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"Le Déni", extrait 7 : gratitude

"Le Déni", extrait 7 : gratitude

Publié le 27 juin 2025 Mis à jour le 27 juin 2025 Romance
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"Le Déni", extrait 7 : gratitude

- Imagine si tu avais eu un point d'ancrage à l'étranger. Tu sais, comme dans les romans, surtout dans les romans à l'eau de rose, le proverbial point de contact, l'amie ou le membre de la famille chez qui tu aurais pu être logée et nourrie gratis et rester aussi longtemps que tu voulais tout en faisant tout ce que tu voulais où tu voulais quand tu voulais comme tu voulais aussi souvent que tu voulais et avec qui tu voulais. Et je ne parle même pas d'avoir des aventures amoureuses, hein. Même si c'est ce qu'on veut dire d'habitude quand on parle ainsi. Je parle simplement de liberté de mouvement. D'absence d'obligations - même de réciprocité. Comme si tu vivais dans un hôtel gratuit où tu aurais pu faire du tourisme pendant un temps indéfini avec du personnel sympa qui aurait toujours gardé le sourire et qui t'aurait toujours écoutée parler aussi longtemps que tu aurais voulu dès que ça n'aurait pas été. Sois franche : si tu étais partie à l'étranger dans ces conditions-là, aurais-tu jamais cherché un boulot ?... Moi, en tout cas, je suis sûr que tu aurais trouvé beaucoup de ce que tu voulais sans jamais avoir à en chercher un. Et encore moins à en trouver.

- Peut-être, mais même si cela avait été mon rêve, cela serait quand même resté dans le domaine de l'imaginaire. Je n'ai pas le réseau mondial de proches qu'il faut pour ça - pour le meilleur et pour le pire.

- Je m'en doute. Mais tu n'es quand même pas partie en pirogue, dans le train d'atterrissage d'un avion ou à pied sur les grands chemins comme quelqu'un de désespéré qui n'a plus aucun avenir là où il est à part celui de mourir, de faim ou sous les bombes ou même les deux. Tu ne fais pas partie de ceux qui arrivent à l'étranger le ventre vide, les poches tout aussi vides et la langue pendante - et avec pour tout bagage les vêtements qu'ils ont sur le dos. Tu n'es pas non plus de ceux qui y arrivent via des réseaux de passeurs qui leur prennent tout ce qu'ils possèdent au pays natal en leur promettant monts et merveilles pour les livrer à l'arrivée à de véritables réseaux d'esclavagistes. Tu n'es peut-être pas partie en vacances indéfinies comme on le fait dans les romans dont je viens de parler, mais tu es quand même partie comme le font les privilégiés : à bord d'un avion bien confortable, avec un comité d'accueil à l'arrivée et une place qui t'attendait bien au chaud. Une belle et bonne place en plus. Une place dans le genre de ce que tu voulais. Un bel emploi de bureau. Pour le genre de patrons pour lesquels beaucoup de gens rêvent de travailler. Travailler pour l'État, pour le gouvernement comme on dit aux États-Unis. Un emploi stable, ou relativement stable, qui paie bien, ou relativement bien, qui a un certain prestige et qui en jette. Tu arrivais à l'étranger dans un nid tout chaud. Sans même avoir besoin de galérer pour t'y faire ta place comme la plupart des expatriés doivent le faire. Par rapport à eux, tu fais partie des privilégiés. Encore plus que les backpackers qui viennent ici en voyage-découverte pour un an. Quoi que tu en dises, tu mènes largement ta vie ici selon tes propres termes.

Caroline rétrécit les yeux.

- C'est un reproche ?

- Pas du tout. Je n'estime pas que les gens devraient passer leur vie à être esclaves. Même s'ils sont étrangers. On ne va pas vivre dans un pays étranger pour y être esclave. Tout le monde a le droit de se chercher une vie meilleure. Où que ce soit. C'est ce que les humains ont toujours fait depuis la nuit des temps. Dans la tradition aborigène aussi, on parle du "chemin du rêve". Mais je crois que par moments, il faut savoir s'arrêter, se poser, réfléchir, et prendre le temps et la disponibilité d'esprit d'apprécier ce que l'on a. Je pense sérieusement que tu devrais le faire. Même si tu le fais déjà de temps en temps, fais-le plus souvent. Ça te remontera le moral et tu ne t'en porteras que mieux.


Crédit image : © farknot - freepik.com

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