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Tu t'appelais Lily

Tu t'appelais Lily

Publié le 17 févr. 2022 Mis à jour le 17 févr. 2022 Culture
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Tu t'appelais Lily

   
 

(J'ai dû rêver trop fort...)

Dans mon rêve, cette nuit, tu t’appelais Lily.

Et tu courrais vers moi

Moi qui t’attendais sous les cariatides de la gare du nord.

Petite, cheveux au vent, jupe rouge, peau claire.

Mon cœur tapait fort dans ma poitrine,

Si fort que je faillis t’embrasser, d’instinct

Lorsque tu fus tout près de moi.

Mais il ne fallait pas, surtout pas

(N’étais-tu pas toujours mariée à ce monstre ?)

Alors tu pris mon bras et me tiras dans le hall de la gare,

Me susurras quelques mots doux d’espoir,

Tu me fis un baiser sur la joue,

Me souris,

Puis disparus au réveil.

 

Dans une de mes histoires couchées sur le papier,

Tu t’appelais Estelle.

Nous étions en Provence, en 1774, et j’étais musicien du Roi.

Dans une autre, tu te nommais Clio, fille d’Ephyra

Et la guerre du Péloponnèse dévastait notre peuple.

Dans une autre encore, à l’été 1412,

Tu étais Blanche de Septeuil,

Promise à un odieux personnage.

Dans ma prime jeunesse (j’avais presque 12 ans),

Là-bas, dans mes collines odorantes, tout près de la Durance,

Ton nom était Fabienne.

Je glissais doucement le beau peigne en écaille de tortue

Dans ta chevelure d’ange

Et quantité de frissons voluptueux me parcouraient le corps.

 

Mais qui es-tu vraiment, furtive Colombine ?

Souvenirs seulement ou fruit d’imaginaire ?

Des amours de papier, visages de carnaval ?

Pourtant, quand la vie semble dure

Et que l’âge me pèse,

Quand mes amis tombent au champ de la vie,

Ne me laissant plus que souvenirs,

Je te vois revenir et me réchauffer l’âme

De ton amour si grand

Si grand que l’univers me paraît tout petit.

 

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