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Il était une fois dans la vallée du Vigan

Il était une fois dans la vallée du Vigan

Published May 24, 2022 Updated May 24, 2022 Environment
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Il était une fois dans la vallée du Vigan

Récit d'un voyage à Etika Mondo

Avez vous entendu parler du Loup Blanc des Cévennes ? Je vais vous conter l’histoire de ce canidé, pas si poilu, radical, et mégalomerveilleux… Gare aux Orcs si vous passez sur son territoire, l'œil du seigneur des ténèbres bienveillants risquerait de vous empoisonner d’un subtil mélange de plantes et autres légumes bio. Entourés de mercenaires affutés, pas des brindilles quoi, le loup, la louve et les louveteaux piègent d'innocents citadins, qui ne repartent jamais les mêmes. Un coup de biocénose par-ci, un coup de biotope par là, une vision disruptive, ou pas… Ils sont envoûtés, sous l’emprise du vivant. Écologique, confortable, merveilleux qu’ils disaient… ils ont payé pour préparer eux même leurs repas végétariens, dormir dans des tentes, travailler sans relâche des échardes pleins les doigts, se lever tôt, marcher la nuit sans lampe… Peut-être est-ce une autre bizarrerie, ils prennent plaisir à composter leurs excréments. Mais pourquoi se font-ils tout ce mal ? Pourquoi ? Laissez moi vous raconter l’histoire de la 1ère horde Etika Mondo de l’année 2020.

Adeline la courageuse général, Adrien le fou passionné, Alain le doyen forcené, Benoît le bricoleur capoeiriste, Camille la joyeuse chercheuse, Chloé l’exploratrice enjouée, Eric le voleur généreux, Gregory l’alchimiste vaillant, Hugo l'écureuil gourmand, Joan le petit polisson, Sibylle la guerrière espiègle, Sophie la belle danseuse, Sylvain le soigneur de l’extrême, Pierre le reporter low tech. Venant des quatres coins de la France du Milieu, ils étaient prêts à en découdre… à pied pour commencer. Bardé de son plus beau sourire, le loup les avait accueillis à l’orée de la ville du Vigan, sous les châtaigniers, un hasard ? Comme s’il voulait les préparer psychologiquement aux nombreuses bogues qui se coinceraient vicieusement sous leurs fesses. Ni une ni deux, un court breuvage et ils étaient en chemin, faisant connaissance à mesure de leur avancée sur le sentier. Le loup blanc se présentait sous le nom de Boris. Son histoire de berger obtenant un Master of Business of Administration en laissait plus d’un sceptique au village. Sans méfiance, la horde le suivait, ne se doutant pas de leur transformation déjà amorcée. Ils arrivaient sur le seuil du domaine. Trois poteaux aux couleurs de la Jamaïque indiquait l’entrée du domaine Etika Mondo ! Ils n’étaient pas là pour fumer de l’herbe.

Un grand oeil, nimbé de flammes... la terreur incarnée. Il se disait dans la vallée que l’oeil de Sauron avait ressuscité pour venir s’installer sur la montagne. Il, ou plutôt elle, était là pour les accueillir. Point d'injonctions ténébreuses dans le langage du Mordor, un grand sourire aux lèvres, Emilie, le soit disant oeil, s’était incarnée en radieuse humaine pour servir la horde, afin qu’ils soient à leur aise. Ils ne se doutaient pas de l’intensité des travaux qui les attendaient, ni de la joie de suer sous un soleil de plomb. Aucune méfiance n’était possible tant elle était adorable. Un brin de timidité comparé aux grandes babines du loup, c’était la maîtresse du lieu. Flanquée de deux lieutenants, Colline la chauve-souris et Gabriel le jeune robinson, la horde apprenait que la famille fantastique comptait deux lieutenants partis à l’aventure avec leurs grands-parents, probablement pour chasser à l’arc et abattre des arbres à mains nues.

Quatres bestioles rodaient autour des lieux. Alors que chaque hordier partageait les raisons de sa présence, les formes s’approchaient subrepticement. Jeunes, beaux et forts, il ne fallait pas se fier aux apparences de quelques corps secs, trois jeunes hommes et une jeune fille surgissaient, arborant le même visage joyeux que les hôtes. Clément la brindille d’acier pouvait déplacer un canapé d’une seule main, tout en mettant une torgnole à une vieille dame impertinente de l’autre. Chloé la boulangère, randonneuse et yogi de l’aube ne manquait jamais à l’appel de soleil levain. Le grand duduche, Victor de son prénom, personne ne pouvait faire cuire des betteraves avec un four solaire mieux que lui, son regard suffisait autrement. Vik thor, mi-herberboriste, mi-terrassier, mi-beau-gosse, 100% perdu dans la forêt, était de ceux qui voulait dédier leur vie à manger des ronces entre deux trèfles. Les quatre serviteurs de l’oeil mettaient vite à l’aise les arrivants, ils avaient un charme fou, à l’image de l’endroit, avec son potager verdoyant, adossé à la maison cévenole en pleine rénovation. Les hordiers apprenaient qu’il n’y avait pas de corvées en Etika Mondo, seulement des soins. Drôle de novlangue se disaient ils. Ils n’étaient pas encore débarrassés du voile qu’ils avaient devant les yeux.

Balade matinale, soin, pratique, repas, soin, pratique, goûter, théorie, soin, dîner, théorie, dodo, balade matinale, pratique, soin, dodo… encore et encore. Pas facile de prendre une douche au seau d’eau froide avec un enchaînement d'activités si serré. Certains hordiers prenaient même des mi-douches, douches express ne nécessitant pas d’enlever ses chaussures. A mesure que la semaine avançait, chacun trouvait son rythme, sautant parfois la balade matinale de la pauvre Chloé, laissée en plan. Peu de temps après leur arrivée, les hordiers s’étaient accoutumés au mode de vie. Une grande fraternité habitait le lieux, que ce soit au moment des soins pour les autres, pour partager de bons moments de rigolade ou pour enquiller un chantier écologique, pas encore massif mais presque. Chacun découvrait des talents cachés, dépassait ses limites ou forgeait de nouvelles croyances. La balade nocturne était toujours une occasion de changer de référentiel dans notre perception du monde. Toujours passionnant, espérant être passionné, le loup blanc les accompagnait sur leur chemin vers une pensée complexe, non dualiste, les invitant à prendre du recul par rapport à la technique de la civilisation de l’époque. Observer, écouter, prendre soin de l’écosystème et comprendre les interrelations, c’était la clé pour essayer de vivre aligné.

La semaine était vite passée, des amitiés s’étaient liées. L’imitation quotidienne des plantes ou des animaux témoignait de la connexion profonde tissée au sein du groupe. Une guinguette avait tenu en haleine la horde et les hôtes tard dans la dernière nuit. Des rumeurs disaient que ce samedi matin, un habitant du coin aurait été réveillé par des cris bestiaux venant de la forêt. Ce n’était pas le loup. Une horde déchaînée sur une même fréquence faisait trembler les arbres. Les cordes vocales donnaient tout ce qu’elles avaient. Tothor guidait les hordiers les cheveux détachés. La puissance de sa voix retentit tel un coup de tonnerre. C’était la fin de cette aventure. Trois cris avaient retenti, un pour ce que chaque hordier avait laissé derrière lui, un pour ce qu’il s’était souhaité, un dernier pour un être cher. Mission accomplie pour le loup blanc et sa clique, les graines étaient plantées en chacun des hordiers. Germeraient-elles ? Il s’agissait maintenant de continuer à semer, et d’accueillir les graines germées qui voudraient élire terreau dans la vallée du Vigan. 

Petit chantier écologique deviendra massif !

Adrien pour la team Etika Mondo et les comparses d’aventure - 2020

Gratitude <3

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