Robert

m’a emmenée en salle d’opération il y a quelques minutes. Mon nez est cassé,

deux de mes côtes le sont également et j’ai la rate perforée. Le reste guérira

tout seul, il s’agit de blessures superficielles. Même que selon Robert, le

processus de cicatrisation est plutôt avancé, il dit que mes blessures

ressemblent plus à des blessures vieilles d’une ou deux semaines plutôt que de

blessures de trois jours. Ils vont bientôt me faire une transfusion

sanguine.  Je ne leur ai pas mentionné

mon enlèvement et la perte de sang d’il y a quelques semaines, mais ça, ils

n’ont pas besoin de le savoir. Ah et j’oubliais, j’ai également subi une grave

commotion cérébrale. Mais ce n’est qu’un détail.

Robert

: D’abord, nous allons faire une transfusion, puis ensuite nous allons remettre

tes côtes en place pour finalement replacer ton nez qui est dans un sale état.

Moi

: Je n’ai pas d’objection, tant que la douleur cesse.

Il

commence par me planter une aiguille dans le bras, celle-ci est reliée à un sac

rempli de sang dont le niveau diminue progressivement. Puis, il attend quelques

instants qu’un autre homme arrive. Ils échangent quelques mots avant que Robert

ne se tourne vers moi.

Robert

: Prête?

Moi

: J’ai plutôt hâte que la douleur diminue.

Car

oui, même si je constate une constante amélioration, je souffre encore

beaucoup.

Robert

: Désolé de ne pas vous avoir donné d’antidouleurs plus tôt, mais nous nous

doutions déjà que vous auriez besoin d’une opération et vous devez être

complètement à jeun.

Moi

: Pour être à jeun, je suis à jeun.

Robert

: Tant mieux. Donc, vous vous réveillerez dans quelques heures en salle de

réveil ou dans une chambre. Vous n’avez pas d’autres questions, le temps

presse.

Il

approche le masque de plastique transparent relié à une bonbonne de gaz par un

tuyau de plastique flexible, puis il le pose contre mon nez et ma bouche. Un

mouton, deux moutons, trois moutons, quatre mout…

Encore

une fois, je tombe dans un sommeil artificiel. Mais heureusement à mon réveil,

je sais que je me sentirai mieux. Je vais devoir expliquer ma disparition à ma

mère sans trop l’inquiéter. Je pourrais peut-être m’arranger avec Damien pour

modifier un peu l’histoire puisque maintenant il est dans le coup lui aussi. Il

sait maintenant. J’espère que Max lui a expliqué un peu la situation puisque je

n’ai pas eu le temps de le faire moi-même. J’espère aussi que Max