J'ai écrit ce texte il y a maintenant 8 ans et il reste- hélas!- toujours d'actualité.

A tous ceux et celles que la Vie abîme.

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Dix années qui volent en éclat. Mon fils divorce. Il n’est pas seulement atteint, accablé, abattu mais détruit. Oui, détruit.
J’ai écrit ces quelques lignes qu’il lira peut être un jour prochain, quand il sera guéri. Ou pas.

LA SEPARATION

Je n’ai rien vu venir. Tout allait bien, en apparence du moins. Et puis là, elle me l’a annoncé. Entre deux sanglots, j’ai entendu le mot de dix lettres que tous les couples redoutent : séparation. Je ne sais pas si le monde s’est écroulé sur moi, si cela venait de l’extérieur ou de l’intérieur, si j’explosais ou si j’implosais, ce que je sais c’est que j’ai eu mal à en mourir. A en mourir. 
Je sais maintenant que l’on peut mourir d’amour, de trop aimer ou de ne pas être aimé. Car elle ne me reproche rien, elle n’a pas d’amant, elle n’a pas eu d’aventure qui l’aurait éveillé ou réveillée dans son corps ou son âme. Réveiller ou révéler…non rien de tout cela. Simplement elle ne n’aime plus. Je ne suis plus son centre du monde, l’amour s’en est allé comme une feuille morte emportée par le vent. C’est joli ? C’est con. C’est cruel. C’est vrai.
Il parait que la vie réserve toujours des surprises, que l’on ne sait pas à quelle sauce l’avenir va nous manger. Des paroles de gens qui n’ont pas souffert vraiment.
Moi j’en crève. Que vais-je devenir ? Tout est à refaire, tout est à reconstruire. En aurais je le courage ? C’est si réconfortant un amour qui dure, des rituels qui s’installent, une certaine habitude, une routine certes mais partagée et acceptée.
Il faut être deux pour une histoire d’amour et je suis tout seul. Seul au monde. A qui vais-je m’accrocher ? Qui va me tenir la tête hors de l’eau ? Elle était tout, mon double, mon autre moi. Sans elle, je ne suis plus rien. La vie n’a plus de goût, ni ce que je vois, ni ce que j’entends, ni ce que je touche. Je ne peux plus toucher, ni elle ni personne. Je peux à peine la sentir et déjà elle m’échappe, sa vue, son ombre, son odeur.
Les murs se rapprochent de moi, ils m’encerclent, ils vont m’enfermer. J’ai déjà perdu ma lumière, je vais perdre la vue. Que quelqu’un vienne, que quelqu’un m’aide, s’il vous plait ?

- Nous sommes là, chéri, nous serons toujours là pour toi. Nous partageons ta peine, ton chagrin est le notre, tes pleurs sont nos pleurs et notre cœur saigne à l’unisson du tien. Comme toi, nous n’avons plus goût à rien, la vie nous semble triste, laide, inutile.
Et pourtant demain se lèvera un nouveau jour. La blessure mettra du temps à se refermer, la cicatrice restera longtemps douloureuse mais un jour…
Un jour la vie te sourira à nouveau. Nous t’en faisons le serment.
En attendant nous sommes à tes côtés, nous respirons ta douleur comme nous respirions ton souffle à tes premiers jours. Nous avions peur pour toi, déjà nous tremblions quand tu étais malade, ou que nous croyions que tu étais souffrant.
Il faut être fort, il faut courber le dos et dire merde à ce destin  qui nous veut du mal. Le bonheur est au bout du chemin, mais le chemin est long, on n’en voit pas le bout.
Nous t’aiderons à cheminer, si tu faiblis nous saurons te rétablir. Tu ne tomberas pas et nous célèbrerons ensemble le Bonheur retrouvé. Tu peux croire en nous comme nous croyons en toi.

On t’aime et on t’accompagne.