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L'Éducation Positive et la Perte du Baromètre

L'Éducation Positive et la Perte du Baromètre

Published Jul 10, 2025 Updated Jul 10, 2025 Society
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L'Éducation Positive et la Perte du Baromètre

L'éducation, putain. C'est un autre grand chantier de notre déchéance collective. Avant, c'était simple. C'était violent, même. Tu te prenais une gifle de ton père ou de ta mère, et tu la fermais. Tu respectais tes parents, point barre. Pas de discussion, pas de justification à la con. Le respect, ça s'apprenait à coups de règles, de limites claires, et parfois de claques. Est-ce que c'était bien ? Est-ce que c'était mal ? La question n'était pas là. C'était comme ça. Une autorité incontestée, une hiérarchie gravée dans le marbre.


Quand tu faisais une connerie à l'école, t'étais puni deux fois. Une fois à l'école par le maître ou la maîtresse, et une autre fois à la maison. La double peine, une sorte de principe universel qui te faisait bien comprendre que la connerie, ça avait des conséquences, et pas qu'à moitié. Tu y réfléchissais à deux fois avant de faire le con.


Et les profs, bordel ! Souvent, ils avaient grandi avec tes parents. Le monde était petit. Tu savais que si tu faisais le zouave en classe, l'information remonterait direct. Pas besoin de rendez-vous parents-prof pour que l'information passe. Une simple conversation au marché, au coin de la rue, ou à la sortie de l'école, et le verdict tombait. Tu étais grillé. Ça te forçait à fermer ta gueule, à te tenir à carreau, non pas par peur d'une note, mais par celle de la double sanction à la maison, et de la honte de te faire balancer par un prof qui connaissait tes parents. Cette surveillance informelle, ce réseau de "connaissances", ça créait une pression sociale qui te maintenait dans le droit chemin, ou du moins, te faisait réfléchir avant d'en dévier.


Aujourd'hui ? On fait de l'éducation positive. On ne dit plus "non", on dit "tu comprends pourquoi ce comportement n'est pas approprié". On ne punit plus, on "accompagne l'enfant dans la gestion de ses émotions". On aseptise tout. On leur apprend quoi, aux enfants, dans ce merdier ?


L'éducation d'aujourd'hui, c'est comme un GPS vocal pour le cerveau des gosses. On leur dit tout, on leur trace le chemin le plus court, le plus "positif", sans aucune anicroche, sans aucune embûche. Chaque virage est annoncé, chaque danger anticipé. On les guide pas à pas, on évite les zones de turbulence, les frottements, les vraies conneries. Le but ? Qu'ils arrivent à destination sans la moindre égratignure, sans le moindre stress.


Mais qu'est-ce qu'on leur enlève au passage ? La capacité à lire une carte. L'instinct de l'orientation. La résilience face à l'imprévu. La capacité à se perdre et à retrouver son chemin par soi-même. Quand tu ne prends jamais de risques, quand tu ne te plantes jamais vraiment, comment apprends-tu à te relever ? Comment développes-tu cette putain de niaque, cette détermination à ne pas refaire les mêmes erreurs ?


Nos parents nous laissaient le volant, parfois ils nous envoyaient dans le décor, mais on apprenait à conduire dans la tempête. Aujourd'hui, on les met dans une voiture autonome, avec un copilote vocal qui ne se tait jamais. Ils sont en sécurité, oui, mais sont-ils préparés à la vraie vie, celle où le GPS tombe en panne et où il faut trouver son chemin dans le brouillard, sans voix pour te dire quoi faire ?


Et ça, ça se transpose directement dans nos relations sociales et amoureuses. Cette éducation "aseptisée", qui évite la confrontation, la douleur de l'échec, se répercute sur la manière dont on aborde les autres. On leur apprend qu'il n'y a pas de vraies conséquences, pas de "double peine". Si tu fais une connerie dans une relation, il y aura toujours une "explication positive", un "débriefing émotionnel", mais rarement une vraie sanction, une vraie leçon qui te marque au fer rouge.


On évite les conflits, on ne sait plus gérer la critique, on s'offusque au moindre désaccord. Le respect ? Il est devenu conditionnel. On respecte si on est respecté, si nos "émotions" sont validées, si notre "espace personnel" n'est pas envahi. Mais le respect inconditionnel de l'autorité, de l'expérience, de la hiérarchie – même informelle – ça, c'est mort. On ne sait plus fermer notre gueule quand il faut, écouter sans interrompre, ou accepter une décision sans la remettre en question à chaque putain d'étape.


Le problème, c'est que ça donne des adultes, et donc des partenaires, qui sont des enfants prolongés. Incapables d'assumer pleinement leurs responsabilités, de gérer la frustration, de faire face aux conséquences de leurs actes. La moindre difficulté dans une relation, et c'est la fuite. Le moindre désaccord, et c'est la rupture. Parce qu'ils n'ont pas appris que la vie, et l'amour, c'est aussi de la douleur, des compromis, des "double peines" parfois.


Cette éducation, en voulant protéger nos enfants de tout, les a rendus fragiles. Fragiles face à l'adversité, fragiles face à la critique, fragiles face à l'effort. Et cette fragilité se manifeste dans l'incapacité à construire des relations solides, durables, profondes. On leur apprend à être des consommateurs de bonheur, pas des bâtisseurs de résilience. On leur apprend que tout est dû, que les problèmes peuvent être "résolus" par un dialogue sans fin, mais jamais par l'autorité, par la fermeté, ou par la simple acceptation de l'échec.


Et cette gueule de bois ? C'est celle de parents dépassés, d'adultes immatures, et de relations qui s'effondrent au premier coup de vent. Parce qu'on a oublié que parfois, la meilleure éducation, c'est celle qui te fait un peu mal, qui te pousse dans tes retranchements, qui te fait sentir le poids de tes erreurs. C'est celle qui t'apprend que la vie, ce n'est pas un chemin balisé par un GPS, mais une putain de jungle où il faut parfois savoir te battre, te salir les mains, et, oui, te prendre une bonne branlée pour comprendre où sont les limites. Et ça, l'éducation "positive" ne nous l'apprend plus.

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