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Magicienne que je suis, #2

Magicienne que je suis, #2

Publié le 6 févr. 2021 Mis à jour le 6 févr. 2021 Bien-être
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Magicienne que je suis, #2

De toute façon et puisqu'il faut bien commencer quelque part, me voilà,

m'offrant à toi, concentrique, concentrées en un seul point précis, une intention bien particulière : t'emmener dans le flot de mes pensées ondulatoires. Je sais bien faire ça. Les ondulations, ça me connaît. Y a qu'à retranscrire ma vie en ondes et tu sauras, tu verras. Tu verras la mer porteuse qui enfante des pensées, des ressacs qui font revenir au point de départ, des vagues déferlantes qui s'échouent sur la plage de sable doré, la carressent un instant, puis s'en vont tel des amants trop pressés. Les grains de sable, eux, sont bougés, sont érodés, inlassablement, par les pouvoirs combinés du soleil et de la mer... et moi je suis là, à la fois le sable, le soleil et la mer.

Ou aucun de tout ça.

Juste moi. Une magicienne d'eau à qui il a poussé une queue de sirène et qui s'est longtemps (trop) identifié au contenant. S'adaptant, se déformant, déchirant ça et là des parties d'elle-même pour embrasser toutes les limites de la baignoire cosmique qui nous relie toutes et tous. Je vous le dis tout de suite, cette baignoire est carrée. C'est une case organique qui s'étend ou se contracte au gré des pensées ondulatoires. Les miennes, les tiennes, les leurs, tout cela fait se contracter ou s'étirer la baignoire. Son émail est une peau sensible, qui capte la moindre énergie.

Extension, contraction, extension, contraction, extension.

Alors voilà, elle est là, la baignoire carrée. Cube en perpétuelle extension/contraction, comme mon coeur qui bat, comme les cycles des saisons, comme la vie et la mort, comme... une ballerine qui s'entraîne et entraîne avec elle les corps subtils qui font mal, qui doivent partir, et qui ne le feront qu'à la vue de la seule Beauté, comme si c'était tout ce qui comptait et qui comptera jamais.

Arrive un instant lumineux, où le contenant s'émancipe du conte-nu, et ne connait plus rien. C'est le vide, le néant, la perdition présumée de l'eau qui n'est plus dans son cube. Qui quitte sa baignoire, qui se transforme en poisson pour sortir du bocal. Elle se dote d'une queue ondulée, d'une peau sillonnée, de cheveux illuminés et d'un sourire timide mais là, à la comissure de ses lèvres. Elle est seule, mais elle est.

Elle et l'Eau, elle est l'eau.

Merci, baignoire, de m'avoir montré les limites de ton monde carré. Il est temps de revenir à ma racine.

 

Tiens, mais que vois-je ?

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