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WE3

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Publié le 7 août 2020 Mis à jour le 7 août 2020 Culture
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WE3

Aujourd’hui je vais vous parler de WE3 (prononcez « We free »), un comics mais pas de super-héros. Non, ce comics-ci a pour personnages principaux des animaux de compagnie ! Bon d’accord, pas n’importe lesquels non plus…

Le trio en tenue de combat : sont-y pas mignons ?

 

Aux États-Unis, un département spécifique de l’armée travaille dans le plus grand secret à l’élaboration de nouvelles armes biologiques. Mais pas de virus ébola mutant ou de variole survitaminée… les nouvelles armes biologiques (ou plutôt bioniques en fait) sont un chien (nommé 1), une chatte (nommée 2) et un lapin nain (nommé 3) ! Ces animaux domestiques ont subi différentes opérations qui en ont fait de véritables armes cybernétiques, bardées d’armures et de gadgets technologiques mortellement dangereux. Dotés d’une interface reliée à leurs cerveaux, ils peuvent également s’exprimer vocalement, un ordinateur formulant à leur place leurs pensées sous forme de concepts et de mots simples.

Après l'effort le réconfort : manger !

 

Mais quand l’armée décide de passer au niveau supérieur de développement et de se débarrasser des trois bébêtes, celles-ci ne l’entendent pas ainsi de leurs oreilles poilues et s’enfuient toutes griffes dehors. S’engage alors une chasse effrénée pour récupérer et éliminer les animaux fuyards, le tout le plus discrètement possible… Et ces mini armes de destruction massive ne seront pas si simples que prévu à maîtriser…

1, le chien, est tenaillé entre son instinct de survie et l'obéissance à laquelle il a été habitué...

 

Le moins qu’on puisse dire c’est que le scénariste Grant Morrison démontre une fois de plus l’une de ses plus grandes qualités : il sait étonner et prendre au dépourvu ses lecteurs. L’homme qui a su relancer avec brio des X-Men qui naviguaient en pilote automatique avant son arrivée sur le titre en 2001 propose ici une histoire innovante, au ton original et au thème pas si enfantin qu’on pourrait le croire. Car si on peut y voir basiquement un discours anti-militaire et pour la protection des animaux, on est pourtant très loin d’une diatribe hystérique à la Brigitte Bardot. Ce qui transpire surtout de WE3 (comme d’ailleurs de l’ensemble de son œuvre, de façon plus ou moins évidente depuis Les Invisibles jusqu’à New X-Men en passant par Seven Soldiers of Victory)  c’est l’idée de transgression à l’ordre établi, la lutte pour la liberté, l’indépendance de l’esprit. Et même à travers trois boules de poils en guise de héros, Morrison parvient encore à faire passer des messages et des réflexions universels.

Les sens en éveil : des rats approchent...

 

À ses côtés, il a fait appel à un très grand dessinateur écossais, Frank Quitely (The Authority, JLA : Earth 2, All Star Superman, …). Quitely a un style quelque peu controversé, les traits de ses personnages étant souvent mal considérés (trop boursouflés, pas assez lisses, pas assez beaux). Mais moi j’avoue que j’adore ce style percutant à mi-chemin entre un Richard Corben light et un George Perez sous acide ! Et si je ne devais retenir qu’une chose de ses planches, ce serait le dynamisme qu’il y insuffle.

Une mise en page made in Quitely

 

C’est d’ailleurs à ce niveau que le bât blesse en ce qui concerne l’édition française de WE3, sortie chez Panini en 2007. Pour adapter le matériau d’origine aux standards de taille des albums français, les planches ont été agrandies, en partie rognées par endroit, et à l’arrivée elles perdent un peu de la force qu’elles avaient dans leur format d’origine (le format comics US). Et au passage, le prix aussi augmente avec la taille… certains comics grand format commencent à coûter vraiment cher !
Dommage également que le « WE3 » du titre n’ait pas été francisé en « NOUS3 » par exemple, on y perd un peu en double-sens ainsi qu’en cohésion avec le reste des mots utilisés par les animaux, souvent phonétiques.

À noter toute fois que ces menus défauts ont été revus et corrigés dans l'édition beaucoup plus aboutie, sous le titre « NOU3 » cette fois-ci, parue en 2012 chez Urban Comics.

L'édition retravaillée de Urban Comics

 

Mais cela étant dit, même pour la version Panini, je considère que ces défauts restent minimes et que la BD mérite largement d’être lue en VF si la VO vous échappe (pas toujours évident à trouver par chez nous) ou vous rebute (pas toujours évident d’être un parfait anglophone non plus !!).

Donc si vous avez envie de lire une fable des temps modernes, où les animaux parlent certes un peu moins que chez
Lafontaine mais castagnent un peu plus, WE3 fera votre bonheur !

Minou minou minou...

Cet article a été initialement publiée sur mon blog : www.moleskine-et-moi.com

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