Nunael, dans sa quête de perfection, médite sur l’ultime étape de sa création : le rôle crucial des dieux dans sa symphonie céleste. Une évidence s’impose à elle — l’humanité, fragile et faillible, ne pourrait survivre seule sans risquer sa propre destruction et celle de la planète. Les dieux, en tant que guides spirituels et gardiens du destin, devront donc intervenir avec subtilité auprès d’humains choisis pour les guider vers la lumière et prévenir le chaos.

En observant les croyances humaines, elle réalise que la notion de dieu unique est une impasse. L’omnipotence est un fardeau écrasant qu’elle seule peut endosser. Son regard se tourne vers les fascinantes croyances grecques et leurs adaptations romaines, où des dieux aux personnalités distinctes influencent chaque aspect de la réalité. Bien que la complexité et les contradictions de ces dieux lui échappent parfois, le principe la guide : une hiérarchie de déités permettra à chacune de se consacrer pleinement à sa tâche. Les plus méritantes auront l’honneur suprême de l’assister dans les décisions cruciales qui façonneront le destin de son univers. Elle nomme ces divinités supérieures les Archidieux — êtres aux pouvoirs quasi illimités, seuls capables d’entrer en communication directe avec elle et de se matérialiser sur Terre.

Nunael conçoit ensuite une hiérarchie divine intermédiaire : les Dieux Majeurs. Si leur puissance est moindre que celle des Archidieux, ils possèdent néanmoins des pouvoirs considérables et régissent de vastes pans de l’univers. Leurs capacités leur permettent de façonner divers aspects de la création, des phénomènes naturels grandioses aux destinées des civilisations. Ils ont également la responsabilité cruciale de guider les humains et de les protéger des dangers qui pourraient les mener à leur perte. Chacun de ces dieux est chargé d’un domaine précis : certains veillent sur les mers tumultueuses, d’autres guident les âmes vers la paix, tandis que d’autres encore s’occupent des passions humaines — de l’amour à la créativité.

Enfin, elle façonne la catégorie la plus modeste : les Divinités Mineures. Malgré leurs compétences limitées, ces êtres jouent un rôle essentiel dans le maintien des subtilités de la création. Leurs pouvoirs, spécialisés et ciblés, touchent aux éléments précis de la nature, aux caractéristiques humaines particulières et aux phénomènes discrets. Bien que souvent méprisées par les mortels, ces divinités constituent le tissu même de l’ordre cosmique — chaque rouage de l’univers dépend de leur vigilance constante. Nunael les imagine capables de faire éclore une fleur en un instant ou d’apaiser une tempête naissante avant qu’elle n’atteigne le rivage.

Pour éviter une concentration excessive de pouvoir entre les mains de ses alliés, Nunael instaure une séparation judicieuse des fonctions divines. Elle définit plusieurs domaines essentiels : la nature, le temps, la diplomatie, la créativité, ainsi que les émotions humaines — ces forces à la fois sources de joie et de désespoir. Elle considère également crucial d’établir des divinités gardiennes du Paradis et de l’Enfer, ces royaumes ne pouvant être abandonnés aux caprices de l’humanité. L’équilibre entre ombre et lumière devra être maintenu avec délicatesse pour préserver l’ascension des âmes vers l’éternité.

Cependant, elle sait que ce projet ambitieux et révolutionnaire doit demeurer secret, à l’abri des oreilles indiscrètes — même celles des anges. Elle craint qu’une révélation prématurée ne déclenche une catastrophe inimaginable. Dans leur dévotion aveugle, les anges pourraient mal interpréter ses intentions et semer le chaos dans l’univers qu’elle a méticuleusement façonné. Emportés par leur zèle protecteur, ils risqueraient d’imposer leur propre vision, entravant ainsi le libre arbitre des humains et perturbant l’équilibre délicat qu’elle s’efforce d’établir. C’est pourquoi, dans le plus grand secret, Nunael poursuit l’élaboration de son dessein divin. La moindre fuite pourrait anéantir son œuvre et plonger la création dans un abîme de confusion. Le destin de l’univers repose désormais sur sa capacité à accomplir ce projet titanesque dans l’ombre, loin des regards inquisiteurs.

Enfin, elle concentre toute son attention sur la fonction qui lui tient le plus à cœur : la Nature. Cette divinité jouera un rôle crucial dans la préservation et la régulation de tous les éléments naturels. Dotée du don exceptionnel d’influencer directement les forces de la nature — le souffle du vent, la caresse de la pluie, l’épanouissement des végétaux —, elle transcendera la simple gestion des éléments. Architecte du monde vivant, elle concevra des écosystèmes en parfaite harmonie, où chaque espèce trouvera sa place. Son pouvoir s’étendra à la création et à l’adaptation de l’écosystème animal selon les besoins. Sa profonde sagesse et sa vision éclairée lui permettront de prendre des décisions délicates sur l’évolution ou la disparition des espèces, assurant ainsi la diversité de la vie sur toute la planète. Sa noble mission sera d’orchestrer l’équilibre entre toutes les formes de vie, tel un chef d’orchestre dirigeant la symphonie de la nature.

Pour cette divinité majestueuse, Nunael a choisi un royaume digne de sa fonction. Son palais, véritable merveille architecturale, s’élève au sommet d’une montagne imposante, surplombant vallées et rivières. De là-haut, une vue imprenable s’étend sur tous les domaines qu’elle devra réguler. À l’intérieur, telles des sanctuaires, des salles se déploient, chacune dédiée à une facette différente de la création. Ces espaces offrent une immersion totale dans les merveilles naturelles — des forêts luxuriantes aux océans profonds, des déserts arides aux jardins fleuris. Au cœur du palais se dresse un arbre colossal, dont la présence majestueuse incarne la force et la pérennité de la nature. Cet arbre sublime, enraciné dans le sol de pierre, sert de trône. Ses feuilles abondantes et ses branches élancées percent le toit ouvert du palais pour atteindre le ciel, incarnant le lien sacré entre la terre et l’Éther.

Après avoir édifié les principaux royaumes, Nunael prend du recul. Malgré leur magnificence, ces palais lui semblent vides et sans âme. Elle comprend alors qu’ils ne peuvent demeurer de simples structures inertes ; ils doivent respirer et vibrer de vie. Sa prochaine mission s’impose d’elle-même : découvrir les humains dignes de l’insigne honneur de devenir dieux et déesses. Ces êtres exceptionnels devront transcender leur condition mortelle tout en préservant la sagesse nécessaire pour guider leurs semblables.

Dans sa quête des futurs dieux et déesses, son attention se porte particulièrement sur une femme qui se démarque comme candidate idéale pour devenir la première divinité. Cette femme, animée d’une passion ardente pour la nature et le bien-être d’autrui, incarne parfaitement les qualités que Nunael recherche.

— « Pourquoi cette femme ? » se demande Nunael en observant ses actions. « Qu’est-ce qui la rend si spéciale ? »

Nunael se remémore les moments où cette femme a fait preuve d’une compassion et d’une sagesse extraordinaires. Elle revoit les scènes où cette mortelle soignait les démunis, contemplait la Nature comme un trésor inestimable ou tenait tête aux hommes les plus puissants. Dans chacun de ses gestes transparaît un amour profond et une compréhension instinctive de l’harmonie naturelle.

— « Peut-être est-ce cela… » murmure Nunael. « Peut-être est-ce cette connexion profonde avec la nature qui la rend digne de devenir une déesse. »

Nunael décide de suivre cette femme de plus près, d’observer ses actions et ses interactions avec le monde qui l’entoure. Elle veut s’assurer que cette femme est véritablement celle qu’elle cherche, celle qui pourra incarner la sagesse et la compassion nécessaires pour guider l’humanité.

— « Mais comment puis-je être sûre ? » se demande-t-elle. « Comment puis-je savoir si elle est véritablement digne de ce rôle ? »

Nunael décide alors de la mettre à l’épreuve, de lui présenter des défis qui révéleront sa véritable nature. Elle veut voir comment elle réagira face à l’adversité, comment elle fera preuve de résilience et de sagesse dans les moments les plus difficiles.

— « Peut-être est-ce la seule manière de savoir ? » pense-t-elle. « Peut-être est-ce en la confrontant à des épreuves qu’elle révélera sa véritable valeur ? »

Nunael commence à orchestrer des situations où cette femme devra faire preuve de courage, de compassion et de sagesse. Elle observe attentivement chaque réaction, chaque décision, chaque geste.

— « Elle est remarquable ! » admet Nunael en la voyant affronter un danger imminent. « Elle ne recule devant rien pour défendre ses valeurs ! »

Nunael est impressionnée par la manière dont cette femme fait preuve de compassion même dans les moments les plus sombres. Elle voit comment elle console ceux qui souffrent, comment elle offre son aide sans rien attendre en retour.

— « C’est cela, la véritable sagesse ! » approuve Nunael. « C’est cette capacité à voir au-delà de soi-même, à comprendre les besoins des autres et à agir avec compassion. »

Nunael continue d’observer cette femme, de plus en plus convaincue qu’elle est l’élue. Elle voit comment elle inspire son entourage, les guide vers la lumière et la paix… Et surtout comment elle tisse un lien particulier avec les plantes qu’elle étudie et répertorie.

— « Elle est véritablement digne de devenir une déesse ! » se dit Nunael. « Elle incarne toutes les qualités que je recherche. »

Nunael décide finalement de révéler sa présence à cette femme, de lui offrir l’opportunité de devenir une déesse. Elle sait que ce sera un choix difficile, un sacrifice immense, mais elle croit en la capacité de cette femme à accepter ce rôle et à le remplir avec sagesse et compassion.

— « Je vais modifier à jamais son histoire. Et avec elle, c’est l’humanité toute entière qui en sera grandie ! »