Mon appareil photo a saisi la lumière, mais pas les ombres.

Il me fallait infliger ces dommages pour achever l’image.

L’épave n’était pas une erreur : c’était l’étape nécessaire vers une beauté plus profonde.

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Ce texte est né de l'union sacrée et un peu terrifiante d'une insomnie chronique et d'une nuit d'errance à Lyon.

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L'Éclat du Mutant

toi

tu méprises l'écho tari

amour

tu l'étouffes sous film

plastique

qu'il ne te dévore pas

ne te perde

dans ses labyrinthes

sponsorisés par tes peurs

tu n'acceptes que l'asepsie

tu refuses la viande qui saigne

le goût du cru

moi

je plonge sans gants

je massacre mon moi d’hier

pour son silence définitif

sans fil d’Ariane

sans gage

retrouver un bout

de vrai moi

dans l'acide et le vent

je forge un mutant affamé

homme radioactif

il est

l'homme radioactif

sa peau fine crachant des jours usés

un cœur de cobalt

dont la lumière

brûle à froid

il est l'onde de choc sourde

celle que les autres fuient

qui infecte leur paix blanche

et il est l'homme tendre

la main qui tremble avant de toucher

par peur d'éteindre sous la caresse

le fragile souffle

il porte la douceur

comme une mince pellicule

sur une blessure ouverte

ses yeux demandent pardon

pour l'énergie qu'il ne sait retenir

pour la force qui mutile

ce qu'il veut étreindre

il sent le métal froid

quand il dit ton nom

il est la cicatrice qui irradie

mais ne sait plus que chuchoter

tendresse

avant l'explosion

1. dato