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Poésie
L'écorché des étoiles.

L'écorché des étoiles.

Publié le 26 déc. 2025 Mis à jour le 26 déc. 2025 Poésie et chanson
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L'écorché des étoiles.

Ce poème est la récapitulation de mon année 2025. Hier, j'ai longuement échangé avec une personne que je n'avais pas vue depuis deux ans et dont l'avis m'est essentiel. Ce texte, d'abord écrit en russe puis traduit ce soir en français, est le résultat de mes réflexions et de notre discussion qui a duré presque toute la journée.. C'est une conversation qui a confirmé mes peurs pour mieux les transcender, transformant le poids lourd qui pesait sur mes épaules en une paire d'ailes pour mieux traverser cette vie.


---


je marche sans armure,

dépouillé de ce nom prêté à la naissance.

simple courant de particules entre deux silences,

ce globe bleu n'est qu'une villa d'hiver,

posée sur une bille qui tourne ivre de vide.


ce qui transparaît n'est que

l'ombre des doutes ambiants ;

une silhouette découpée dans

le carton-pâte des certitudes.


sous la peau,

je suis une centrale électrique,

un moteur de lumière qui ratisse le vide,

pulsant le verbe premier,

celui qui ne servait pas encore à mentir.


l'autopsie des âmes me fatigue.

le monde est un puzzle de membres arrachés,

une boucherie invisible où l'on vend le sacré au poids.


le cœur saigne devant l'étal du boucher,

devant le moucheron qui se noie dans l'huile,

devant le bœuf qui attend le coup de grâce

avec des yeux de vieux sage.


chaque larme est déposée

dans une boîte en fer-blanc,

une boîte de Pandore à l'envers,

un trésor d'amertume et de sel,

gardé sous le lit pour le poser,

un jour de pluie,

sur le bureau du Grand Architecte.

il faudra bien qu'il réponde

à l'interrogatoire des humbles,

qu'il explique enfin

le prix du sang et le cri des bêtes.


mes yeux ont la couleur des marécages profonds,

ceux qui absorbent la clarté pour mieux la protéger.

si l'on y plonge, la lumière en ressort plus propre.


mes doigts sont des racines blanches,

des éponges de clarté affamées de caresses,

prêts à cicatriser le vide

par la simple pression du pouce.

ce sont des plaies ouvertes

qui aspirent la beauté du monde,

blanchis par l'excès de tendresse

qu'ils ont voulu déverser.


j'ai grandi avec mes monstres.

ils ont partagé ma chambre et mes silences.

je les invite à table et je les borde le soir,

car ils grandissent au rythme de ma propre clarté.

mais quand je vois le sombre en moi,

j'envoie mes forces de lumière pour faire le ménage.


si la nuit m’encercle,

mon sang devient essence.

l'incendie n'est plus une peur, mais un devenir.


on a dit, pendant toutes mes hivers,

que c'était une erreur de fabrication.

un bug biologique dans un monde de béton.

quel mensonge sublime.


cette sensibilité surréelle est mon arme atomique,

un radar capable de capter

la musique des sphères

dans le vacarme des marteaux-piqueurs.


il n'y a pas de filtres, tout traverse :

la sueur des gares et le parfum des lilas,

le rire gras et le silence des galaxies.

chaque atome est une extension des nerfs,

une même note jouée sur deux cordes différentes.


puisque l'invitation au banquet est lancée,

la coupe sera bue jusqu'à la lie,

avec un sourire immense et

les mains un peu tremblantes.


je vais saturer l'âme de

cette beauté terrifiante

qu'on appelle

exister.


— dato

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