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La Télé, les Pubs et l'Art Oublié d'Attendre

La Télé, les Pubs et l'Art Oublié d'Attendre

Published Jul 5, 2025 Updated Jul 5, 2025 Society
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La Télé, les Pubs et l'Art Oublié d'Attendre

Tu te souviens de la télé ? La vraie, celle avec trois ou quatre chaînes, des programmes à heures fixes et des pubs qui duraient une éternité. Ça te forçait à patienter, putain. Pas de replay, pas de streaming à la demande. Si tu voulais voir la suite de ton feuilleton préféré, tu devais te pointer devant l'écran à l'heure précise, comme un moine devant son bréviaire. Et entre deux scènes qui te tenaient en haleine, tu te tapais des spots pour des lessives ou des yaourts. C'était chiant, oui, mais ça t'apprenait la résilience. Ça t'apprenait à attendre.

C'est ça, la beauté oubliée de l'époque. Cette capacité à différer la gratification. Tu attendais le week-end pour revoir la fille qui t'avait filé son numéro sur un bout de serviette. Tu attendais l'appel, le coup de fil qui ferait vibrer le téléphone fixe de la maison, celui que tout le monde pouvait entendre. Chaque attente était une épreuve, un petit entraînement à la patience. Et quand l'épisode reprenait après la pub, ou que le coup de fil arrivait, la joie était décuplée. Tu avais mérité ta dose.

Les séries, bordel. Des vraies. Pas des pavés de dix saisons à binge-watcher jusqu'à l'épuisement cérébral. Tu avais ton rendez-vous hebdomadaire. Hartley, cœurs à vif, par exemple. Chaque épisode était une petite leçon de vie, un aperçu de l'adolescence, des amours compliqués, des amitiés qui se font et se défont. Tu t'identifiais, tu réfléchissais, tu apprenais des trucs sur la loyauté, la trahison, la passion, tout ça sans un seul influenceur pour te dire comment penser. C'était des personnages en chair et en os (enfin, à l'écran, mais tu vois l'idée), avec leurs galères et leurs triomphes, qui prenaient le temps de vivre et de te montrer la vie, la vraie, avec ses lenteurs et ses incertitudes.

C'était une métaphore parfaite de nos vies et de nos relations d'avant. On était obligés de patienter pour la suite, que ce soit pour savoir si Drazic allait enfin déclarer sa flamme à Anita, ou si la meuf du bar allait accepter ton deuxième rendez-vous. Il n'y avait pas de raccourcis, pas de spoiler en ligne. Le temps avait son importance. Le manque de connexion instantanée nous forçait à construire, à anticiper, à savourer chaque moment d'information ou de contact.

Aujourd'hui, tout est immédiat. Tout est à portée de clic. Les séries se dévorent en une nuit, les relations s'entament et se terminent par des messages lapidaires. On a perdu cette putain de capacité à attendre. On ne supporte plus le vide, le silence, l'incertitude. La patience est devenue un défaut, et le manque une torture insupportable. On est accro à la gratification instantanée, et ça, c'est la pire des sales habitudes. Ça nous rend fragiles, impatients, et fondamentalement insatisfaits. Parce qu'on ne sait plus apprécier la valeur de ce qui ne vient pas tout de suite. Et ça, c'est une sacrée gueule de bois que personne ne peut soigner.

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