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Bronco Apache (Apache, Robert Aldrich, 1954)

Bronco Apache (Apache, Robert Aldrich, 1954)

Publié le 13 août 2020 Mis à jour le 13 août 2020 Culture
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Bronco Apache (Apache, Robert Aldrich, 1954)

"Bronco Apache" avait-il 15 ans d'avance comme l'affirme son réalisateur Robert ALDRICH? Pas si sûr car son grand succès (le premier du réalisateur) est le fruit d'un compromis entre la radicalité révisionniste du réalisateur et le formatage du système hollywoodien conçu par et pour la civilisation dominante. De ce fait le film est pétri de contradictions voire ambigu. D'un côté "Bronco Apache" qui date de 1954 se situe dans la mouvance des westerns pro-indiens qui étaient minoritaires à l'époque. "La Flèche brisée" (1950) de Delmer DAVES et "La Porte du Diable (1950)" de Anthony MANN avaient ouvert la voie à une vision plus positive du peuple indien ainsi que les deux premiers volets de la trilogie de la cavalerie de John FORD. Plus original encore et propre à la personnalité de Robert ALDRICH, le fait de centrer l'intrigue sur un Apache insoumis menant des actions de guérilla, moins "bankable" que l'indien pacifique, assimilé ou victime. Cette rugosité est l'aspect le plus saisissant du film, lui conférant par moments des accents de véracité qui m'ont fait penser à "La Bataille d'Alger" (1965) de Gillo PONTECORVO. Je pense aux actions de guérilla terroristes ou bien au passage où Massaï (Burt LANCASTER) se retrouve pris à partie dans une ville du Far West, scène dans laquelle la haine raciste se déchaîne contre lui. Les divisions entre indiens sont également bien mises en lumière.

Mais de l'autre tout ce qui est proprement aldrichien dans le film est absorbé par la culture dominante. L'invisibilisation des minorités s'effectue par la censure financière qui conduit à mettre en avant des stars, lesquelles sont blanches à l'image de leur public. "Bronco Apache" est un parfait exemple de whitewashing. Quel que soit le charisme et les qualités physiques de Burt LANCASTER, le fait est que sa présence à l'écran est liée au fait qu'il a produit le film et que son nom pouvait fédérer un large public héritier des "blackfaces". Cette convention implicitement raciste consistant à faire interpréter un représentant des minorités par un blanc est particulièrement problématique. Pas seulement parce que le résultat grotesque (yeux bleus, couches de fond de teint apparentes) plombe quelque peu le propos du film mais parce que les minorités invisibilisées délégitiment aujourd'hui systématiquement tout film dans lequel un acteur mainstream s'empare d'un rôle "typé" (handicapé, transsexuel ou ethnique comme le montre l'exemple récent de Scarlett JOHANSSON dans "Ghost in the Shell") (2017)". Le décentrage culturel reste encore en effet largement un voeu pieux. Et puis que penser de la fin, imposée par les studios au réalisateur? La logique de Massaï était suicidaire mais cohérente, il se retrouve domestiqué et acculturé par la civilisation blanche au travers du rôle joué par sa femme, laquelle soit-dit en passant est interprétée par Jean PETERS. Le discours contestataire de Robert ALDRICH et la mascarade hollywoodienne ne font décidément pas bon ménage dans ce film.

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