s’en prendre les uns aux autres, et cela me permettra d’agir discrètement en plus de satisfaire mon désir de vengeance. »

Tobin parti, l’homme encapuchonné se tourna vers la statue du Dieu Serpent :

« Qu’espérez-vous obtenir, mon Seigneur ? Le pouvoir ? Je ne comprends pas, pourquoi ressusciter cette femme ? Oh, d’accord, je vois. »

Il semblait discuter avec une voix que lui seul pouvait entendre.

« Mais alors, vous n’avez pas dit toute la vérité au jeune Tobin ? Bien sûr, je comprends à présent. Espérons qu’il fera ce qu’on lui demande. Il semble assez instable. Oui, vous avez raison, mon Seigneur, l’amour peut faire loup d’un agneau. »

***

Une semaine venait de s’écouler. Tobin et la femme retrouvée à ses côtés étaient toujours inconscients. Cysim les avait fait conduire auprès des guérisseuses. Il venait chaque jour s’enquérir de leur état. Yldegroln n’était pas encore revenu. Le flou persistait mais cela n’empêchait pas les Iryliens de vaquer à leurs occupations. Les navires partaient en mer, les marchands faisaient recette et les voyageurs se succédaient au Ruisseau Écumeux. Elsie, quant à elle, avait perdu le sourire. Elle servait ses clients mais le cœur n’y était pas. Elle se sentait coupable de ne pas avoir su protéger Tobin et devait subir les interrogatoires et les diatribes des habitants et des gens de passage. Tobin n’avait pas respecté la coutume ancestrale : pour les dévotieux, il était un paria, pour les autres, il était tantôt héros, tantôt crétin. Son acte demeurait incompris de tous. Le secret, concernant la femme mystérieuse, n’avait pas encore été ébruité.

Un matin, alors qu’Elsie astiquait ses godets, elle fut conviée au temple de guérison, sur ordre du maître des cloches. Une fois sur place, ce dernier l’emmena au chevet de Tobin. Mais alors qu’elle s’avançait vers son neveu, elle se figea devant le lit voisin.

« Est-ce que tout va bien ? demanda Cysim.

— J’suis pas bien sûre, m’sieur ! C’est que j’ai pas pour habitude de voir des fantômes ! répondit Elsie.

— Des fantô… Vous connaissez cette personne ?

— Si je la connais ? J’saurais pas vous dire, mais ce que j’sais c’est qu’elle ressemble à s’y méprendre à ma défunte sœur, Odolina.

— Odolina ? La mère de Tobin ?

— Celle-là même…

— Par les dieux protecteurs ! Je comprends à présent ! Tobin a trouvé le moyen de détourner le pouvoir des flammes éternelles pour ressusciter sa mère ! s’exclama Cysim.

— Vous avez abusé de mandrivoise ! Ce que vous dites là est pas possible ! lança Elsie. Le Serpent Azuréen ne relâche jamais son étreinte.

— Sauf si… dit-il en lui montrant la boîte gravée, Tobin et le Dieu Serpent ont passé un accord ! Sa position de Sonneur, détenteur du marteau sacré, faisait de lui un allié de choix. Ce qu’il reste à savoir, c’est ce que le Serpent a demandé en retour. Il est rare que les dieux se montrent altruistes. Rien n’est jamais gratuit dans ce bas monde. »

Soudain, une puissante détonation ébranla la cité. Au même moment, Yldegroln pénétra dans le temple de guérison.

« Cysim ! C’est une catastrophe ! hurla le gardien des souvenirs.

— Par les dieux, mais que se passe-t-il ?

— Les pythies ont eu une vision !

Une seconde détonation fit trembler les vitraux du temple.

—… Oryn est perdu !

— Mais enfin, Yldegroln, ressaisissez-vous ! Qu’avez-vous appris ?

— Les pythies ont vu la colère des dieux ! La place du cerf herbacé est vacante, il n’est aucun animal protecteur veillant sur nous à l’heure où je vous parle !

— Ben, qu’est-ce que ça change ? demanda Elsie.

— Vous ne comprenez pas ? s’inquiéta Yldegroln, s’il n’est aucun dieu légitime, cela signifie que chacun d’entre eux peut prétendre au titre !

— Et par conséquent, poursuivit Cysim, semer la discorde au sein même du jardin céleste !

— Mais qu’ils se tapent dessus, en quoi ça nous r’garde ?

Une nouvelle détonation couvrit la voix d’Elsie tandis que la lumière semblait disparaître au-dehors.

— Si les dieux se disputent ce cycle, leurs influences s’alterneront de façon chaotique ! Venez voir par vous-même ! »

Yldegroln invita Elsie et Cysim à le suivre à l’extérieur du temple. De sombres nuages avaient envahi le ciel. De violents orages éclataient au-dessus de la ville. Le vent s’était levé et les fortes bourrasques emportaient avec elles tout ce qui n’était pas solidement fixé. Soudain, la foudre s’abattit sur le sommet de la haute tour Azurine, provoquant une explosion qui précipita les trois dames d’airain dans le vide.

L’une d’elles s’écrasa sur le toit d’une maison qui s’écroula sous le poids de la cloche. Une autre vrilla et ricocha sur les pavés de la grande rue, détruisant tout sur son passage. Quant à la dernière, elle tomba non loin du temple de guérison, ravageant la grande fontaine d’Irylia.

« L’aigle tonnerre… murmura Cysim. »

Le vent cessa, contre toute attente, et les nuages disparurent. Il faisait jour à présent et le ciel avait retrouvé sa couleur bleue. Le soleil régnait de nouveau en maître dans les cieux, sous les yeux des habitants stupéfaits et choqués par ce qu’ils venaient de vivre. Irylia était dans un triste état. Des arbres avaient été arrachés et trimbalés aux quatre coins de la ville. Beaucoup de maisons n’avaient plus de toiture, les étals étaient renversés, certains avaient fini leur course dans les feuillus encore debout.

« Eh beh… Ils plaisantent pas là-haut !

— Et encore, ce n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend, déplora Yldegroln, l’aigle tonnerre est, certes, puissant, mais bien d’autres le surpassent aisément. »

***

Le jardin céleste est la demeure des dieux. D’après les récits des conteurs d’Oryn, il s’agirait d’un vaste monde divisé en différents biomes. Les animaux protecteurs y demeureraient endormis en attendant d’être réveillés par le chant des Dames. Au centre de ce monde se trouverait un trône, d’après certains, un temple pour d’autres, que viendrait occuper le Dieu légitime le temps d’un cycle. Un grand sablier égrainerait les jours de règne sous la surveillance du Berger.

Afin d’éviter le chaos et de veiller à ce que chacun reste à sa place, et joue sa partition sans fausses notes, il faut un chef d’orchestre. Ce dernier est connu sous le nom du Berger des dieux. C’est lui qui attribue, de façon impartiale et équitable, le titre d’animal protecteur. Évidemment, personne ne sait qui il est et ce à quoi il ressemble. Pour beaucoup, son existence n’est que le fruit de l’imaginaire débridé des dompteurs de plumes et autres bardes. Les croyances sont nombreuses et varient d’un peuple à l’autre. Certains défendent qu’il n’est aucun homme capable de dresser les animaux du jardin céleste et qu’il serait fou, voire insultant, d’imaginer que ces derniers se comporteraient comme de vulgaires bêtes sauvages.

D’après Yldegroln, et les pythies de la forêt d’Elnaryl, le chant joué par Tobin avait eu pour effet de réveiller simultanément tous les animaux protecteurs. La destruction du marteau, et du sommet de la haute tour Azurine durant la tempête, avait coupé la seule voie reliant Oryn au jardin céleste. Ciel et Terre étaient à présent totalement déconnectés et les conséquences seraient catastrophiques si le Berger ne parvenait pas à remettre de l’ordre. La vision de Soléa, Laureline et Rena, était, comme souvent, soumise à interprétation :

« La nuit tombant en pleine après-midi, de la neige et de fortes chaleurs par intermittence, causant des inondations amplifiées par l’influence des dieux aquatiques, précisa le gardien des souvenirs. Sécheresse, blizzard, pluies diluviennes d’intensité et de fréquence variables, impossibles à prédire. L’abondance des récoltes au matin, et le pourrissement de ces dernières en soirée. Un océan plat sans vent ni vaguelettes qui se démonte et engloutit les navires en quelques secondes. L’incertitude constante et l’imprévisibilité éternelle. Voici, mes amis, ce qui nous attend. »

Les Iryliens étaient rassemblés sur la grande place et écoutaient, effrayés, le discours d’Yldegroln. Il fallait à présent que les peuples prennent conscience de l’avenir. Les Guetteurs furent envoyés par le monde pour transmettre le message. Le temps était venu de rassembler les Puissants dans la halle des monarques, au sommet de la montagne écarlate.

La gouvernance du monde d’Oryn est partagée entre les quatre Entités Royales. Chaque entité étant l’incarnation d’un élément de la nature. L’eau, l’air, le feu et la terre ont, ainsi, la possibilité de décider et d’agir. Leurs essences sont contenues dans quatre cristaux déposés sur le front d’un nourrisson désigné par leur élément respectif. L’enfant de l’eau naîtra avec les orteils palmés. Celui du feu verra ses iris teintés d’un rouge vif. De la sève remplacera le sang de l’enfant de la terre et des ailes pousseront dans le dos de celui de l’air. N’étant pas immortelles, les quatre Entités Royales règnent le temps d’une vie avant d’être remplacées le jour même de leur mort. Les Puissants n’avaient pas été réunis depuis le cycle du corbeau nuit, et aucun ouvrage n’existait pour en témoigner.

***

La neige tombait sans fin sur Irylia depuis bientôt dix jours. Les habitants passaient leur temps à déblayer les routes, les allées devant leurs portes. Les navires étant prisonniers des glaces, les marins n’avaient pu quitter le port. La ville, frigorifiée, tournait au ralenti. Non loin de là, de grandes discussions se tenaient à la halle des monarques. Des décisions importantes devaient être prises. Tandis que le sort d’Oryn était en train de se jouer dans la montagne, au temple de guérison, un garçon s’éveilla. Tobin ouvrit enfin les yeux. Il ignorait alors où il se trouvait, ainsi que les évènements ayant eu lieu depuis le jour du grand renouvellement. Mais alors qu’il se redressait lentement, il vit sa mère, encore endormie, dans le lit voisin. À ce moment, Tobin ressentit autant de joie que de peur. Son cœur fut inondé d’émotions contradictoires. Il s’approcha d’Odolina et effleura son bras. Sa peau était chaude et douce, comme dans ses souvenirs. Il lui prit la main et murmura : « Maman ».

Les paupières se soulevèrent et révélèrent deux iris d’un vert émeraude magnifique. Sa vision était troublée et son corps, engourdi, parcouru de fourmillements désagréables. Mais, doucement, lentement, elle retrouva l’usage de ses membres. Ses doigts, enlacés dans ceux de Tobin, ses bras, ses jambes... Après quelques minutes, Odolina se redressa et, se réveillant d’un long sommeil sans comprendre ce qu’il s’était passé, gratifia son enfant d’un regard aimant avant de lui offrir son plus doux sourire. Tobin avait réussi à redonner vie à sa mère, injustement exécutée par les hommes-loups suite aux agissements condamnables de quelques guetteurs. Il avait choisi son propre bonheur au risque d’en faire payer le prix aux peuples d’Oryn car, à ses yeux, ce peuple n’était pas le sien. Parce que l’on ne peut accepter de sacrifier les membres de sa communauté au nom des quelques lois absurdes dictées par des Hommes tout aussi insensés.

Tobin et Odolina quittèrent le temple de guérison pour se rendre au Ruisseau Écumeux. Une fois dehors, ils furent surpris de retrouver Irylia à moitié détruite et ensevelie sous la neige. Personne ne leur prêtait attention. Les habitants étaient trop occupés à tenter de survivre à cet hiver inopiné que le renard blanc imposait au monde. Ils passèrent à côté de Laureline, l’une des trois dames d’airain qui gisait sur le sol près de la grande fontaine en ruine. Les intempéries avaient empêché les Iryliens de rebâtir leur ville. Lorsqu’ils arrivèrent au port, ce dernier avait perdu sa magnificence d’antan. Les navires n’étaient plus qu’épaves glacées et les quais demeuraient déserts. Plus de chants de marins, plus de marchands hélant le chaland en vantant la qualité de ses produits… On n’entendait plus que le sifflement du vent et les plaintes de quelques goélands agonisants. La taverne d’Elsie se tenait là, fidèle au poste, prête à accueillir les voyageurs, à offrir un peu de chaleur. À l’intérieur, quelques clients s’enivraient de mandrivoise autour d’un feu de cheminée qu’Elsie nourrissait généreusement. Lorsqu’elle vit entrer sa sœur et son neveu, elle ne put s’empêcher de laisser tomber à terre les quelques bûches qu’elle s’apprêtait à jeter aux flammes :

« Par les dieux ! Vous v’là enfin ? lança-t-elle les yeux humides. J’ai bien cru ne plus vous r’voir, enfin, Tobin, parce que… Je n’arrive pas à le croire, c’est bien toi, Odolina ?

— Oui, Elsie, c’est bien moi, qui veux-tu que ce soit ? sourit la jeune femme.

— Bonjour, ma tante, ajouta Tobin ».

Elsie se précipita sur eux pour les serrer contre elle. Elle leur servit un lait chaud et leur découpa deux clomélos.

« Tobin ! Dis-moi tout ! Comment qu’t’as fait ton compte ? ! demanda Elsie.

— J’ai passé un pacte avec le Dieu Serpent, répondit le jeune homme. Je ne t’en ai pas parlé parce que j’avais peur que tu m’en dissuades.

— À juste titre, mon gars ! Pactiser avec les dieux n’est pas sans danger ! Surtout avec cette vipère azuréenne !

— Allons, intervint Odolina, il ne faut pas croire tout ce que l’on raconte. Je l’ai rencontré et il est tout à fait charmant.

— Ma pauvre sœur, t’as pas encore les idées claires…

— Mais je t’assure, insista-t-elle, il s’est montré particulièrement prévenant. Bien plus que la plupart des gens croisés dans une vie.

— Bon bah, si tu le dis. Qu’importe les bestioles, ce qui compte c’est d’être de nouveau réunis !

— Oui, tante Elsie. Rien n’est plus important que d’être entouré des siens… »

***

C’est ainsi que Tobin, le dernier sonneur d’Irylia, fit revenir sa mère du royaume des morts. Influencé par l’amour, la peine et la colère, le jeune homme n’hésita pas à sacrifier l’équilibre du monde d’Oryn pour retrouver celle qu’il aimait plus que tout et que la main de l’homme lui avait enlevée quelques cycles plus tôt. L’histoire du Sonneur d’Irylia s’achevait là car, le marteau ayant été détruit, et les dames d’airain ayant été projetées hors du sommet de la haute tour Azurine, il demeurait impossible de mener à bien la cérémonie du grand renouvellement.

Mais, pour autant, l’histoire de Tobin n’était pas terminée. Tandis qu’il se réjouissait du retour d’Odolina, il ignorait tout de la réaction en chaîne que sa décision avait générée. À la halle des monarques, alors qu’aucune décision n’avait été prise, les discussions furent interrompues par l’arrivée d’un homme que personne ne pensait revoir. Muni d’une carte indiquant l’emplacement du Berger des dieux, le capitaine Oweyn, le père de Tobin, se présenta devant les Entités Royales. Ce qu’il leur raconta, ainsi que l’avenir d’Oryn, vous sera, un jour, conté. Le combat des dieux était sur le point de commencer, mais ceci est une autre histoire…

 

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Image de couverture Par Lukasz Szmigiel chez UnplashImage source par Djamila Knopf sur Patreon :

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