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La vie de Cendre de Lune

La vie de Cendre de Lune

Publié le 5 juin 2025 Mis à jour le 5 juin 2025 Biographie
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La vie de Cendre de Lune




Jusqu'à présent, je me livrée par petites touches, par bribes de vie, par des poèmes, par des fables , par des allégories, par de grands n'importe quoi.

Je vais maintenant vous livrer la véritable histoire.

Je m'appelle Sandrine, je suis née et ai grandi Toulon, ville portuaire baignée de soleil.

J'ai eu la chance d'avoir des grands parents aimants, ils avaient une grande maison, un grand terrain en restanques et des animaux. Ma grand-mère cuisinait et s'occupait de ses fleurs, je l'aidais, j'ai tout appris d'elle.

Mon grand père, un dur au cœur tendre élevait des lapins, des pigeons, des poules, il n'avait le courage ne tuer aucun d'eux, ça me faisait pleurer; aussi vers la fin de sa vie, avait-il des dizaines de lapins, pigeons et poules qui vivaient se semi liberté; une véritable arche de Noé pour la petite fille que j'étais. Il jardinait aussi, tomates, haricots verts, arbres fruitier néfliers, cerisiers, poiriers, figuiers, amandiers, oliviers. Je l'aidais au jardin, il se moquait de moi parce que je n'arrêtais pas de poser des questions: “Et pourquoi? Et comment ?” Ça n'est finissait pas, et patiemment il m'expliquait.

Ce paradis perdu, se situait sur le flanc du Mont Faron, surplombant la grande rade de Toulon, entre mer et montagne, entre ville et campagne.


Une enfance de rêve ? Peut-être, je veux m'en persuader, car comme dans tout souvenir, je ne garde que le meilleur.

J'ai eu cette chance car à peu de chose près, ce sont eux qui m'ont élevée.

Parallèlement, j'avais une mère que l'on peut qualifier d'abusive, j'ai deux frères , de 16 ans mes cadets et un beau père aussi, dont je ne parlerai pas ici.

Scolarité classique, bac littéraire à 17 ans.

Par la suite, j'ai dû arrêter mes études de droit ( DEUG en poche, je me destinait à être avocate). Pourquoi arrêter ? Ma mère ne parvenait pas à assumer les jumeaux.


Donc retour au bercail. Je n'ai jamais eu l'occasion de travailler, car mon métier à moi, c'était grande sœur au foyer à plein temps.

Je le regrette et ne le regrette pas car mes frères savent ce que j'ai fait pour eux et même si nos relations se sont distendues avec le temps, ils se souviennent encore que c'est moi qui les amenais à l'école, allais aux réunions parents/professeurs, leur ai appris à nager et à faire du vélo, cumulant parfois les deux, puisque nous allions à la plage en vélo…

À 19 ans, j'étais devenue une maman pour deux garçons.


Puis, les jumeaux ayant grandi, j'allais travailler dans une guinguette au bord d'un lac de Haute Provence, instant de liberté et de normalité .

C'est dans ce village que j'ai rencontré le papa d'Hugo. Ce n'est fut pas une grande histoire d'amour, je n'y vis qu'une opportunité de m'échapper d'un quotidien sans avenir, sans amour aussi, je m'étais résignée.

Cela peut paraître égoïste, mais étant posé que cet homme ne voyait en moi que quelqu'un apte à recevoir sa famille, nombreuses ( un fils de 10 ans, parents, oncle, frères, sœur, et neveux). Une autre de mes fonction dans ma nouvelle situation était de m'occuper de ses gîtes, tout aussi nombreux, et sans rémunération.

Je n'éprouve donc guère de remords à ce sujet.


Hugo donc est né de ce couplé mal assorti, sans véritable amour.


La naissance d'Hugo fut pour moi une joie indicible, une joie telle qu'elle m'a réveillée aux sensations, aux sentiments, à l'amour et aux mots d'amour. J'ai à cette occasion réalisé que jamais personne ne m'avait dit : “je t'aime” et que de mon côté, je n'avais jamais prononcé ces mots. Pardon, oui, une fois, devant le lit de mort de mon grand-père. Je lui ai dit: "pépé, je t'aime", et sa vielle lumière s'est éteinte, une larme au coin de ses yeux d'un bleu délavé.

Mais avec Hugo, les mots doux pleuvaient, : “je t'aime petit crapaud “” je t'aime mon petit loup”, un véritable déluge de mots doux pour la plupart animaliers.


En revanche, après la naissance de ma grenouille d'amour ( déluge, je vous dis…) son père est devenu très irascible, plus colérique (sa mère disait: “soupe au lait”, une soupe sacrément corsée…)

Il nous négligeait Hugo et moi, s'occupant toutefois de son fils aîné, quad, moto, cross , père et fils s'éclataient

Nous faisions tapisserie.

Les choses se sont encore gâtées entre nous, quand Hugo à eu 4 ans. Il commençait à devenir clairement violent, allant même jusqu'au lancer de chaises dans ma direction ou au plaquage au sol, quand j'avais Hugo dans les bras…


Puis je suis tombée malade, risque de septicémie, je devais donc me rendre à l'hôpital dans les meilleurs délais, on m'a conseillé de prendre le bus (1h30), car il ne voulait pas poser une demi journée.


Heureusement, un locataire qui avait loué un des gîtes, le temps de régler la vente de son chalet, m'a accompagnée.

Me voilà donc conduite et ramenée par ce quasi inconnu, transformé pour l'occasion, en chevalier servant.

Ce voisin, André, est bien entendu devenu un ami, nous parlions beaucoup, passions beaucoup de temps ensemble, il était charmant et nous faisait rire, Hugo et moi. Ça nous faisait du bien.

Mais son chalet s'est vite vendu et il est rentré, temporairement à Toulon. Et oui, nous avions ce point en commun, et bien d'autres, il avait vécu à Toulon…


Son départ a provoqué chez moi un électrochoc, ce n'était pas une vie pour nous: aucun avenir, aucun projet, aucune considération…Hugo avait 4 ans et demi et comme je dis toujours: on allait l'abîmer… je ne pouvais laisser faire ..


Je décidais de partir, avec l'aide de mon père, qui contre toute attente, après son absence depuis mon adolescence, se dit apte à m'aider et à m'héberger chez lui, momentanément.

Ma belle-mère mère ( véritable marâtre de contes de fées, Hugo en a fait des cauchemars) me rappela bien vite que la solution était temporaire…

Sans appui financier, sans boulot, que je n'avais pas encore trouvé. La situation devenait une fois encore, bancale.


Et c'est là, qu'une fois encore, Zorro est arrivé : nous avions André et moi gardé un contact téléphonique, il m'a alors proposé une sorte de collocation , Hugo aurait sa chambre, moi aussi et Zorro dormirait sur le canapé. Bien entendu, le canapé fut assez vite déserté.

Hugo se mit à Appeler André: papa, alors qu'il n'avait jamais Appelé son géniteur que PapaDidier

André était ravi de devenir son papa.


Zorro était une usine à projets, un générateur de rêves tout empaquetés.

Il avait décidé de repartir aux Antilles où il avait déjà un grand restaurant. Il choisit une autre île, plus petite, et nous fîmes partie du voyage.

Nous allions enfin nous faire une vie.

Nous avions projeté de racheter une crêperie, le crédit accordé, la vente prête à être signée.


Mais un matin, “toc toc” à la porte “ gendarmerie nationale, vous êtes accusée d'enlèvement d'enfant” (nous avions pourtant, fait une lettre recommandée et envoyé une carte postale signée par Hugo).

Je vous laisse imaginer la peur et les pleurs d'Hugo, devant cette intrusion, de bon matin de deux gendarmes armés.


Plus question de crêperie, retour en métropole ( je vous épargne les pleurs dans l'avion).


Ellipse sur les enquêtes sociales, juge pour enfants Ellipse aussi où nous fûmes accusé de trafic de drogue…ça coulait sous le sens," André étant maghrébin et vivait de ses rentes"… (André est Français kabyle, mais je doute que le géniteur d'Hugo sache faire la différence…)

Les enquêtes et autres intrusions ont bien entendu conclu qu'Hugo était un enfant parfaitement équilibré et choyé.

Le géniteur, souhaitait juste me faire payer mon départ, lui qui ne m'avait jamais crue capable d'une telle audace.


La présence rassurante et bienveillante d'André, qui a tout supporté, injures, insultes et insinuations, nous a permit de traverser cette épreuve.

Je connaissais tout de sa vie, des ses errances, ce son parcours jalonné d'embûches et je ne l'en aimais que plus, surtout dans ces moments là...


Oublions les étapes où le géniteur d'Hugo à essayé de m'étrangler, en me menaçant de mort.

Où il est condamné après une longue procédure, à deux mois de prison.

Hugo ne l'a plus jamais revu.


Et passons directement à notre rebond: direction le Lot où j'ouvre un salon de thé.

Éludons les arnaques et le harcèlement.

Eludons le paragraphe où nous montons un ranch.

Eludons le fait que je devienne épileptique suite à plusieurs AVC…


Fin de l'histoire? non


Tout cela fera partie d'un prochain chapitre... car écrire cette histoire est une dure épreuve pour moi. Dure mais nécessaire



(photo, site officiel de la ville de Toulon)


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Commentaires (3)

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Cendres de Lune verif

Cendres De Lune il y a 1 jour

j'y travaille, il me manque juste la motivation.

Aline verif

Aline Gendre il y a 1 jour

Enchantée, Sandrine. ( J'avoue, j'avais un peu misé sur ce prénom avec les "cendres de lune" ). Ce n'est pas une consolation , mais vous avez la matière pour écrire une émouvante autobiographie.

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