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Les valeurs de la famille Addams (Addams Family Values, Barry Sonnenfeld, 1993)

Les valeurs de la famille Addams (Addams Family Values, Barry Sonnenfeld, 1993)

Published Dec 26, 2020 Updated Feb 28, 2021 Culture
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Les valeurs de la famille Addams (Addams Family Values, Barry Sonnenfeld, 1993)

Plus abouti au niveau technique que le premier volet, mieux rythmé et encore plus jouissif, "Les valeurs de la famille Addams" est un jeu de massacre jubilatoire contre le conformisme et l'hypocrisie de la société américaine.

Dès le premier volet on s'attache à cette famille de prime abord étrange mais ultra attachante, ouverte à la différence (forcément!) et plutôt matriarcale. Les femmes s'y révèlent exceptionnellement fortes et charismatiques ce qui est logique quand on sait que la chasse aux sorcières de la Renaissance était en réalité une guerre contre les femmes trop émancipées, celles qui menaçaient l'ordre patriarcal. Or Morticia (Angelica Huston) et Mercredi (Christina Ricci) sont les héritières de ces femmes incontrôlables. Elles ont une relation sadomasochiste avec l'époux (pour la première) et le frère (pour la seconde) qui s'avère au final source de plaisir, d'équilibre et dans le cas du couple parental, de passion physique inépuisable.

Le deuxième volet va encore plus loin dans cette voie subversive. S'il met en sourdine les effusions du couple Gomez-Morticia il leur offre quand même une scène de tango "caliente" (au sens propre) mémorable. Il s'amuse aussi beaucoup avec la libido de l'oncle Fétide dont on découvre les penchants voyeuristes (il observe par le trou de la serrure les ébats de son frère et de Morticia) avant qu'il ne tombe sous la coupe d'une mante religieuse aux faux airs de Marilyn Monroe. L'immense pavillon de banlieue atrocement kitsch du couple est une caricature efficace du rêve américain.

Mais la palme du mauvais esprit est décrochée par Mercredi qui est la véritable vedette de cette suite. Mercredi a déclaré définitivement la guerre au politiquement correct. Avec son franc-parler, elle décoche quelques flèches bien senties. Par exemple, à une fillette qui déclare que les bébés naissent dans les choux elle répond que ses parents eux ont un sexe. En guerre avec le nouveau bébé de la famille qu'elle essaye d'expédier par 1001 moyens plus macabres les uns que les autres dans l'autre monde, elle est envoyée avec son frère dans un camp de vacances où sévit un conformisme et un racisme écoeurant. Tous les enfants qui ne répondent pas aux critères WASP (les minorités ethniques mais aussi les gros, les asthmatiques, les handicapés, les bras cassés, les brunes aux vêtements sombres qui n'affichent pas un sourire éclatant etc.) sont exclus des premiers rôles. Les plus récalcitrants sont punis et il n'est guère étonnant que Mercredi et son frère soient en tête de liste avec Joel qui a le tort d'être intello et juif (partenaire naturel de la sorcière dans le rôle du bouc-émissaire victime de lynchage). Mais la vengeance de Mercredi nous vaut une scène d'anthologie lorsque déguisée en Pocahontas elle rétablit la vérité historique malmenée par la pièce de théâtre de Thanksgiving pro-WASP jouée au camp. Avant que la petite musique ironique du générique ne retentisse au moment où elle s'apprête à faire frire sur le bûcher l'élève la plus insupportable du camp pendant que ses camarades parias ne fassent rôtir les animateurs et n'incendient le camp dans un retournement historique...croustillant. 

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