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La résurgence des jeux vidéos solos narratifs

La résurgence des jeux vidéos solos narratifs

Publié le 17 juil. 2019 Mis à jour le 13 mars 2021 Culture
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La résurgence des jeux vidéos solos narratifs

 

D’Overwatch à Fortnite, la tendance vidéoludique semble se tourner vers une expérience online. Les jeux vidéos solos et narratifs, quoique moins nombreux qu’il y a plusieurs années, continuent pourtant d’attirer une communauté fidèle de joueurs.

« Les jeux linéaires constituent un genre moins apprécié qu’avant par les joueurs, comme cela pouvait être le cas il y a 5 ou 10 ans ». Voici le témoignage de Blake Jorgensen, directeur d’Electronic Arts, quant à la fermeture des studios Visceral Games. À l’origine de la série Dead Space, ils voulaient suivre une visée solo pour leur mystérieux projet Star Wars. Cette décision a déplu à la compagnie.

Le genre solo linéaire ne vend plus comme avant. Aujourd’hui, le filon d’or se trouve dans l’expérience en ligne.

Dans une industrie plus populaire que jamais, l’abondance de jeux Battle Royale/MMOFPS est source d’inquiétudes auprès des vétérans et amateurs d’aventure solo à portée narrative.

 

Un désintérêt apparent des jeux solos linéaires

E-sports, live streams sur Twitch à n’en plus finir, les jeux massivement multijoueurs plaisent. Ils s’assimilent aux diffusions sportives, offrant des heures de divertissement, manette en main ou non. Son immense re-jouabilité prime sur les jeux solos linéaires limités par leur contenu.

Première explication, les MMOFPS/TPS. Cette subdivision du MMOG a été popularisée par des franchises telles que Counter Strike, Call of Duty ou Battlefield. On la retrouve dans la quasi totalité des sorties ces dernières années. Au Moyen Âge, durant la Première Guerre mondiale, dans une galaxie lointaine, ce genre est virtuellement illimité et s’applique dans n’importe quel environnement. D’où l’attention que les studios AAA lui portent.

Entre en jeu le mode Battle Royale. Inspiré du film homonyme sortie en 2000, un nombre déterminé de joueurs est lâché dans une map étendue. Il ne doit en rester qu’un seul - le concept rappelle celui d'Hunger Games. D’abord introduit dans Minecraft, ce style de jeu fonctionne très souvent sur une base PVP, avec des options solo ou en équipe. C’est une évolution logique du genre MMOFPS. En 2017, PlayerUnknown’s Battleground met au devant de la scène ce mode de jeu. Les studios vont se tirer la bourre pour créer la prochaine sensation Battle Royale. Fortnite d'Epic Games est l’un des plus innovants en terme de gameplay. Il mélange PVP et construction. C’est le jeu le plus regardé  sur Twitch, avec plus de 340 millions d'heures visionnées au dernier quart de 2018 (source : StreamElements).

 

 

Une main-mise controversée sur la sphère multi-joueur

Les jeux MMOFPS ne sont pourtant pas sans faute d’écart. La monétisation de certains contenus prend une envergure exaspérante. On peut citer les micropaiements, lootboxes, DLCs et Season Pass qui pour beaucoup détériorent l'expérience de jeu. L’influence des compagnies sur le produit d’un studio s’avère néfaste dans la grande majorité des cas.

Outre la suppression de Visceral Games, beaucoup de jeux MMOFPS/TPS sous le pavillon d’EA sont criblés de systèmes de paiements in-game. C'est le cas par exemple de Star Wars : Battlefront des studios DICE. Le fléau des micropaiements ne se limite pas qu’à ce studio. Call of Duty WW2 de Treyarch ou  Hearthstone de Blizzard en sont affublés (packs de cartes, skins, armes rares). 

Un modèle économique assez répandu dans la sphère vidéoludique, cette démarche Pay to Win est critiquée dans l’ensemble de la communauté des joueurs. Elle enlève l’intérêt du jeu qui réside dans l’effort et la compétition et privilégie les joueurs avec des moyens financiers.

 

 

La riche histoire des jeux solos narratifs

C’est dans les années 70 que débarquent les premières bornes d’arcades. Un joueur, un écran, une expérience de jeu linéaire où l’on cherche à atteindre le meilleur score. Mais un Krach du jeu vidéo survient en 1983, causé par la concurrence des ordinateurs personnels.

L’industrie vidéoludique ne se remettra sur pied qu’avec la troisième génération de console. La Nintendo Entertainment System en est l’icône phare. Des titres classiques et intemporels comme Super Mario Bros., Kirby ou encore Castlevania sont vendus sur cette console. Le platformer 2D solo et linéaire est le MMOFPS de l’époque : une source sure et très exploitée.

Mais l'exploration libre fait déjà son entrée avec The Legend of Zelda, proposant des cartes avec de nombreux lieux et donjons cachés. Cette exploration a été amplifiée par l’arrivée de la 3D. On trouve dès 1992 des classiques tels qu'Alone in the Dark ou le premier DOOM. Ils utilisent la 3D pour nous plonger dans un monde horrifique et atmosphérique. D’autres licences de Nintendo sont mises à jour. Sa dernière console, la Nintendo 64, invite le joueur à incarner Mario dans une multitude de mondes variées.  Super Mario 64 est une révolution du genre. Idem pour The Legend of Zelda : Ocarina of Time, considéré par beaucoup comme le meilleur jeu de tous les temps.

La flamme des jeux solos linéaires n’est pas éteinte aujourd’hui. Le platformer 2D est reparti de plus belle avec les excellents Rayman Origins et Rayman Legends d’Ubisoft ou des perles indies comme Ori and the Blind Forest de Moon Studios ou Inside de Playdead. Les studios AAA continuent toujours de produire des jeux solos linéaires. Des franchises comme Uncharted et The Last of Us de Naughty Dog, Hellblade : Senua’s Sacrifice de Ninja Theory, Detroit : Become Human de Quantic Dream ou Outlast de Red Barrels prouvent cette affirmation.

 

 

L’Open World, une solution pour les jeux solos narratifs ?

Si vous ne pouvez pas les vaincre, rejoignez-les. Peut-être une évolution naturelle pour le genre, l’Open World style « bac à sable » est proéminent dans l’industrie vidéoludique.

Il permet plus de libertés dans l’approche du gameplay et l’exploration. Il donne une autonomie complète au joueur, l’invitant dans un univers plus immersif.

Nombre sont les sorties qui exploitent une carte Open World aujourd’hui, au plus grand bénéfice des jeux solos narratifs. D’autres licences autrefois linéaires se convertissent.

Depuis 2017, une flopée de titres AAA revigorent le marché des jeux vidéos, saturé de sorties multijoueurs. Ces titres sont focalisés sur le gameplay, le scénario et la qualité de l'immersion en tant que personnage central de l'histoire. C'est une année marquée par des jeux solos de taille. Le fameux The Legend of Zelda : Breath of the Wild place Link dans un monde ouvert, une première pour la série, et lance la Nintendo Switch. Super Mario Odyssey ramène son protagoniste aux racines de 64. On a aussi les excellents NieR Automata et Horizon Zero Dawn, venant enrichir le répertoire des jeux RPG en solo.

Mais 2018 a propulsé au sommet le genre solo narratif. Retrouvez Kratos dans un univers à la mythologie nordique dans God of War, soft reboot semi Open World de Santa Monica Studios. Balancez-vous de toile en toile au-dessus des rues de New York City dans Spider-Man des studios Insomniac. Rentrez dans la peau d’Arthur Morgan du gang Van der Linde dans Red Dead Redemption 2 de Rockstar Studios. Des succès critiques et financiers - mention spéciale à God of War qui a remporté le prix du jeu de l’année aux Game Awards 2018 - on assiste à un renouveau du genre. Sa survie est garantie.

 

 

L’avenir des jeux solos narratifs est plus prometteur que jamais. On attend encore avec impatience la prochaine création d’Hideo Kojima, Death Stranding, prévue pour le 8 novembre. Ou encore le mastodonte Cyberpunk 2077 des créateurs de la série Witcher, CD Projekt Red.

 

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