Le harcèlement existe partout,

pas uniquement dans les écoles comme on aurait tendance à le croire. Il est omniprésent dans bien des structures, notamment celle du lieu de travail. L’histoire suivante s’en inspire.

"Elle arrivait toujours la première.

Un immense sourire aux lèvres et toujours ce “bonjour” clair, presque trop.

Ses collègues disaient d’elle qu’elle était fiable, solide, une vraie pro.

Personne ne voyait les fissures...

Cependant, chaque jour, elle s’effaçait un peu plus derrière les chiffres, les mails, les réunions.

Sa voix s’est tue avant son corps.

Et un matin, elle n’était plus là.

Dans le couloir, un silence inhabituel.

Un mail impersonnel.

Une chaise vide.

Et cette phrase en boucle : “On n’a rien vu venir.” C’est trop facile !

Personne n’avait vu que ces dernières semaines elle souriait moins, arrivait en retard, semblait distante.

Personne ne s’est posé la question de savoir pourquoi elle avait tant changé...

Pourtant, ils voyaient tous ce gars de la compta qui la harcelait en lui sortant ses fadaises quotidiennes : ‘‘Ce n’est qu’une blague ! Rigole un peu !’’

Personne n’avait osé dire tout haut que, ‘‘ça ne se fait pas’’.

Les regards s’étaient détournés : ‘‘c’est le fils du directeur’’..."

Le silence des autres : c’est ça qui tue.

Ce n’est pas la mort qu’il faut pleurer, mais l’absence de réaction face à une personne en danger.

Alors, que chacun regarde enfin autour de soi. Parce qu’il est temps de changer les murs au travail, afin qu’ils cessent d’écraser et évitent de laisser la place à un carnet ouvert sur un bureau. Une dernière page gribouillée : “Je me suis farouchement battue pour exister.”