

L’instant entre deux battements de cœur
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L’instant entre deux battements de cœur
Le chiffre 2, ce chiffre qui trouve son commencement à Adam et Ève.
Ce chiffre dont tout le monde rêve.
Être deux, ne serait-ce pas l’aboutissement d’une vie ?
Mensonge !
Pour être 2, encore faudrait-il être 1 ?
Pour être 2, encore faudrait-il créer un 3 ?
Des fondations, étanches, solides, dont on serait certain que rien ne les empêcherait d’être.
Trois.
Le résultat à l’équation du bonheur selon les lois dominatrices de la vie.
Elles sont également au nombre de trois :
la naissance, la mort, et l’entre-deux.
Le premier battement de cœur,
L’instant qui suit ; sa résonance,
Puis le second battement, qui de son bruit sourd efface le silence.
L’instant entre ces deux coups… cet instant, il est Un.
Il est unique, on ne peut le vivre deux fois.
Il n’est pas binaire : il est tout et à la fois rien.
Il est le bruit du battement de cœur, puis le silence qui s’ensuit.
Il est l’éternité que nous offrent les secondes
et l’éphémère d’un infini qui n’en est pas vraiment un.
Il est la symbiose du premier puis du second, il est ce que Un plus Un résulterait à 3.
En fait, il est trois.
Trois.
Nuance.
Blanc et noir, et, entre deux : le gris.
Trois.
Le temps.
Espoir ou peur : face à notre mortalité.
Ce même temps qui laisse à la vie l’espoir de se créer,
Tout en donnant raison à la peur de s’installer peu à peu à l’approche d’une fin certaine et imprévisible.
Trois.
La résolution à nos peurs et à nos tourments.
Donnant un sens existentiel échappant à la raison, à la vue et au toucher.
Les battements de cœur agissent comme fondation de la vie.
Cependant, ils ne sont pas pour autant l’essence.
C’est l’instant entre qui l’est.
Cette courte durée, qui peut sembler durer des heures lorsque le temps semble tout d’un coup comme suspendu,
Mais qui ne dure rien du tout lorsque le temps parvient à nous manquer,
Quand il file à toute vitesse.
L’instant entre deux battements : voilà l’essence et le sens de la vie.
On essaie de la quantifier,
On essaie de la nommer,
Mais on avoue très vite défaite,
C’est peut-être ça, renaître : habiter pleinement l’instant fragile entre deux battements, là où tout pourrait finir, mais où tout recommence.
On finit alors par se rendre à cette évidence :
La vie, on la ressent et on la vit.
Et l’amour aussi.
Comme si chaque battement suivant allait être le dernier.
Comme si cet instant n’avait de sens que lorsqu’il est entrecoupé d’arrêts.
De possibles fins, à chaque battement.
Au final, la vie n’a de sens que parce qu’il y a la mort qui nous poursuit de très, très près.

