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Douce comme l'aube

Douce comme l'aube

Publié le 3 juil. 2020 Mis à jour le 3 juil. 2020 Culture
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Douce comme l'aube

Te voilà douce comme l’aube, étendue sur les draps froissés et tièdes. Le lilas vient te parfumer, glissant sa senteur délicate et envoûtante entre les persiennes, sur ta peau nue. Tes paupières encore closes... Tu es belle comme une rose ouverte.  Je n’ose te réveiller. Je te regarde, imprégnée des rayons du soleil, du matin. Tu frissonnes en ton sommeil, bouche légèrement ouverte comme dans l’attente d’un nouveau baiser. Tu es une rose blanche, corolle fragile dont j’ai gouté et cueilli le coeur. J’ai envie de t’effleurer, rien que du bout de mes doigts. J’ai envie de te sentir. Mais te réveillerais-je alors ? En ai-je le droit ? Doit-on réveiller un ange tombé du ciel ou lui laisser croire encore à son Paradis ?

Les secondes, les minutes me paraissent une éternité à regarder ainsi, offerte sous mon regard. Soudain, tu bouges. Tu t’étires comme une chatte au soleil, soupirant d’aise. Ton corps ondule comme un serpent. Tu dois être la Vouivre, ce n’est pas possible autrement. Tu m’envoûtes et je ne peux poser mes yeux que sur toi. Ta beauté m’aveugle comme le soleil. Je souris à ce paysage que tu m’exposes au lever du jour. Je suis jaloux soudain et j’ai peur que l’on t’aperçoive entre les fissures dues aux persiennes. Quelqu’un doit observer, t’observer. Un voyeur pressant. Un admirateur secret que je jalouse et que j’ai envie de maudire. Je crois devenir fou. Je suis fou... De toi, de ta beauté... Je suis fou d’amour. J’ai comme des sanglots dans ma gorge serrée qui ne veulent pas sortir. Je transpire. J’ai les mains moites. Si je te touche, je risque de te brûler comme le diable en Enfer. Avec toi, je suis perdue, mon âme entre Paradis et Enfer.

Je dois rêver...

Puis tu soupires à nouveau... Tu t’éveilles, je crois. Un de tes seins, blanc, m’émerveille. Son téton rose me fait envie comme un fruit mûr. Ce doit être le fuit défendu dont on parle dans la Sainte Bible, non ? Mais, encore une fois, je n’ose te toucher. Je ne veux pas te faire peur. Je ne veux pas abîmer ma rose blanche. Tu es la fleur de ce printemps où les oiseaux gazouillent de bon matin comme une onde de notes de musique dans les airs. Le ciel parsemé de nuages blancs semble composé de coton comme si tu étais un oisillon dans un nid, fragile.

Dans chaque recoin de la nature chante mon amour pour toi. Eveille-toi ma belle au Bois dormant que je baise tes lèvres et que je te parle d’amour... N’attends pas cent ans, ce sera trop long, même si pour toi, je peux être un prince charmant. Je ne suis pas arrivé avec un cheval blanc de peur que le bruit des sabots sur le bitume ne vienne ternir déjà ce moment qui nous appartient. J’ai marché, marché et tu étais mon but ultime. Mon graal. Mais, je n’avais pas d’armures en métal car je voulais te serrer dans mes bras dès la première seconde, le faire avec douceur pour ne pas te briser, mon oisillon fragile. Tes cheveux se sont soulevés avec la brise, tu m’as souris. Plus rien d’autre n’a compté alors et le temps s’est soudain arrêté sur toi.

Puis, on ne s’est plus séparé. Dans un tourbillon, on s’est aimé. Les grillons ont couverts nos soupirs. Les oiseaux ont redoublé leur chant, s’égosillant à en mourir. La nature sembla fêter notre amour. Puis, tu t’es endormie contre moi. Belle comme une rose blanche. Et ton soupir fut plus doux. Plus lent. Et depuis là, je te regarde, imperturbable et dans l’attente de ton réveil, de revoir tes yeux clairs, que ta bouche se pose sur la mienne et que ton menton de petite fille me fasse encore craquer.

Te voilà, si douce comme l’aube...

 

L.G.

 

(source photo de couverture : https://www.etsy.com/fr/listing/633074522/hera-aquarelle-nu-peinture-femme)

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