

Ni muse ni modèle
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Ni muse ni modèle
Je ne suis pas le contour docile de ton geste,
Ni la vision apprivoisée que ton regard orchestre.
Je ne suis pas lumière au bout de ton pinceau,
Ni silence figé sur un fond indigo.
Je ne suis pas l’attente au bord de ton image,
Ni cette pose sage au sourire en otage.
Assez d’être regard,
Décor ou décorée.
Mes gestes dessinent.
Mes yeux désobéissent.
Je reprends chaque mot qu’on m’avait retiré.
Je suis le trait qui tremble,
La main qui reprend,
Le pas qui sort du cadre,
L’élan dissonant.
Sujet, ébauche, matière, mouvement...
Je suis sentiment,
Pas seulement ornement.
Qu’on me laisse floue,
Ou hors du tableau,
Je préfère l'espace libre,
Au cadre trop beau.
Comme Dora, piégée dans l’œil surréaliste,
Je brise le miroir,
Redeviens artiste.
Muse défaite, œil vivant, main oubliée —
Je suis celle qu’on a peinte, mais jamais regardée.
Je ne suis pas l’objet de ta projection,
Mais le cœur renaissant d’une insurrection.


Ferjeux Mougin il y a 3 heures
Très beau poème où les mots chantent et virent au son d'une musique. Un cadre est d'autant plus intéressant lorsqu'on peut en sortir en totale liberté.