Les chiens ont enfin leur coin de liberté au parc de la Fournillière
Les chiens ont enfin leur coin de liberté au parc de la Fournillière
Depuis le 1er septembre, le parc potager de la Fournillière (quartier Zola) teste une nouveauté : chaque soir de 18 h à 20 h, une parcelle de 100 m², côté Petite rue Danton, accueille les chiens en liberté. Une première dans ce vaste espace de trois hectares prisé des familles, jardiniers et promeneurs.
« Il faut réfléchir plus à la place du chien dans l’espace public » : un appel à repenser la ville à hauteur de truffe, porté par le collectif Les Pattes Courantes.
L’idée vient d’un collectif citoyen, Les Pattes Courantes, né d’une simple habitude : celle de maîtres se retrouvant, soir après soir, au même endroit. « On a commencé à se connaître, à échanger, » explique Amina Le Borgne, porte-parole du collectif. « Puis, après quelques tensions avec d’autres usagers et même une intervention policière, on s’est dit qu’il fallait trouver un terrain d’entente. »
Plutôt que de ruminer, Amina a agi : contact avec la mairie, échanges avec Nature et Jardins, puis feu vert via le budget citoyen. En un mois, c’était lancé. « La mairie a été super réactive. On a visité le site avec les espaces verts, et tout s’est mis en place très vite. »
Résultat : une zone bien délimitée, des panneaux installés par la Ville avant le 1er septembre, et une charte d’adhésion qui engage les maîtres à la responsabilité et au respect des autres usagers. Les chiens doivent être identifiés, vaccinés, sociables, et évoluer sans troubler la quiétude du parc.
Depuis le lancement, l’ambiance du soir au parc a changé. « Avant, on se faisait parfois apostropher. Maintenant, chacun a sa place, tout est clair. Voir les chiens courir sans remarques, c’est un vrai soulagement », confie Amina. L’espace, à l’écart des jeux d’enfants, semble avoir trouvé son équilibre.
Les propriétaires de chiens, nombreux à Zola, saluent cette respiration. Et certains promeneurs reconnaissent que la zone contribue à apaiser les tensions. « On voit des gens se parler, échanger autour du chien. Ça crée du lien », ajoute la porte-parole.
L’expérimentation se poursuit jusqu’au 31 octobre. Ensuite, la Ville et le collectif analyseront les retours, dont un questionnaire de satisfaction. Si l’essai est concluant, l’initiative pourrait être prolongée et étoffée. « J’aimerais que l’on puisse financer, via le budget citoyen, la présence d’un médiateur canin deux fois par semaine, pour organiser des ateliers et apprendre à mieux comprendre nos compagnons à quatre pattes », confie Amina. Le collectif espère aussi obtenir un point d’eau et quelques équipements de jeux canins, comme sur certains canisites nantais.
Au-delà du simple cadre animalier, cette démarche illustre la capacité des habitants à s’emparer de l’espace public. « Il faut arrêter de penser que tout doit venir d’en haut. Parler avec sa mairie, c’est simple, et ça peut changer beaucoup de choses », insiste Amina Le Borgne.
Suivi sur Instagram (@les_pattes_courantes), le collectif partage les moments de cette petite révolution douce — un parc, des chiens heureux, et des citoyens qui prouvent qu’avec un peu de dialogue, le vivre-ensemble peut vraiment s’inventer à l’échelle d’un quartier.
Teddy Fradet
24/10/2025
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