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Chroniques sur l’imaginaire de la Covid19 en Afrique : Rencontre entre la Covid19 et la crise armée

Chroniques sur l’imaginaire de la Covid19 en Afrique : Rencontre entre la Covid19 et la crise armée

Publié le 9 juil. 2020 Mis à jour le 9 juil. 2020 Politique
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Chroniques sur l’imaginaire de la Covid19 en Afrique : Rencontre entre la Covid19 et la crise armée

Quand le confinement vient s’associer aux villes mortes, la mort traine le long des rues sans que personne ne s’inquiète. Le lundi et le mardi sont officiellement journées confinées depuis quatre ans, marquant du début des violences entre l’armée et les groupes séparatistes. Sans une interdiction formelle, la peur a formalisé depuis longtemps la nécessité de rester fermé chez soi de jour comme de nuit. Le dehors appartient à ceux qui règlent des comptes. Les cris des oiseaux ont laissé place à ceux des hommes agonisants. Le bruit des armes à feu a remplacé le réveil du coq.

La mort était déjà notre voisine permanente, et vient s’ajouter une dame qui fait des ravages dans le monde, la Covid19. Nous sommes cette fois contraints de rester fermés. Quatre années sont passées et nous sommes vidés de nos ressources. Impossible de travailler la terre, impossible d’initier du business sans être escroqué par l’armée ou par les milices. Comment survivre à cette nouvelle guerre quand nous sommes en guerres depuis plusieurs années ? Nous croyions pourtant, pour ceux qui étaient restés dans cette ville asséchée, que nous avions enfin trouvé un moyen de survivre dans les décombres de l’humanité. Nous croyions avoir trouvé des rouages pour contourner la cruauté de la guerre. Mais hélas un confinement vient remettre à zéro les stratégies de survie dans un monde préalablement confiné.

Notre situation semblable invivable, mais nous sommes des nobles comparés à ceux d’entre nous enfuis dans les forêts après que leurs maisons soient envoyées en fumée et leurs villages devenus des trophées de guerre. Je m’imagine toujours comment ils vivent la distanciation sociale alors qu’ils sont à distance de la société depuis plusieurs années. Doivent-ils craindre la violence armée ou la violence sanitaire ?

C’est alors que je rencontre Blessing, qui autre fois était dans les bois avant de retrouver le chemin pour la ville vivante, elle semble très surprise des grands discours médiatiques sur les consignes barrière à la maladie.  

– Elle : dans la forêt, ils ont certes les symptômes de la Covid19, mais cela depuis plus de 3 ans. Les moustiques organisent des « blood party » depuis leur arrivée. La fièvre n’est donc pas quelque chose de surprenant.

– Moi : les moustiques ne donnent pas des problèmes respiratoires,

—Blessing: entre l’absorption des produits toxiques de l’arsenal militaire et les odeurs des cadavres, comment ne pas avoir des problèmes respiratoires ?

– Moi : Mais il y a au moins quelque chose à faire pour éviter d’être contaminé.

—Blessing: oui ! il y a quelque chose. Continuer à tenir à la vie. Continuer à espérer qu’un jour les violences vont finir et que la forêt va se dépeupler des invités qui y ont élu domicile. Dis-moi si jamais il y’en avait un cas de Covid19, attends-tu des personnes cachées dans la brousse d’appeler un numéro d’urgence pour dévoiler leurs positions ? On parle tous le temps de se laver régulièrement les mains. Dans la forêt, il y a à peine de l’eau à boire, des gens passent des semaines sans se laver. Pense-tu que c’est leurs mains qu’ils vont laver 24 fois par jour et mourir de soif ? Ils n’ont pas de vêtements de rechange, où vont-ils trouver des tissus pour fabriquer des cache-nez ? À moins de profaner des morts de leurs vêtements. Comment s’empêcher d’avoir des courbatures tandis que c’est la racine d’un arbre qui n’a pas pensée à être plate et uniforme qui nous sert de lit ? Oui ! il y’a quelque chose à faire. Mais ce n’est pas à nous de le faire, nous les enfants de la brousse. C’est aux responsables de cette guerre d’arrêter le carnage qui ne profite à personne. La Covid19 se présente comme une opportunité pour eux de comprendre qu’il ne sert à rien de multiplier des morts au moment où un virus s’abat sur la planète. S’ils sont au-dessus de nous, la Covid19 est au-dessus d’eux. Alors, qu’ils orientent le feu ailleurs. Ce feu servirait pour la destruction des armes et les fonds qui l’en flamme pour la lutte contre la pandémie.

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