

Sentir les vents d’Est ?
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Sentir les vents d’Est ?
Lavigne lisait le rapport de la police scientifique et s’aga- çait de page en page. Aucune information nouvelle, rien de plus que ce qu’il savait déjà. La serpe, dont le manche par- tiellement détruit par les flammes, et qui avait été retrouvée dans le brasier, ne portait pas d’empreinte. Le rapport confir- mait que cet objet était bien à l’origine de la blessure mortelle portée au cou de la victime. L’arme du crime formellement identifiée, c’était un palier de franchi. Seul un passage l’in- téressa fortement : lors de l’autopsie, le légiste avait trou- vé un puissant somnifère dans l’estomac des chiens loups.
Quelqu’un leur avait donc donné un repas empoisonné avant qu’ils ne hurlassent à la mort. Décidément, l’assassin avait mûrement réfléchi son coup. La préméditation devenait évi- dente. La piste du crime supposé de rôdeurs s’éloignait, et l’hypothèse du suicide futdéfinitivement exclue. L’inspec- teur tentait d’imaginer le profil de l’assassin, d’entrer dans ses pensées, d’en définir la méthode. Savait-il que la femme du mage, ce soir-là, était partie sentir les vents d’Est ? Une balade sur la côte, le regard posé sur Ouessant, laissant l’air pur entrer dans ses poumons. Selon ses propres paroles, Clarisse Duret était allée, sereine, sur le chemin côtier afin d’entendre le bruit de quelques vaguelettes s’écrasant sur les roches des bords de dune. Son plaisir était là, simple, ob- server les derniers voiliers, silencieux, qui défient l’horizon, admirer le sphinx, ce grand caillou sculpté par l’érosion sur lequel, elle l’avait entendu, des enfants écervelés projetaient de sauter, au risque de gravement se blesser. Cette femme aimait se balader dans la nature, cueillir les fleurs couleur de sable, et attendre la venue de la lune au-dessus de Ruskoz, petite cabane de douaniers en pierre de taille, au toit couvert de mousse jaune et verte, idéale pour les rendez-vous amou- reux, et puis poursuivre son chemin jusqu’au rocher rose, vestige de l’ancienne carrière de granit, espérant y apercevoir quelques étoiles filantes. Cependant, ses balades n’étaient ja- mais programmées, seul l’instinct du moment la conduisait sur ces chemins où là, elle promenait sa mélancolie et ses désirs d’enfants. Donc, l’assassin l’observait ! Le mobile ? Quelle était la raison qui avait poussé quelqu’un au crime ?
Lavigne n’oubliait pas la piste du petit Maxime, amis des chiens loups et qui s’occupait de les nourrir. Mais pourquoi aurait-il fait cela, ce gosse ? Il devait l’interroger et décida
que ce serait avant le dîner. Ayant un peu de temps devant lui, il voulut s’allonger dans la chambre bleue de son hôte. L’ins- pecteur croisa Suzanne dans le couloir, qui, toujours aussi bavarde, lui parla du sentier côtier derrière l’église, idéal pour se ressourcer. Ce n’était pas celui de la côte Nord déjà emprunté, mais celui qui plonge ses racines dans le fond de l’Aber, cette petite rivière qui se jette dans l’océan. Lavigne l’écoutait d’une oreille distraite… Il voulait faire le
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Le mage du Rumorvan en feuilleton
de
Jean-François Joubert
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