Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
Des nouvelles d’Octave Mirbeau

Des nouvelles d’Octave Mirbeau

Publié le 22 sept. 2020 Mis à jour le 22 sept. 2020 Culture
time 7 min
3
J'adore
0
Solidaire
1
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 127 lectures
5
réactions

Sur Panodyssey, tu peux lire 30 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 29 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Des nouvelles d’Octave Mirbeau

Une carte postale des années vingt représente la maison d'Octave Mirbeau à Cheverchemont ; sur le portail, le passant pouvait lire l’inscription suivante : Fondation Octave Mirbeau.

À l’occasion du centenaire de sa mort, en 2017, un petit pèlerinage y avait été organisé par la Société Octave Mirbeau et chacun se désolait de l’état de délabrement des lieux.

 

La maison abandonnée

Le grand homme est toujours d’actualité à Triel-sur-Seine et c’est pitié de constater que la dernière maison où il vécut à partir de 1909, la maison qu’il se fit construire, est à l’état d'abandon, dissimulée derrière des arbres et des herbes folles, et que personne ne veut agir ! Le propriétaire est non seulement négligent mais il est aussi, dit-on, foncièrement rétif à toute intervention qui permettrait au moins la sauvegarde du bâtiment en le préservant des squatteurs et de tous autres périls. Savez-vous que, selon les dernières volontés d’Octave Mirbeau, elle devait devenir un havre pour des écrivains. Alice Regnault, sa veuve, vendit son merveilleux contenu, prévu pour les frais de fonctionnement, à son seul profit. Plus grave, sa trahison ne fut pas seulement matérielle puisqu’elle est également à l’origine de son prétendu testament politique publié dans le quotidien réactionnaire Le Petit Parisien trois jours après le décès. Ainsi, on sait aujourd’hui que le génial auteur du Journal d’une femme de chambre a bataillé en vain contre la férocité de la nature humaine. Il stigmatisait l’injustice dans une soi-disante belle époque qui la dissimulait derrière un voile pudique fait de conventions, de bonnes manières, de cartes postales et de chromos tous aussi niais. Il le déchira maintes et maintes fois pour en révéler la violence à l’égard des plus faibles et les turpitudes des dominants : un jardin des supplices. L'horreur de la guerre de 14 en fut la démonstration et la conclusion éclatante !

Rendre justice au justicier

Il y a tout lieu de se réjouir de la rénovation de la maison d’Émile Zola à Médan, grâce au mécène Pierre Berger. Un musée Dreyfus sera bientôt ouvert, consacré à l’affaire politique majeure de la Troisième République. À ce sujet, il semble que l’on ait un peu oublié qu’Octave Mirbeau se rallia résolument à la cause du Capitaine Dreyfus, en 1898, après avoir mené une carrière de journaliste aux côtés de la réaction, tour à tour pamphlétaire dans Les Grimaces (1883), au service également du Gaulois, prestigieux quotidien conservateur et mondain. Il publia de nombreux articles dans L'Aurore tout comme Zola avec son article J’accuse. En effet, grâce à un opiniâtre travail sur lui même et, bien que portant le fardeau d’une éducation jésuite traumatisante (1859-1863), évoquée dans le roman quasiment autobiographique Sébastien Roch (1890), dans lequel Mirbeau raconte le viol d’un collégien par un prêtre, il est devenu un adulte foncièrement révolté aux idées anarchistes ; il lui a fallu se défaire du legs fatal jusqu’aux dernières scories pour accoucher d’une œuvre journalistique, romanesque et théâtrale qui met à nu son époque et ses tares. A propos de sa supposée inconstance, reproche continuement entretenu par ses détracteurs, il écrira dans L’Aurore un magnifique article le 15 novembre 1898 intitulé Palinodies. On en retiendra cette courte citation : « L’harmonie d’une vie morale, c’est d’aller sans cesse du pire vers le mieux … ». Pour le reste, lisez-le, il vaut la peine ! Mais rien n’y fit, le procès Mirbeau continuera bien au delà de sa disparition !

Un site Internet consacré à Octave Mirbeau

Pour davantage connaître l’imprécateur au cœur fidèle, sa vie, son œuvre et son époque, mais aussi la permanence de ses combats, la Société Octave Mirbeau a mis en place un site Internet qu’elle a voulu accessible et fonctionnel. En effet, tel est le but que se sont assignés ses fondateurs notamment avec la publication annuelle des Cahiers Octave Mirbeau depuis bientôt vingt-six ans !  Le site sera régulièrement nourri de nouvelles contributions. La S.O.M. est aussi éditrice d’œuvres romanesques et théâtrales de Mirbeau que vous pouvez vous procurer en vous rendant dans la partie Librairie. Si vous souhaitez être tenu au courant de l’actualité mirbelienne (nouvelles publications, conférences, expositions, lecture représentations, etc.) n’hésitez pas à vous abonner à la lettre d’information prévue à cet effet.

Octave Mirbeau est à lui seul tout un univers aux ramifications nombreuses, fruits de son éclectisme. Prenez le temps de visiter ce site et surtout de lire ou de relire son œuvre de romancier, dramaturge, journaliste, critique & amateur d’art, pamphlétaire … Ainsi vous le découvrirez ou le redécouvrirez, partageant la passion des membres de l'association pour une œuvre singulière et universelle qui, a bien des égards, reste actuelle.

URL : https://www.societe-octave-mirbeau.org/

Visite de la maison de ses rêves à Cheverchemont 

L’association historique de Triel-sur-Seine vient de publier une monographie Octave Mirbeau Les années Cheverchemont, préfacée par Pierre Michel (fondateur de la Société Octave Mirbeau).

C’est à mi-hauteur de la colline, entre les bois de l’Hautil et Triel-Bourg, au bord de la Seine qu’Octave Mirbeau va acheter des terrains et se fera construire en 1909 sur ses plans personnels, « la maison de ses rêves » qu’il habita jusqu’à sa mort en 1917.

Cette maison est vaste et claire, elle est entourée d’un grand parc et, dans les jardins, Mirbeau a planté des fleurs rares, « ses amies très chères ». Il élève des poules. A l’intérieur, quelques statuettes, notamment de Maillol et de Rodin, sur les murs, sa collection de tableaux : Pissarro, Monet, Van Gogh …

Durant ces années, il reçoit ses rares amis ; ensemble, ils admirent au loin la vallée de la Seine puis se promènent dans les allées fleuries. Certains de ces visiteurs ont évoqué leurs souvenirs, leurs témoignages ou les échanges amicaux avec le grand écrivain qui souffre de solitude. Les entretiens nous apprennent qu’au-delà de la littérature il était intéressé par la nature et par les promenades dans son parc.

Dans cette modeste monographie, on rencontre des écrits signés : Marc Elder (1884-1933) « Mirbeau aussi vous aimez les fleurs… », Marguerite Audoux (1863-1937) « vous aussi, vous êtes un pauvre… », Albert Adès (1893-1921), « Tout est beau dans la nature disait-il… », Sacha Guitry (1885-1957) « se battre pour une idée… »

Ces textes qui sont accompagnés de plus de soixante-dix illustrations, sont précédés d’une préface de Pierre Michel (co-auteur de la biographie de Mirbeau L’imprécateur au cœur fidèle (Séguier 1990), préface qui nous éclaire sur les dernières années du grand écrivain sous le titre péremptoire de Combat contre le néant

Extrait : «  Les dernières années de la vie d’Octave Mirbeau sont à la fois celles qui ont vu son triomphe, avec Les affaires sont les affaires (1903) et La 628-E8 (1907), et sa reconnaissance internationale, bien au-delà de tout ce qu’il aurait jamais pu imaginer, et celles d’une longue, progressive et interminable déchéance, commencée dès 1905, quand il se plaint d’avoir reçu « le coup de poing de la vieillesse(1)», et dont la conscience lancinante n’a fait qu’aggraver encore la souffrance. En même temps qu’il touchait au faîte de la gloire, de l’influence et de la fortune, il entamait douloureusement sa « course à la mort(2)», dont on peut suivre les étapes à travers sa correspondance et, pour les toutes dernières années où il n’est quasiment plus en état d’écrire, à travers les témoignages de ses amis et de ses visiteurs ».

Dernière partie de Claude Barouh

  1. En juillet 1905, alors qu’il n’a que 57 ans, il écrit à Gustave Geffroy : « Je crois que je suis fichu, et que j’ai reçu, sur la tête, le coup de poing de la vieillesse… »
  2. La Course à la mortest le titre d’un roman d’Édouard Rod (1885).

Octave Mirbeau – Les années Cheverchemont
Editeur : Triel, Mémoire & Histoire (http://www.trielmemoirehistoire.fr/la-boutique-tmh)
Format : Livret 29,7 x 21 cm
Nb. pages : 68 pages
Date publication : 20 février 2019
ISBN : 978-2-9558755-8-2
Prix : 8 €

lecture 127 lectures
thumb 0 commentaire
5
réactions

Commentaire (0)

Tu aimes les publications Panodyssey ?
Soutiens leurs auteurs indépendants !

Prolonger le voyage dans l'univers Culture
Scabreux
Scabreux

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie. D...

Bernard Ducosson
1 min
A KNOT
A KNOT

(to Karen) The photo (untitle) is from Haaretz Weekend Brief (April 13th), it shows spring army manoeuvres....

Cecile Voisset
3 min
"Zombie Lies"
"Zombie Lies"

The photo is picked up to 'The Poetry Review' (The Poetry society, April 4th), and the title to Bill Maher (Twitter...

Cecile Voisset
4 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur