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Premier jour« À combattre sans péril, on triomphe sans gloire »

Premier jour« À combattre sans péril, on triomphe sans gloire »

Publié le 15 nov. 2025 Mis à jour le 15 nov. 2025 Policier
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Premier jour« À combattre sans péril, on triomphe sans gloire »

Le soleil d’octobre brillait fort cet après-midi là sur le port Boinot, caressant de reflets dorés les façades pâles de Niort. Une légère brume flottait encore au-dessus de la Sèvre Niortaise, et dans cet écrin paisible, les deux pénichettes électriques, Hélios et Kifanlo, attendaient leur équipage comme deux bêtes dociles avant l’effort.

La famille Debarre, presqu’au complet, se pressait autour d’un homme à la barbe courte et aux lunettes de soleil dissimulant son regard : Sébastien, le maître péniche ou ange gardien du marais poitevin selon les événements. C’était un homme d’une précision presque militaire, avec ce ton calme et méthodique qui commande l’attention.

Il leur parlait depuis plus de deux heures.

De manœuvres à effectuer, d’obstacles à franchir, de pont-levis à commander… jusqu’à comment tirer une chasse d’eau ou transformer le carré en lit… Bref, le flot d’informations semblait inépuisable.

Pilou, le patriarche, se tenait à l’écart, bras croisés, fronçant les sourcils. Ancien chef d’entreprise, capitaine autoproclamé, il tapotait du pied avec impatience. Son regard ne quittait déjà pas la barre de l’Hélios.

— Tout ça pour conduire une barque, j’ai navigué sur un voilier, seul, avec mon Hélène, marmonnait-il.

Camille, sa fille aînée, avait sorti l’un de ses petits carnets qu’elle emportait partout et avait commencé à noter en bonne élève, chaque information donnée par ce nouveau maître à penser. Mais plus la formation avançait, plus son visage se fermait. Elle sentit poindre un petit nuage noir de crispation « Des Debarre à la barre, 24h/24, était-ce vraiment une bonne idée ? ».

Étienne et Déborah s’échangeaient des regards inquiets. Étienne ne se frottait plus les mains — ce qui, chez lui, tenait presque du présage. Déborah faisait de grands yeux et les deux petites, Chloé et Angélica, avaient déjà décroché pour se reconnecter direct à leur portable, équipement qu’elles savaient maitriser!

Jeanne, la cousine, tenta une blague pour détendre l’atmosphère :

— Et sinon, Sébastien, vous restez avec nous pendant toute la traversée ?

— Ce n’était pas prévu, répondit-il en souriant sans lever les yeux.

Un éclat de rire parcourut le groupe, vite retombé par l’annonce de Sébastien :

— On va pouvoir larguer les amarres !

L’aventure allait commencer…

Deux péniches, deux équipages, deux capitaines autoproclamés : Pilou & Etienne.

Sébastien les accompagna, confiant, jusqu’à la première écluse. Les promeneurs du samedi, massés sur les berges, observaient la manœuvre comme un spectacle. Pilou redressa son béret, Étienne prit une grande inspiration. Les hélices bourdonnèrent faiblement, et Hélios et Kifanlo glissèrent sur l’eau jusqu’à leur prochaine destination.

Après une heure de flottement et de fébrilité, les deux péniches atteignirent le ponton de La Bousille, havre de paix au cœur du marais.

Le soleil déclinait. L’eau était d’un calme surnaturel. Le silence, presque religieux.

Pilou tenta la première approche mais l’équipage arrima la péniche au nez, ce qu’il ne fallait pas faire indiqua Camille en relisant son carnet !

- « C’est moi qui suis à la barre taisez-vous ! » asséna le commandant Pilou face à nervosité de l’équipage… L’autorité du patriarche finit par l’emporter sur la confusion. La péniche se mit en crabe, la deuxième suivie et après un périlleux demi-tour à flanc de la cascade : Pilou réussit sa manœuvre et la péniche se retrouva à bon ponton !

Quelques minutes plus tard, Hélios et Kifanlo étaient amarrées en file indienne, dans la lumière dorée du soir.

Le dîner réunit tout le monde sur Hélios. On y servit des quiches encore tièdes et le vin rouge de Pilou réchauffa les cœurs. On riait de leurs maladresses, déjà nostalgiques du chaos du jour.

Mais dehors, le marais se refermait lentement dans un manteau d’humidité.

Vers vingt-deux heures, chacun gagna sa cabine, l’esprit encore plein de rires, de fatigue, et de rêves d’eau tranquille.

Camille, avant de s’endormir, tendit l’oreille.

Un bruit régulier. Discret.

Ploc… ploc…

Des rames qui glissent dans l’eau.

Elle se redressa, hésita, puis se pencha à la fenêtre. Rien. Seulement l’eau noire et la brume.

« Étrange… » murmura-t-elle.

Sébastien leur avait bien dit que personne n’avait le droit de naviguer la nuit.

Elle s’endormit pourtant, bercée par ce rythme obsédant.

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