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Impressions de Brazzaville, Congo

Impressions de Brazzaville, Congo

Publié le 3 juin 2020 Mis à jour le 3 juin 2020 Voyage
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Impressions de Brazzaville, Congo

03Dec

2012

 

« Ici c’est le Congo ! Moi je suis congolais ! C’est comme ça que ça se passe ici, man ! 

- Ouais, Magic, c’est ça le Congo !... »

 

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Le Congo, c’est avant tout des gens sympathiques et accueillants. Des gens qui te saluent dans la rue et qui n’hésitent pas à venir te parler, à échanger une poignée de mains ou un check amical, à s’intéresser à toi, et à écouter ce que tu as envie de dire, sans à priori négatif à ton égard.

 

Ce sont des gens qui t’interpellent en te disant « Bonjour ! », ou bien « Hello ! », ou bien même parfois « Nihaï ! » en rigolant.  C’est un pays reconnu dans l’Afrique centrale pour son accueil non hostile à l’égard des blancs, les mundelés, contrairement au Gabon ou au Cameroun, par exemple.

 

Bien sûr, tu restes toujours un mundelé, un blanc parmi les noirs, mais tu suscites avant tout la curiosité. Bon parfois tu fais peur aux gamins. Bien sûr, on sait que tu viens d’un pays qui auparavant les a colonisé, et qui aujourd’hui est représenté par Total, anciennement Elf, ceux qui exploitent largement leur pétrole sans que le pays n’en voit réellement la couleur, mais tu ne suscites pas de rancœur particulière en tant que français.

 

Parce qu’ils ne cherchent pas ailleurs des responsables à leur situation. Parce que leur histoire est bien plus récemment marquée par la guerre.

 

« Bawonda, Bateka, Bavouama » (ils ont tués, ils ont vendus, ils se sont enrichis ) chante Magic à propos de ses hommes politiques. Cela prend toute sa profondeur de la part d’un jeune d'à peine 24 ans qui a déjà connu 3 guerres civiles dans sa vie, en 93, 97 et 98, avec des milices qui règnaient en maître en plein cœur de Brazzaville.

Qui vit dans un pays où le président Sassou ‘N Guesso tient son pays d’une main de fer depuis trente ans, excepté une période de cinq ans qui a connu ces nombreux heurts.

Un pays où aucune infrastructure majeure n’a réellement été construite alors que le pétrole est devenu une des ressources les plus lucratives du pays, mais où par contre les cadres dirigeants vivent grassement.

Où il n’y a pas de réelle liberté de la presse, pas d’opposition digne de ce nom, et où les artistes qui expriment des choses qui ne plaisent pas peuvent se faire arrêter n’importe quand.  

 

« C’est du Nieyi ! » (C’est du n’importe quoi), reprend Magic dans son refrain...

 

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Ici, hormis les routes principales goudronnées mais pleines de trous, ce sont des chemins de terre défoncés qui mènent aux habitations. Ici la chaleur monte, monte, et au troisième jour il tombe une averse impressionnante qui fait que les ruelles sont totalement inondées. Ici il y a des gros régulateurs à chaque prise pour éviter d’endommager les appareils à chaque baisse de courant pluriquotidienne.  Ici, il y a pleins de moustiques qui piquent à la tombée de la nuit et qui filent le palu, une grosse fièvre qui les clouent au lit quelques jours le temps de prendre le traitement. Mais il y a aussi les fourous, des petits insectes dont les piqures te démangent tous les soirs pendant plusieurs jours à t’en faire des croûtes aux chevilles

 

Mais la vie bat son cours, tranquillement, au rythme africain. C’est le balai incessant des taxis vert et blanc, tous des Toyota Corolla d’âges divers. Peugeot a totalement disparu du paysage, désormais, c’est le règne de Toyota. Plus robuste et moins coûteux en pièce de rechange. Ce sont des petits vendeurs de bouteilles d’eau, de carte sim ou de recharge de téléphone, de mangues ou de litchis qui trainent aux coins des rues. Ce sont ces collégiens ou lycéens en chemise bleues ou blanches qui marchent en groupe. C’est la rumba dans le taxi, la musique qui rythme leur vie, la danse qui les entraînent à la moindre occasion. Ce sont ces multiples ngangas, petits débits de boisson avec quelques chaises et tables en plastique installées dans la rue pour siroter une Primus ou une Ngoc. C’est une joie de vivre et un rire facile chez des gens qui se contentent de prendre à la vie ce qu’elle leur propose, sans en demander trop, et sans s’épuiser trop non plus. Ce sont leurs expressions en français, dignes d’un lexique canadien, qui me font marrer.  Ici, on s’appelle Mondésir, Beaurêves, Parfait, Fidèle, mais pas encore rencontré Atchoum.

 

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Je m’adapte assez bien ici, je m’intègre facilement à condition de rester ouvert à l’échange. On devient assez vite fatigué et paresseux l’après midi quand il fait une chaleur pesante, mais on retrouve une certaine forme le soir quand la température est plus clémente. On va regarder le fleuve Congo, le deuxième plus grand d’Afrique et le plus important par son débit, et regarder Kinshasa juste en face, Kinshasa la grande, la capitale de la RDC, la république democratique du Congo, le pays des « congolais démocratiques » comme ils disent par ici. Quoique en terme de démocratie je crois qu’ils n’ont pas grand-chose à leur envier, avec le règne de Mobutu ou leur actuel président Joseph Kabila.

 

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On va au boulot, on rentre du boulot, on paresse sur la terrasse de la maison en bouquinant ou en faisant la sieste, on sirote une bière, on sort voir un concert ou un ciné au centre culturel français, et on finit à nouveau la soirée sur la terrasse avec Magic et les filles à écouter de la musique ou à jouer de la guitare. Le week end, on va chez Gladys écouter Magic, Kitcho, Balladeur, Kaiser, Moise entonner leurs morceaux phares de reggae.

 

Ainsi va ma vie, ici, au Congo. 

 

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Crédits photographiques Jean-Marc Sire

Jean-Marc Sire
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